Blog 26.05.2018 - GrandTerrier

Blog 26.05.2018

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 25 mai ~ mae 2018 à 13:24 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 25 mai ~ mae 2018 à 13:26 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 12: Ligne 12:
En regard des deux séries des cahiers de Jean-Marie Déguignet (JMD), la lecture des notes de voyages de Gustave Flaubert (GF), accompagné de son ami Maxime Du Camp, permet de mieux comprendre les propos critiques de notre soldat breton : En regard des deux séries des cahiers de Jean-Marie Déguignet (JMD), la lecture des notes de voyages de Gustave Flaubert (GF), accompagné de son ami Maxime Du Camp, permet de mieux comprendre les propos critiques de notre soldat breton :
-✔ L'Arménie est le premier État officiellement chrétien au monde en 301, et ses habitants, marchands pour la plupart, se sont installés très tôt dans la ville de Jérusalem.+✔ L'Arménie est le premier État officiellement chrétien au monde dès l'an 301, et ses habitants, marchands pour la plupart, se sont installés très tôt dans la ville de Jérusalem.
* « <i>notre Arménien qui savait à peu près toutes les langues qui se parlent à Jérusalem</i> », « <i>nous autres Arméniens, nous avons nos moines exploiteurs, là-bas, sur le mont Sion</i> » (JMD) ; * « <i>notre Arménien qui savait à peu près toutes les langues qui se parlent à Jérusalem</i> », « <i>nous autres Arméniens, nous avons nos moines exploiteurs, là-bas, sur le mont Sion</i> » (JMD) ;
* « <i>Le soir, nous allâmes voir le Mont Sion, le couvent des Arméniens</i> » , « <i>L’Arménien me paraît ici quelque chose de bien puissant en Orient</i> » (GF). * « <i>Le soir, nous allâmes voir le Mont Sion, le couvent des Arméniens</i> » , « <i>L’Arménien me paraît ici quelque chose de bien puissant en Orient</i> » (GF).

Version du 25 mai ~ mae 2018 à 13:26

Image:Right.gif Les billets récents du Blog de l'actualité du GrandTerrier

Des pèlerinages en terre sainte

Billet du 26.05.2018 - « Ce fut pour nous la plus belle journée que nous passâmes dans ce triste pays. J'ai vu bien des pays depuis, et, certes, si j'avais eu des moyens de voyager, je serais allé avec plaisir les revoir, mais jamais je n'aurais voulu revoir Jérusalem », Jean-Marie Déguignet, 1856

Alors que la guerre de Crimée s'est soldée par l'assaut de Sébastopol, le soldat Jean-Marie Déguignet est rapatrié à Constantinople (Istanbul) en attendant un retour en France. Là, il fait connaissance avec un marchand arménien francophone qui lui propose, et à un camarade, un voyage express en terre sainte, tous frais payés. Une permission de 12 jours leur est accordée : « quatre pour aller et quatre pour revenir ». Les voici donc, tous les trois, qui embarquent sur un vapeur russe transportant à Jérusalem des « pèlerins de toutes les parties de la Russie ».

On a souvent écrit que Jean-Marie Déguignet a perdu la foi en faisant un pèlerinage à Jérusalem en 1856. Mais ce n'est pas vraiment le cas, son récit de voyage ne fait que conforter son athéisme nourri par des lectures et observations préalables.

En regard des deux séries des cahiers de Jean-Marie Déguignet (JMD), la lecture des notes de voyages de Gustave Flaubert (GF), accompagné de son ami Maxime Du Camp, permet de mieux comprendre les propos critiques de notre soldat breton :

✔ L'Arménie est le premier État officiellement chrétien au monde dès l'an 301, et ses habitants, marchands pour la plupart, se sont installés très tôt dans la ville de Jérusalem.

  • « notre Arménien qui savait à peu près toutes les langues qui se parlent à Jérusalem », « nous autres Arméniens, nous avons nos moines exploiteurs, là-bas, sur le mont Sion » (JMD) ;
  • « Le soir, nous allâmes voir le Mont Sion, le couvent des Arméniens » , « L’Arménien me paraît ici quelque chose de bien puissant en Orient » (GF).

✔ Un doute subsiste sur le passage de Jean-Marie Déguignet par la ville de Beyrouth au nord en pays libanais.

  • Dans le récit publié en 1905 l'auteur écrit « Je me vois donc obligé d'omettre certains noms propres, de peur de me tromper de nom, de lieu » et une note de l'éditeur avance ceci : « Notre auteur, en effet, écrit constamment Beyrouth pour Jaffa ».
  • Dans la deuxième version JMD précise bien  : « Nous débarquâmes à Beyrouth, et un peu au-delà, à Jaffa (Tel-Aviv), nous trouvâmes une voiture » et au retour son vapeur part aussi à Beyrouth. En 1856, les liaisons régulières de bateaux vapeurs faisaient escale dans chacun des deux ports.
  • Contrairement à Flaubert qui, débarqué à Beyrouth, fait un voyage de plusieurs semaines par la route jusqu'à Jérusalem, peut-être que JMD s'est rapproché de Jaffa sur un navire côtier.

✔ Pour ce qui concerne les lieux sacrés chrétiens, la petite taille jardin des oliviers est unanimement remarquée.

  • « Quelle désillusion ! Je vis un jardin avec des légumes et des fleurs, », « ce fameux Jardins des Oliviers, que j'aurais nommé plutôt un jardin potager » (JLD)
 
(Panorama de Jérusalem en 1850-60, Othon Von Oistheim)
  • « Le jardin des Oliviers, petit enclos en murs blancs, au pied de la montagne de ce nom » (GF)

✔ Le mur du vieux temple des juifs est très brièvement cité, mais sans être qualifié "des lamentations" comme de nos jours.

  • « quelques vieux pans de murs du Mont Sion que les juifs vont embrasser en pleurant et se frappant la poitrine » (JLD)
  • « aller voir les Juifs pleurer devant les restes de ses murs », « Vieux Juif dans un coin, la tête couverte de son vêtement blanc, nu-pieds, et qui psalmodiait quelque chose dans un livre, le dos tourné vers le mur » (GF)

✔ Au Saint-Sépulcre, c'est le nombre de religions présentes qui surprend les deux voyageurs.

  • « vingt-et-un autels dans ce temple, où vingt-et-un prêtres chantent les louanges », « le grand autel, qui appartient au culte grec ou orthodoxe, une dizaine d'autres autels, tous affectés à des cultes différents. » (JMD)
  • « Ce qui frappe le plus ensuite, c’est la séparation de chaque église, les Grecs d’un côté, les Latins, les Coptes ; c’est distinct, retranché avec soin, on hait le voisin avant toute chose.  » (GF)

✔ Enfin, l'importance de la présence turque dans toute la terre sainte rappelle l'existence de l'empire ottoman jusqu'en 1917.

  • « Il y avait bien des gendarmes turcs, zapotiés, établis par poste de distance en distance pour garder les routes », « une garde turque à la porte même de ce grand temple chrétien ... pour mettre ordre entre les prêtres des différents cultes chrétiens » (JMD)
  • « Les clefs sont aux Turcs, sans cela les chrétiens de toutes sectes s’y déchireraient. », « quelques beaux corps de garde turcs », « Notre janissaire turc chasse à grands coups de bâton les mendiants » (GF)
Image:Square.gif En savoir plus : « Le voyage touristique à Jérusalem du permissionnaire Jean-Marie Déguignet en 1856 »