Blog 27.10.2018 - GrandTerrier

Blog 27.10.2018

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[modifier] En verre et contre tous

Billet du 27.10.2018 - « En proposant le jeune peintre Hung Rannou pour la réalisation des vitraux de la chapelle de Kerdévot, l'association des amis de l'édifice n'ont peut-être pas choisi la voie la plus simple, ni la plus rapide pour recevoir l'accord de l'administration centrale. » Daniel Morvan, Ouest-France

Dans son article du 17 avril 1992, le journaliste Daniel Morvan du journal Ouest-France explique les difficultés du projet porté par Raymond Lozac'h, président d'Arkae jusqu'en 1995, de faire réaliser les nouveaux vitraux de Kerdévot par un jeune artiste contemporain, Hung Rannou, né en 1955 au Vietnam et diplômé de l'école des Beaux-Arts de Quimper.

Les neuf vitraux sont placés pour huit d'entre eux sur les murs nord et sud de la chapelle, le neuvième étant du côté occidental. Six vitraux sont formés de trois lancettes, trois de deux lancettes. Les panneaux des lancettes sont surmontés de tympans aux soufflets de formes variées.

Pour ce qui concerne les vitraux colorés de Kerdévot, le thème central est un motif végétal, en complète harmonie avec la campagne avoisinante de la chapelle, comme le confirme l'artiste : « J'ai voulu célébrer l'espace de la Création, la lente germination souterraine qui finit par produire la vie. »

Les huit premiers vitraux, avec deux ou trois lancettes et tympans, seront présentés en 1994 et juillet 1995, le 9e vitrail sera prêt en 1997, le tout avec la participation active des ateliers Le Bihan, essentiellement le jeune Antoine Le Bihan, fils de Jean-Pierre et ami de Hung Rannou à l'école des Beaux-Arts de Quimper. Le journaliste Jean-Yves Boudéhen d'Ouest-France salut l’événement : « La plus belle chapelle de Cornouaille enrichit son patrimoine : huit nouveaux vitraux à Kerdévot. »

Le coût total du projet, de l'ordre de 540 000 euros TTC, soit 82 000 euros, a été financé par le Ministère de la Culture pour 20%, la Région Bretagne 7%, le Conseil Général du Finistère 25%, l'association Arkae 18%, le Comité de Kerdévot 10% et la commune 20%.

Raymond Lozac'h, président de l'association Arkae, a été la cheville ouvrière du projet et a su gérer les réticences des administrations trop lentes et dles architectes des Monuments Historiques, avec intelligence et ténacité : « Depuis sa construction au XVe, chaque siècle a apporté sa contribution à l'édifice. En cette fin de millénaire, nous avons voulu y ajouter la marque de l'art contemporain. »

Maurice Dilasser, fondateur de la SPREV en 1984, a été un fervent supporter des nouveaux vitraux de Kerdévot : « Il est heureux qu'on ait songé à une création contemporaine dans un monument historique et qu'on ait confié cette oeuvre à un jeune peintre qui ressent bien les exigences d'un art sacré. »

 


Gusti Hervé, responsable de la commission diocésaine d'art sacré renchérit, en mettant en avant l'initiative locale contre les réticences "parisiennes" : « C'est toute la population d'Ergué-Gabéric qui se retrouve dans cette réalisation ».

Dans son inventaire « Le Vitrail contemporain dans les églises et les chapelles bretonne » parue en 2011, Pierre Denic ne manque pas de citer les vitraux de Kerdévot d'Hung Rannou, parmi les plus beaux réalisés dans la seconde moitié du 20e siècle par des artistes célèbres tels que André Bouler, Nicolas Fedrerenko, Jean Bazaine, Alfred Manessier ...

En savoir plus : « Les neuf vitraux contemporains de la chapelle de Kerdévot », « Les vitraux contemporains de la chapelle de Kerdévot, Ouest-France 1992-1995 », «  DENIC Pierre - Le Vitrail contemporain en Bretagne »