Ergué-Gabéric, an Erge-Vras - GrandTerrier

Ergué-Gabéric, an Erge-Vras

Un article de GrandTerrier.

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==Explications toponymiques== ==Explications toponymiques==

Version du 6 octobre ~ here 2016 à 21:11



Forme française Ergué-Gabéric
Forme bretonne an Erge-Vras
Signification "grand pays devant les fortifications et fondation de la famille Cabellic."
Décomposition ar- "devant, en face" et kae "haie, retranchement", suivi du patronyme Cabellic, famille fondatrice de la commune ou de l'adjectif bras "grand"
Relevés 1160, 1169, 1244, 1278, 1296, 1325, 1327, 1330, 1350, 1368, 1426, 1574, 1630, 1677, 1715, 1784

1 Références et géolocalisation

Coordonnées géographiques 47° 59' 48.02" N 4° 1' 41.08" W (lat. 47.996671, long. -4.028077)
Cartographie du lieu-dit « Géo.Ergué-Gabéric »
Documents généraux « Cartographie, cartes anciennes » ¤  « Index des toponymes » « Étude de Bernez Rouz sur les noms de lieux d'Ergué-Gabéric » ¤ « Dictionnaire des noms de lieux bretons d'Albert Deshayes » ¤ 
Autres lectures.   « Carte de Cassini ou de l'Académie au 1:86400 de 1750-1790 » ¤ « 1584 - Dixmes pour Kermorvan en Ergué-Gabellic » ¤ « BRIZEUX Auguste - Furnez Breiz, Trivéder Kerné » ¤ « SAUVÉ Léopold-François - Lavarou koz a Vreiz-Izel » ¤ 

2 Explications toponymiques

Article rédigé par Jean Le Reste dans le bulletin municipal de 1983

 

Les envahisseurs romains, un peu avant Jésus-Christ se sont installés naturellement dans la même région, du camp retranché de "Koz Kastell" à Boden ils pouvaient surveiller toute la cuvette quimpéroise, les hauts de Plonéis, Menez Lokorn et surtout la grande voie Aquilonia Vorgium (Locmaria-Carhaix).

De ce rôle stratégique, ERGUE, a hérité de son nom : AR-KAE. La région des fortifications devenu ARKE puis ERGE avant d'être francisé au XV' siècle en ERGUE. C'est la famille CABELLIC de Lézergué qui a donné son nom à notre ERGUE entre JET et ODET. Yves CABELLIC était évêque de Cornouaille vers 1270, il portait en guise d'armoiries une croix de Jérusalem, signe d'une noblesse prestigieuse qui fréquenta les croisades.


Document explicatif complémentaire trouvé sur le site Internet "InfoBretagne.com"

 

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de ERGUE-GABERIC

Ergué-Gabéric vient du breton « ar » (près de), « cae » (fortification) et de Gabéric ou Gabellic (nom d’une famille du XIIIème siècle et résidant à Lezergue).

"Ergué-Gabéric (Ergue) est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive d'Elliant. La fondation de la paroisse d’Ergué remonte à l’arrivée des immigrants d’Outre-Manche, du pays de Galles et de Cornouaille (moitié du Vème siècle). Ergué est mentionné pour la première fois vers 1169-1170 dans une charte du Cartulaire de l’église de Quimper. Il semble qu’à l’origine, il n’existait qu’une seule paroisse du nom d’Ergué qui dépendait de l'ancien évêché de Cornouaille. En effet, Erge Arthmael est mentionné en 1244. Elle semblait donc anciennement unie à celle d’Ergué-Armel. A noter que Ergué-Gabéric (Erge Gaboric) est mentionné qu’en 1325.

On rencontre les appellations suivantes : Ergue (en 1169-1170), Ergue Gaboric (en 1325), Ergue Gabiric (vers 1330), Ergue-Gabellic (au XVème siècle), Ergue Gaberic (en 1535)."


Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007 par Bernez Rouz

 

L'Origine du nom Ergué-Gabéric

Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte
Arke 1160   Charte du Duc Conan IV
Erge 1169 C.E.Q. Charte 56 F° 4
Erge Arthmael 1244 C.E.Q. Charte 56 F° 22
Erge Foenant 1278 C.E.Q. Charte 56 F° 41
Ergue Arzmael 1296 C.E.Q. Charte 56 F° 24
Ergue Gaboric 1325 C.E.Q. Charte 51 F° 35
Ergue Gaburic 1327 C.E.Q. Charte 51 F° 34
Erge Gabiric 1330   Pouillés de Tours
Ergue Gaberic 1350   Acte du Saint-Siège
Ergue Gaberic 1368 Cartulaire de Redon  
Ergue Gaberic 1426 R.N.B.  
Ergue Gabellic [1] 1574   Cité par B. Tanguy
Ergue Guaberi [2] 1630   Carte de Bretagne du Sr Hardy
Ergue Bras 1677 Registres paroissiaux de Tourc'h  
grand Ergué 1715 Registres paroisse St-Julien, Quimper  
Ergue Gaburrie
Grand Terrier
1784 Carte de Cassini  

Le nom Ergué apparaît pour la première fois dans l'histoire écrite dans une charte du duc de Bretagne, Conan IV, en faveur de la Maison de l'Hôpital de Jérusalem. Cette charte énumère une soixantaine d'établissements appartenant à l'Ordre de l'Hôpital. Parmi ceux-ci figurent Brithiac (Briec), Pennhart (Penhars), Ploeneth (Ploneis), Cothon (Cuzon) et Arke (Ergué). Il s'agissait de la chapelle Sainte-Anne du Guélen qui dominait la vallée du Jet et qui se trouvait dans la paroisse d'Ergué-Armel jusqu'au XIXe siècle où elle est signalée en ruine. Les dernières pierres étaient encore visibles dans les années 1920.

Au XIIe siècle, n'existait donc à l'est de Quimper, capitale de l'évêché de Cornouaille, qu'une paroisse nommée Erge. La forme la plus ancienne fait penser à une forme plus archaïque dans la période du vieux-breton qui devait être *Arkae. Celle-ci est devenue Arke puis Erge. À noter que la paroisse d'Erquy dans l'ancien diocèse de Saint-Brieuc a la même origine. Les formes anciennes sont Erke en 1167, Arke en 1237 pour se stabiliser en Erqui au XIVe siècle dans un environnement linguistique différent puisque le breton a reculé vers le XIIe siècle dans cette partie de la Haute-Bretagne. Deux autres lieux-dits d'Ile-et-Vilaine portent aussi le nom d'Erge : il s'agit de Lairgué, village de la commune de Baguer-Pican et de Largai, village de Roz-Landrieuc. Enfin, un seul village de Haute-Bretagne porte le nom d'Erge : il s'agit d'An Erge Carn à Cast.

Dans le territoire ancien d'Erge, trois villages s'identifient à la commune : Lez Erge, Krec'h Erge, et le Plessis Erge (en Ergué-Armel).

En breton contemporain, on utilise dans le Trégor la forme argeen relevée dans le dictionnaire d'Ernault. Roparz Hemon, dans son dictionnaire historique du breton l'écrit argaeenn et le traduit par première haie placée devant une autre. En Briec, André Cornec a relevé des toponymes avec le composé Foz doubl (double fossé), il s'agissait d'un système de double talus délimitant une seigneurie. Le mot Arkae est en effet à décomposer en deux parties : un préfixe ar que l'on peut traduire par : aux abords de, en avant de. On le retrouve dans arvor (le pays près de la mer) et argoat (le pays aux abords du bois). Le deuxième terme est kae qui désigne une haie. On dit toujours dans une bonne partie de la Bretagne bretonnante ar c'hae, la haie.

Bien entendu, en toponymie, kae a un sens plus étendu ; il s'agit d'éléments de défense faits de talus et de haies. Cette extension du sens archaïque de kae est corroborée par la langue galloise. Des noms de lieux comme Yr Argae, Argae Cefn Erow yr Argey, Rhyd yr Argey sont expliqués par un préfixe ar (in front of) et cae (enclosure).

Bernard Tanguy avance l'idée qu'une seigneurie importante comme celle du Plessis-Ergué qui possédait une motte féodale imposante a pu donner son som au territoire d'Ergué. Selon Ogée « Le Plessis, maison seigneuriale de l'endroit est, outre son antiquité, la plus remarquable du canton. Ses domaines qui sont considérables, ont droit de haute, moyenne et basse justice ».

