Blog 23.02.2020 - GrandTerrier

Blog 23.02.2020

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 23 février ~ c'hwevrer 2020 à 12:21 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version actuelle (23 février ~ c'hwevrer 2020 à 12:26) (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

 
Ligne 7: Ligne 7:
default [[Ancien cadastre et photos des ruines du moulin de Kernaou]] default [[Ancien cadastre et photos des ruines du moulin de Kernaou]]
desc none</imagemap> desc none</imagemap>
-Le cadastre de 1834 donne la localisation du moulin et son orientation par rapport au cours d'eau de Kernaou à Mezanlez : le bief est alimenté bien en amont, et forme une pièce d'eau assez large en amont et une retenue juste avant la chute alimentant la roue. +Le cadastre de 1834 donne la localisation du moulin et son orientation par rapport au cours d'eau de Kernaou à Mezanlez : le bief est alimenté bien en amont, et forme une pièce d'eau assez large en amont et une retenue juste avant la chute alimentant la roue. Plusieurs parcelles cadastrales sont libellées par rapport au moulin : 375. Goarem ar veil ; 376. Foennec ar veil ; 384. Etang ; 385. Moulin à eau.
- +
-Plusieurs parcelles cadastrales sont libellées par rapport au moulin : 375. Goarem ar veil ; 376. Foennec ar veil ; 384. Etang ; 385. Moulin à eau.+
La roue est indiquée par un symbole sur le côté est du « <i>moulin à eau</i> », l'eau rejoignant le ruisseau en aval. Le cours d'eau traverse ensuite le chemin de Carn Yven. Ce chemin, aménagé avec une passerelle en bois, est aujourd'hui un chemin de randonnée de plus de 5 km entre la chapelle de Kerdévot et Lestonan. La roue est indiquée par un symbole sur le côté est du « <i>moulin à eau</i> », l'eau rejoignant le ruisseau en aval. Le cours d'eau traverse ensuite le chemin de Carn Yven. Ce chemin, aménagé avec une passerelle en bois, est aujourd'hui un chemin de randonnée de plus de 5 km entre la chapelle de Kerdévot et Lestonan.
Ligne 21: Ligne 19:
Les biens des de La Marche à Kernaou sont confisqués et, lors des ventes séparées, Jean-Marie Le Roux, négociant et avoué à Quimper, devient acquéreur du manoir, de la métairie de Ty-Plouz et du moulin. Contrairement aux adjudications du manoir et de la métairie, l'acquisition du moulin se fait sans enchères publiques. Les biens des de La Marche à Kernaou sont confisqués et, lors des ventes séparées, Jean-Marie Le Roux, négociant et avoué à Quimper, devient acquéreur du manoir, de la métairie de Ty-Plouz et du moulin. Contrairement aux adjudications du manoir et de la métairie, l'acquisition du moulin se fait sans enchères publiques.
-Le montant payé de 1573 francs est fixé par un document d'estimation rédigé par les experts Le Blond et Le Bour selon une abaque spécifique : multiplication par 18 ou 22 des revenus annuels, rente agricole de 49 francs et meunière de 15 francs, et addition de la « <i>souche</i> » des 210 francs correspondants à la valeur de l'équipement du moulin (trémie, roue, meule ...).+Le montant payé de 1573 francs est fixé par un document d'estimation rédigé par les experts Le Blond et Le Bour selon une abaque spécifique : multiplication par 18 ou 22 des rentes annuelles agricoles (49 francs) et meunière (15 francs), et addition de la « <i>souche</i> » des 210 francs correspondants à la valeur de l'équipement du moulin (trémie, roue, meule ...).
|width=2% valign=top {{jtfy}}|&nbsp; |width=2% valign=top {{jtfy}}|&nbsp;
|width=49% valign=top {{jtfy}}|Après la vente de l'an 4 (1796), le bail du meunier Guillaume Rospabé est maintenu dans un premier temps. Mais dans le Sommier des comptes des émigrés, après le décompte des recettes de l'an 6 (1798), il y cette mention : « <i>Meunier insolvable est entré à l'hospice</i> » ; il décédera à Quimper en 1806. |width=49% valign=top {{jtfy}}|Après la vente de l'an 4 (1796), le bail du meunier Guillaume Rospabé est maintenu dans un premier temps. Mais dans le Sommier des comptes des émigrés, après le décompte des recettes de l'an 6 (1798), il y cette mention : « <i>Meunier insolvable est entré à l'hospice</i> » ; il décédera à Quimper en 1806.

Version actuelle

Image:Right.gif Les billets récents du Blog de l'actualité du GrandTerrier

[modifier] Moulins blanc et roux de Kernaou

Billet du 23.02.2020 - Cette semaine, un voyage dans le temps du côté du moulin de Kernaou grâce aux archives privées de Mme Régine de Kerlivio-Azori et une balade estivale et agreste avec son frère Pol sur le site, entre le chemin de randonnée et le ruisseau de Kernaou-Mezanlez.

