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[modifier] Diogène bas-breton et stoïcien

«  Tout est bon qui conduit le philosophe dans la direction de la jubilation, si elle ne se paie pas d'une aliénation », Michel Onfray, Les sagesses antiques

Billet du 25 octobre 2015
Billet du 25 octobre 2015

La lecture du premier tome de la « Contre histoire de la philosophie » de Michel Onfray nous a incité à relire la dernière partie des « Mémoires du paysan bas-breton » et y collecter, analyser et comparer ses citations des philosophes grecs.

Jean-Marie Déguignet, autodidacte à tous points de vue, s'est beaucoup documenté sur les philosophes antiques, avec motivation de comprendre quelles étaient les origines du Christianisme. Et on retrouve donc, surtout dans la dernière partie de ses mémoires, des citations et propos qu'il élaborait grâce à ses lectures à la bibliothèque municipale de Quimper, car il ne possédait personnellement aucun livre.

Parmi ses références, on note essentiellement trois sources : la somme « L'origine de tous les cultes » de Charles-François Dupuis , la traduction française du manuel d'Epictète par André Dacier, et la revue « Littérateur universel » de 1836 où il trouve des écrits de l’helléniste Paul-Louis Courier.

C'est ce dernier qui écrivait à propos de Diogène : « on ne connaissait point alors nos tonneaux, les cruches en tenaient lieu ; partout où vos traducteurs disent un tonneau, entendez un cruche. C'était une cruche qu'habitait Diogène. ». Jean-Marie Déguignet fait lui-même le parallèle sa situation de condamné à vivre ses dernières années dans un trou à rats de Poul-Raniguet en Ergué-Armel : « Tant ma misère est grande en ce moment dans mon trou, plus petit que le tonneau de Diogène, sans feu, sans lit, sans vêtements et souvent sans pain et sans le sou ». Dans l'édition de 2001 de l'Intégrale de ses mémoires, ce n'est pas un hasard si le titre choisi pour cette période de 1901 à 1905 est « Le Diogène quimpérois ».

Toutes ses citations classiques montre que Jean-Marie Déguignet tenait des propos assez similaires aux théories hédonistes du normand Onfray. Le breton admirait aussi Diogène, Lucrèce et Epicure. Et il abhorrait Platon et Socrate pour avoir préparé la venue du Christianisme dominant.

Il y a quand même un point de divergence car Déguignet, tout en les critiquant, défend certaines pensées des Stoïciens, notamment Epictète, alors qu'Onfray les considère comme aussi néfastes que les platonicien et socratiques. Même notre Déguignet trouve tout de même qu'Epictète « chez qui on trouve toutes les maximes attribuées à Jésus, disait aussi à ses disciples qu'il fallait supporter tout avec résignation et stoïcisme ».

En savoir plus : « Les sagesses antiques de Jean-Marie Déguignet et de Michel Onfray »