La dénomination ancienne de notre territoire prend tout son sens dans l'hypothèse avancée par plusieurs historiens que la rivière Odet constituait la limite entre le territoire des Ossismes et celui des Vénètes. Erge serait donc un lieu frontière, donc fortifié.

En 1244, apparaît le nom d'Erge-Arthmael. On peut penser que la paroisse d'Ergué a été démembrée entre 1167 et 1244 pour former deux entités différentes. L'une porte le nom d'Arthmael aujourd'hui Armel. C'est probablement lié au culte de ce saint dont quelques reliques étaient vénérées dans la cathédrale de Quimper.

Le qualificatif Erge-Foenant en 1278, est dû à l'appartenance d'Ergué-Gabéric au doyenné de Fouesnant qui était l'une des trois circonscriptions ecclésiastiques de l'archidiaconé de Cornubia du diocèse de Cornouaille.

Erge-Gaboric n'apparaît qu'en 1325, puis en 1327 sous la forme Caburic et enfin en 1330 sous la forme Cabiric. Bernard Tanguy fort d'un nom de lieu de Logonna-Quimerc'h : Cabeuric, (Caburic en 1514), penche pour un nom d'homme, un diminutif de /*Cabeur/.

La permanence cependant de formes clairement identifiées Caberic et Cabellic à partit du XVe siècle nous fait plutôt préférer une explication par le nom Cabellic toujours bien usité en Bretagne : Yves Cabellic qui portait les armes de Lezergué fut évêque de Cornouaille de 1267 à 1280 juste au moment où on démembre la paroisse primitive d'Ergué. Enfin le dictionnaire d'Ogée note qu'un noble Eon de Gabéric possédait des terres à Elven dans le Morbihan vers 1400. Caberic et Cabellic sont deux formes d'un même nom.

La forme Ergue-Bras et sa traduction française Grand-Ergué n'apparaissent que tardivement. C'est la forme populaire pour dissocier Ergué-Gabéric d'Ergué-Amel. Le qualificatif de "grand" s'appliquait avant la Révolution : Ergué-Armel (900 habitants) était alors bien plus petite qu'Ergué-Gabéric (1800 habitants). À la Révolution, on lui a ajouté une grande partie de l'ancienne paroisse de Lanniron.

Enfin, ajoutons qu'on l'a échappé belle. La carte de Cassini publiée en 1784 pour la Bretagne avait donné comme nom Ergué-Gubérrie (sic) ou Le Grand Terrier (sic) que l'on retrouve régulièrement utilisé ensuite jusqu'en 1850 et qui tombera en désuétude par la suite, Ergué-Armel étant affublé d'un Le Petit Terrier.


Bernez Rous dans son mémoire d'études celtiques en 1980

 

10 - ANV AR BARREZ : ERGE GABERIG
-- Ergue Gabéric Image:Ergue-phonétique.jpg (Erge Gaberiq) An Erge Vras

Kevrinus eo anv o farrez d'an Argeiz. N'eus ket kavet nikun en o zouez a vefe gouest da roiñ un dalvoudegezh poellek d'ar ger ERGE. Miret 'zo bet gante menestra e vije GABERIG anv un den : d'ur mare 'zo e vije bet lodennet an Erge etre daou damm, unan o vont gant Armel hag egile gant Gaberig. Sed ar pezh a glever gigant an dud, gwelomp pelloc'h hag ar gwir zo gante.

Diwezhat a-walc'h e kaver meneg eus ERGE GABERIG 1325. Ha padal 'zo eus Erge hec'h-unan,adalek ar bloavezh 1100. Setu roll ar stummoù kozh a c'hello roiñ sklerijenn da ziskuliañ o ster dezhe :

(1) 1100 Erge Diellaoueg Ilizoù Kemper (DIK)
(2)  1160  Elré  Diell-skrib a-beurh an Dug Konan IV
1244 Erge Arthmael DIK
1278 Erge Foenant DIK
1296 Erge Arzmael DIK
1325 Erge Gaboric DIK
1327 Erge Gaburic DIK
1458 Ergue Gaberic Dielloù ar barrez
1540 Ergue Gaberyc Dielloù ar barrez
1604 Ergué Gabellic Dielloù ar barrez



Kinnig a ra Smith (3) dowar ali Yeun ar Gow, keñveriañ Erge ouzh Erquy. Setu tal o stummoù koshañ :

1100 Erge
1167-1223 
Erque
1160  Elre
1237 
Arke
1278 Erge
1330 
Herqueio



Diouer a stummoù boutin a zo, siwazh deomp. Kement-se n'eo ket souezhus rak n'int ket kozh anezhe hag en XIIvet kantved e oa dija degouezhet ur c'hemm pouezus : divrezhonekadur Breizh-Uhel, a c'hell displegañ an diouer-se.