Le cadastre de 1834 donne la localisation du moulin et son orientation par rapport au cours d'eau de Kernaou à Mezanlez : le bief est alimenté bien en amont, et forme une pièce d'eau assez large en amont et une retenue juste avant la chute alimentant la roue. Plusieurs parcelles cadastrales sont libellées par rapport au moulin : 375. Goarem ar veil ; 376. Foennec ar veil ; 384. Etang ; 385. Moulin à eau.

La roue est indiquée par un symbole sur le côté est du « moulin à eau », l'eau rejoignant le ruisseau en aval. Le cours d'eau traverse ensuite le chemin de Carn Yven. Ce chemin, aménagé avec une passerelle en bois, est aujourd'hui un chemin de randonnée de plus de 5 km entre la chapelle de Kerdévot et Lestonan.


Jusqu'à la Révolution, le moulin de Kernaou, exploité par le meunier Guillaume Rospabé, est la propriété foncière de « l'émigré Lamarch père », en l’occurrence François-Louis de La Marche, seigneur de Lezergué, réfugié sur l'île de Jersey où il décède en 1794, alors que son fils aîné Joseph-Louis est exilé en Guadeloupe.

Les biens des de La Marche à Kernaou sont confisqués et, lors des ventes séparées, Jean-Marie Le Roux, négociant et avoué à Quimper, devient acquéreur du manoir, de la métairie de Ty-Plouz et du moulin. Contrairement aux adjudications du manoir et de la métairie, l'acquisition du moulin se fait sans enchères publiques.

Le montant payé de 1573 francs est fixé par un document d'estimation rédigé par les experts Le Blond et Le Bour selon une abaque spécifique : multiplication par 18 ou 22 des rentes annuelles agricoles (49 francs) et meunière (15 francs), et addition de la « souche » des 210 francs correspondants à la valeur de l'équipement du moulin (trémie, roue, meule ...).

  Après la vente de l'an 4 (1796), le bail du meunier Guillaume Rospabé est maintenu dans un premier temps. Mais dans le Sommier des comptes des émigrés, après le décompte des recettes de l'an 6 (1798), il y cette mention : « Meunier insolvable est entré à l'hospice » ; il décédera à Quimper en 1806.

Fin 1799, Jean-Marie Le Roux fera rédiger un nouveau « renable » ou inventaire détaillé des ustensiles du moulin, et signifiera à Guillaume Rospabé une sommation d'évacuation.

Le tout est valorisé pour 430 francs, une « souche » qui est doublée par rapport à l'état estimatif de 1796. La raison en est qu'en cette année 8 du calendrier révolutionnaire on compte deux roues et meules dénommées respectivement « Moulin blanc » et « Moulin roux ».

Jean Le Foll, dans son étude « Moulins et meuniers d'autrefois » publiée par l'association « Foën Izella », donne cette explication : le moulin blanc a en général des meules qui broient plus fin le froment et le blé noir ; le moulin roux est utilisé pour moudre l'avoine, le seigle et les aliments du bétail.

Les caractéristiques des deux roues de Kernaou sont attribuables à des roues verticales (perpendiculaires), les petits (double engrenage « rouet » et « lanterne » en dessous de l'axe de la meule) et grands tournants étant vraisemblablement derrière la formulation « La roue, avec ses ustensiles ». Les meules sont différentes suivant les céréales moulues : plus épaisse pour le moulin blanc, « dix pouces et quart deux cent cinq francs », et pour le moulin roux « trois pouces et cinquante quatre francs ».

En 1809 un des deux systèmes sera abandonné, sans doute le mécanisme roux, car un rapport d'activité mentionne le moulin de Kernaou avec une seule roue perpendiculaire et une production journalière de 4 quintaux.

En septembre 1805, un nouveau bail de 9 ans est rédigé au profit du meunier Guillaume Laënnec qui prend aussi la charge du moulin voisin de Mezanlez. Pour Kernaou la nouvelle redevance annuelle d'affermage est payée en nature : huit quintaux de seigle, pareille quantité bled noir et deux quintaux d'avoine.

Jusqu'en 1823 les baux sont reconduits, avec baisse de la rente annuelle à deux quintaux de seigle, quatre quintaux de bled noir et deux quintaux d'avoine, et moyennant les subrogations de meuniers en cours de bail. Les différents meuniers successifs de Kernaou sont : Guillaume Daniélou (1806), Pierre Rospabé (1813, fils de Guillaume décédé en 1806), Yves Perchec (1814), Guillaume Morel (1815), Yves Le Masson (1817), François Huiban (1818).

* * *

En savoir plus : « Ancien cadastre et photos des ruines du moulin de Kernaou », « 1796 - Estimation et adjudication du moulin de Kernaou », « 1799-1818 - Renables et baux du moulin de Kernaou »