Blog 31.12.2015 - GrandTerrier

Blog 31.12.2015

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[modifier] Renables et loi du 28 ventôse

Billet du 31.12.2015 - « Dans les romans de Jane Austen et de Balzac, le fait que la rente annuelle apportée par un capital terrien soit égale à environ 5 % de la valeur de ce capital, ou bien encore que la valeur d’un capital corresponde à environ 20 années de rente, est une évidence » Thomas Piquetty

Thomas Piquetty, dans sa rétrospective historique « Le Capital du XXIe siècle », aurait pu également citer l'article 5 de la loi du 28 ventôse de l'an 4 : «  la valeur des biens sera fixée à raison de 22 fois le revenu, pour les terres labourables, prés, bois, vignes et dépendances, d'après les baux existants en 1790 ».

C'est en effet la règle qui a été appliquée dans l'acte d'estimation de certains biens fonciers confisqués à leurs propriétaires ecclésiastiques ou nobles, comme le moulin du Cleuziou/Cleuyou en 1796 :
Image:Right.gif « Total (des revenus annuels) : deux cent cinquante deux livres deux sols ci . . . . 252 lv 2 s»
Image:Right.gif « qui multiplié par 22 (comme la loy du vingt huit ventose dit ainsy) donne un capital de la somme de cinq mille cinq cent quarante six livres ci . . . . 5546 lv  »

Si l'on remonte dans le temps, soit cinq ans auparavant, on retrouve le nouveau meunier François Kerhoas prenant la suite de Sébastien Jézégabel aux conditions suivantes :

Image:Right.gif Il doit règler le prix de 1500 livres pour tous les équipements intérieurs (le grand fer, la meule dormante et la meule courante, la roue ou la pirouette, les cordes) ou extérieurs (les vannes d'amenée ou de fuite, les rigoles ou biefs, les chaussées), à savoir les « petit et grand renables »

  • à noter que « renabl » (plur. -où) est à l'origine un terme breton signifiant « inventaire ».

Image:Right.gif De même il accepte de payer la rente aux propriétaires nobles du moulin : « clauses, points et conditions auxquels il soit engagé envers Monsieur et Madame de Tinténiac », « le prix de chaque année est de deux cent quarante livres ».
Image:Right.gif Enfin le meunier du Cleuziou accepte aussi la contrainte de dépendre également d'une seigneurie supérieure, à savoir « les Régaires », l'administration temporelle du domaine foncier de l’évêque de Quimper.

 

On note aussi dans le rapport de 1796 l'état de l'amorce du bief, dite "chaussée" : « Inspection par nous fait égallement de la chossé du moulin en son côté du midy l'avons trouvé en très mauvais état et susceptible d'une réparation indispensable que nous estimons être de deux cens livres valeur fixe ».

Un peu ce qui s'est passé avant l'été 2015 : une rupture sur le barrage du Jet avait asséché le bief du moulin. Heureusement, pour une dépense équivalente aux 200 livres de 1796 (!), les services communaux ont pu réparer la brèche courant septembre.


En savoir plus : « 1791 - Subrogation du petit et grand renable du moulin du Cleuziou », « 1796 - Vente et procès verbal d'estimation du moulin du Cleuziou » et « La chaussée, le bief et l'eau du moulin du Cleuyou en 2015 »

Comment doit-on écrire « Bonne année » en breton ? Sur son tableau noir, Loïc Jadé instituteur à Plomeur, défend l'orthographe sur-unifiée « BLOAVEZH MAT » avec un H muet et un T bref. Et comment prononcer l'année 2016 avec le bon accent : une mutation adoucissante sur MIL et un C'H grave et déterminé à la fois, « DAOU VIL HA C'HWEZEG ! ».