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==Ergué et Lezergué en breton diachronique== ==Ergué et Lezergué en breton diachronique==
-Billet du 23.03.2019 - Diachronique, adj. : qualifie la diachronie, c'est-à-dire l'évolution des variantes linguistiques dans le temps. La méthode diachronique est opposée à la présentation synchronique standard listant les définitions et orthographes sous leur aspect horizontal et à un moment donné de leur histoire.+Billet du 23.03.2019 - Diachronique, adj. : qualifie la diachronie, c'est-à-dire l'évolution des variantes linguistiques dans le temps. La méthode diachronique est opposée à la présentation synchronique standard ne listant qu'une définition et orthographe de manière horizontale et à un moment de son histoire.
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Ergué et Lezergué en breton diachronique

Billet du 23.03.2019 - Diachronique, adj. : qualifie la diachronie, c'est-à-dire l'évolution des variantes linguistiques dans le temps. La méthode diachronique est opposée à la présentation synchronique standard ne listant qu'une définition et orthographe de manière horizontale et à un moment de son histoire.

Comme le présentait lui-même Martial Ménard, son dictionnaire diachronique, encore dit historique, « regarde les mots d'une langue sous un aspect vertical, depuis l'apparition du terme jusqu'au jour d'aujourd'hui, ou de sa disparition si elle a eu lieu » (OF 27/05/2016).

Son dictionnaire diachronique breton DEVRI compte aujourd'hui 65728 entrées, alors qu’en septembre 2016 il en comptait 60248. Certaines entrées ne sont illustrées que par un seul et unique exemple, alors que d'autres sont très longues et peuvent couvrir plusieurs pages.

L'entrée qui nous intéresse, celle de la commune d'Ergué-Gabéric documentant les variantes bretonnes de son nom, a été spécialement enrichie par Hervé Le Bihan autour des déclinaisons « An Erge-Vras » et « Erge-Gaberig ». On notera qu'il n'a pas omis les « Erc'hié-Vrâz » et « Erc'hie-Vras », formes que nous avons déjà présentées car elles peuvent expliquer, après re-transformation en français, notre GrandTerrier favori.

Les 14 variantes unitaires différentes sont ordonnées suivant les dates de leurs relevés pendant tout le 19e siècle et le début du 20e siècle. Pour chaque occurrence la référence écrite précise, soit une publication reliée ou des feuilles volantes, est présentée sous forme d'une abréviation inscrite dans un corpus et d'une pagination / numérotation.

Ainsi, le corpus inclut essentiellement des livres de collectages de chansons et expressions populaires (OLLI, FUB, GBI ...) , et des journaux entièrement en breton comme le « Feiz ha Breiz (FHB pour la période 1865-1884 et FHAB pour 1900-1943), ou des almanachs.

La recherche du nom communal dans ces sources a permis aussi de compiler des dictons ou chansonnettes comme « TRIVEDER KERNE  : Person Kemper a zô skolaer, / Ann hini Erc’hié-Vrâz marrer, ... » (TRIADE DE CORNOUAILLE : Le recteur de Quimper est instituteur, / Celui du Grand-Ergué, écobueur).

Et cette recherche sert aussi à présenter les deux toponymes de Kerdévot et de Lezergué. Un grand nombre des sources présentées par Hervé Le Bihan, que ce soit pour les variantes de noms, les dictions ou les toponymes, ont déjà été présentées sur le GrandTerrier.

Mais ce n'était pas le cas de celui qui est signalé pour le manoir de Lezergué (cf. ci-contre). Il s'agit d'un article de novembre 1923 dans le périodique catholique breton « Feiz ha Breiz », signé des initiales G.P. combinaison de Guennec et de Perrot.

En savoir plus : « Erge-Vras dans le dictionnaire diachronique de Martial Ménard et d'Hervé Le Bihan »

 

Le mémorialiste Louis Le Guennec (1878-1935) a fourni le croquis du manoir et les éléments historique qu'il a publié en français dans les années 1920-30. Yann-Vari Perrot (1877-1943), fondateur de journal Feiz ar Breiz et du mouvement Bleug Brug, a écrit le texte en breton et les commentaires d'inspiration religieuse.

Il y a dans cet article une évocation nostalgique du lieu tel qu'il était du temps des guerres de religion, avec la figure de l'historien Guy Autret qui avait élu domicile à Lezergué et dont l'érudition tranchait avec la sauvagerie de son parrain Guy Eder de la Fontenelle : « Gwella pez a zo, ar filhor ne voe tamm ebet henvel ouz a baeron.  » (Heureusement que le filleul n'était vraiment pas comme le parrain).

La figure de l'évêque rebelle Jean-Français de La Marche, né à Lézergué, est aussi celle du dernier évêque du Léon, exilé et mort à Londres, après le démantèlement de son évêché à la Révolution.

Par chance le manoir ne sera pas vendu par le "gouvernement" de la Révolution : « Kastell Lezergue n'eo ket bet laket e gwerz gant gouarnamant an Dispac'h ». Mais les paysans qui l'occupent en 1923 l'ont laissé à moitié à l'abandon, et seul un riche acquéreur pourrait garantir sa conservation.

C'était l'un des plus beaux manoirs de Cornouaille, « unan eus kaera maneriou Bro Gerne », doté d'une impressionnante et rare volée d'escaliers de pierre, « an dereziou mein da bignat er zolier ».

En savoir plus : « Un article en breton sur Lezergue signé G.P., Feiz ha breiz 1923 »