Lakaomp un henstumm ARKAE oc'h emdroiñ da ARKE ERKE ERGE. Embroadur an henvrezhoneg d'ar c'hrennvrezhoneg a zo da gentañ kemm an taol-mouezh o tremen eus ar sillabenn diwezhañ d'an eil diwezhañ. Displegañ a ra e vije aet an diftongenn /AE/ taol-mouezhiet da /E/, houmañ o levezoniñ an A derou ger o vont da /E/.

E-keit-se e vije bet divrezhonekaet Bro Erki ha chomet lug emdroadur ERKE er vro nevez gounezet d'ar galleg. E bro Gemper e vije aet ERKE da ERGE, K o vlotaat da G da heul dilec'hiadur an taol-mouezh war ar sillabenn gentañ.

E bro Zol er c'hontrol ez eus ur skouer eus an diftongenn /ae/ miret betek diwezhat-tre. Ul lec'h LAIRGUE a zo, un tri c'hard lev bennak eus hêrbenn an Eskopti. Meneget eo gant Loth (4) en e studiadenn war vuhez Sant Teliau, ha roiñ a ra deomp ar stummoù kozh ERGAE hag ARGAE kent ar XVIIvet kantved. Lavarout a ra ouzhpenn e teufent sur-a-walc'h eus stummoù koshoc'h AR-CAI, ER-CAI. Dont a ra c'hellfent eus ar c'hembraeg ARGAE = digue, barrage pe eus un anv den CAI. Ur sant CAI a oa gwechall ha bez e vije ur feunteun o virout e anv tostik da Zol. Eno nepell eus LAIRGUE ez eus ur vourc'h CARFANTAIN a c'hellfe bezañ un treuzskrivadur eus CAI-FEUNTEUN. Diskouez a ra atav ez eus ur feunteun vrudet a-walc'h er vro-se evit ma vefe krouet anv ur barrez diwarni. Mag eo anezhi Feunteun AR-CAI e vije amañ un anv sant pe un anv den. Ur senechal KAI, CAI a zo brudet e Dañvez Breizh (5).

Un nebeut anvioù-lec'h eus Kembre a zo da dostaat ouzh ERGE : Yr Argae, Argae, Cefn Erow yr Argey, Rhyd yr Argey (Sir Fflint) (6). Diwar o fenn e ro Davies an displegadenn :
AR = in front of, before (a-dal da, dirak)
CAE = enclosure, what encloses (klozadur, ar pezh a gloz)
E geriadur ar Prifysgol a vez resisaet CAE = hedge, circle, sphere, barrier, obstruction (garzh, kloued, harzh, klozadur).

AR a gaver e brezhoneg e gerioù e-giz ARgoad, ARvor. ARmor = qui est sur les bords de mer (7). KAE 'zo anavezet mat ivez gant ar ster Garzh (geriadur istorel), Haye d'espine (Catalicon). Kevrennet eo an daou c'her e-barzh ARGAENN a vez displeget gant Roparz Hemon : première haie placée devant une autre. Meneget eo ivez e Geriadurig Ernault (Arge-enn). Gwregel eo argaeenn e-giz ERGE.

Diwar skouer ar c'hembraeg ez eus tu goulakaat un henstrumm ARKAE. KAE a vije amañ gant ar ster ledanoc'h en doa e kermbraeg : harzoù, lec'hioù difenn. Gouzout a ouzer e oa tro dro da Gemper-Kaourintin lec'hioù difenn, ha kregiñ a ra Erge dres war Venez ar Fruji lec'h oa ur c'hreñvlec'h roman. Tal d'ar Fruji emañ Penn-Harz a c'hellfe tennañ e anv eus al lec'hioù difenn-se, e-giz Erge.

Kinniget en deus Gourvil (8) un displegadenn all, o tiazezañ e breder war labourioù Fleuriot (9) : Bez emañ an anvioù-lec'h oc'h echuiñ gant E rouez-tre e Breizh-Izel. Aet eo an dibenn -ACUM da -E er vro nannvrezhonekaet da dra m'eo aet da -AC er vro vrezhonek. SENACUM zo aet da SENE da skouer ha diwar an emdroadur-se e c'heller goulakaat e vije chomet bev pelloc'h yezh ar Romaned el ledenez-se.

Diwar skouer SENE ze eo posubl e vije chomet trevadennoù romanegerien e lec'hioù 'zo ha marteze war saon an Oded. Skrivañ a ra Gourvil : "A l'intérieur même de la zone bretonnante ont dû persister jusqu'au VIIIème siècle des îlots de langue romane à Séné, à Berné, à Rédéné, Taulé, Ergué etc".

N'heller ket kinnig un henstumm ARKACUM war batrom SECACUM SENE. Gwirheñveloc'h e vije ARCEA ARCE ARKE met n'eus diell ebet o c'hadarnaat kement-se na kennebeut e vije bet un drevadenn romanegerien war c'hlann an Oded. Anvioù-lec'h ARCEA, ARCE a gaver koulskoude met er maez eus Breizh.

Menegiñ a ra Holder (10) ARCEA (Arce e-kichen Sens) a gaver e Buhez S. Ebbonis ha S. Gerici : "Locus Arcea ab antiquis cognominatur".
 

ARCE ur stêr eus departamant an Aube an hini eo. Stummoù kozh : Archia Arcia (1147) ; Arcia (1263)
- ur stêr eus departamant ar Charente
VAL D'ARCE e-kichen Bure les Templiers.

A orin hengeltiek e vije an daou anv-lec'h-se. Diaes e vije lavarout peseurt kerentiezh -ma 'zo diouti ?-  a zo ganto han gant Erge.

N'eo nemet e 1244 e kaver un anv staget da Erge : Erge Arthmael. Erge Foenant (1278) a dalv sur a-walc'h evit an Erge war-zu Foenant da lavarout eo Arge Armel. E 1325 nemetken e kaver meneg eus Erge Gaborig. Sur a-walc'h ne oa da zigentañ nemet ur barrez, bet lodennet marteze en XIIIvet kantved. An anv Erge Foenant o tisplegañ emichañs ne vije ket diazezet mat an anvioù ofisiel d'ar mare-se c'hoazh.

Un diforc'h bras a verzer d'ar mare-se etre parrezioù bihan kornog an Oded (Ploemeryn, Bod Dewit, Ploecufvan, Penn Harth, Ploeneth, Cuthon, Caer Feunteun hag all) ha parrezioù bras-ec'hon ar reter : Brithiac, Erge, Elgent ... N'eo ket souezhus neuze en dije klasket an Eskopti lodennañ anezho d'o merañ gwelloc'h. Deuet e vijent a-benn evit Erge marteze dre ma oa an Eskob genidik a Erge.

Ma 'z eo bet staget anv ur sant d'an Erge war-zu Foenant n'eus ket anavezet Sant Gaberic ebet. Anv un den e tle bezañ : menegiñ a ra Ogée un Eon de Gaberic o chom e parrez Elven tro ar bloavezhioù 1400. Krediñ a ra deomp koulskoude ez eo an den-se Yves Cabellic, eskop Kerne eus 1267 da 1280 war dro (11). Gantañ e oa an hevelep ardamez ha tudjentil Lezerge, o deus a-vis-koazh ar vrud da vezañ savet an iliz parrez.

Ar stummoù GABELLIC kavet kalz diwezhatoc'h e penn kentañ ar XVIIvet kantved a ya a-du gant an displegadenn-se. Eus un tu all n'eo ket rouez ar c'hemmesk L - R an anvioù-lec'h : Ploemeryn > Plomelin. Erge o vezañ gwregel (An Erge Vras a vez lavaret) ez eo reizh ar c'hemmadur K.G Cabellic > Gabellic. Ur stumm ERGUE GABERIC a gaver e 1458 o tiskouez ar stumm nann-kemmet e-giz ma oa ar boaz e krennvrezhoneg.



(1) DIK Peyron C., Cartulaire de l'Eglise de Quimper. Quimper 1909
(2) Dom Morice, Preuves TI p. 638
    Eleemisinae de Fou, de Brisiac, de Penbarch, de Ploeneith, de Elré, de Coton, de Macalon, de Bodoc Cap Sithun, hospitale inter duas Kimper ...
    Roll madoù ar Venech Ruz e Breizh an hini eo. En Erge Vihan e oa ur chapelig "ar Gelenn" dalc'het gante hag emichañs Maner ar Plesis Erge. En e bennad diwar-benn Ergue-Armel (monographies paroissiales in bulletin de la Commission diocésaine d'histoire et d'archéologie) e ro ar chaloni Peyron ar stumm ARKE e-lec'h ELRE a vez kavet e Dom Morice.
(3) W.B.S. SMITH : de la Toponymie Bretogne. New York 1940.
(4) J. LOTH : La Vie de St Teliau in A.B., T 10, p. 75
(5) R. BROMWICH : Trioedd Ynys Prydein, p. 307
(6) E. DAVIES : Flintshire Place Names. Gwaq Prifysgol Cymru 1959
(7) J. LOTH : Chrestomathie Bretonne. Paris 1891
(8) F. GOURVIL : Noms de Famille Bretons d'origine toponymique, p XXXII.
(9) J.L. FLEURIOT : Recherches sur les enclaves romanes anciennes en territoire bretonnant in Etudes Celtiques 1958.
(10) A. HOLDER : Alt Celtischer Sprachschatz T I-III. Leipzig 1925
(11) OGEE : Dictionnaire Historique et Géographique de Bretagne. T II. p. 408

3 Compléments


Chanson et proverbe collectés par Auguste Brizeux et Louis-François Sauvé

 

Le deuxième vers de la triade « trivéder Kerné » dans le recueil Furnez Breiz d'Auguste Brizeux est consacré à Ergué-Gabéric (ou Grand-Ergué) sous l'orthographe « Erc’hié-Vrâz », et non pas « Erg(u)e Vras » (et son g dur), le « c'h » étant prononcé ici par un son sourd et "enroué". On n'est finalement pas loin du « Grand-Terrier » de Cassini !

TRIVEDER KERNE

Person Kemper a zô skolaer,
Ann hini Erc’hié-Vrâz marrer,
Ann hini Elliant falc’her.

TRIADE DE CORNOUAILLE (*)

Le recteur de Kemper est instituteur,
Celui du Grand-Ergué, écobueur,
Celui d'Elliant, faucheur.

Dans ce poème le personnage du recteur « Ann person » exerce la profession annexe de « marrer », c'est-à-dire écobueur. Dans un autre recueil Louis-François Sauvé donne une version identique du nom de la commune, mais associée à la profession de « falc'her » (faucheur) :

Personn Erc'hie-Vras a zo falc'her,
Personn Erc'hie-Vihan a zo minuzer,

Celui du Grand-Ergué faucheur.
Le recteur du Petit-Ergué est menuisier,


Petit guide des noms de lieux bretons de Divi Kervella pour la signification du préfixe "Ar"

 

Ar-
Préfixe celtique qui veut dire "devant, en face". Très courant dans les toponymes celtiques anciens et modernes. On le retrouve par exemple dans Ardevenn (forme bretonne d'Erdeven, commune en G.), formé de ar + tevenn "dune", Penn-Arlann (Ouessant L) avec lann.
Ne pas confondre avec l'article défini breton ar.


Page 50 du Dictionnaire des noms de lieux bretons d' Albert Deshayes pour "Argae"

 

PARTIE "Décrire la nature"
Chapitre "Le relief"

Argae "levée de terre", formé du préfixe ar- et de kae "haie" anciennement "retranchement" adouci en -gae, se relève dans Lairgué en Baguer-Pican (35), l'Erguay en 1513.


Page 535 du Dictionnaire des noms de lieux bretons d'Albert Deshayes pour l'adjectif "Bras"

 

PARTIE "Des qualificatifs"

Bras "grand" vient qualifier près de cinquante termes, qu'il soit noté bras ou braz, ou adouci en vras ou vraz. Si l'on devait opérer un classement de fréquence, on citerait dans l'ordre, du moins pour les plus fréquents, ti, menez, gwaremm, park, kêr, puis lann, porzh, kleuz, koad, etc.

4 Annotations

  1. Les autres documents d'archives mentionnant le suffixe Gabellic, Guabelic ou Gabbellic :
  2. Sur la carte du sieur Hardy, le nom de la commune est orthographié Erguegaberj, avec vraisemblablement un -i final, formé comme un -j :