Blog 22.12.2019 - GrandTerrier

Blog 22.12.2019

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[modifier] Une crèche de Noël en verre

Billet du 22.12.2019 - C'est bientôt la fête de Noël : c'est l'occasion de rester sur le thème des vitraux de la semaine dernière et de vous présenter la première lancette en registre inférieur de la maîtresse-vitre de St-Guinal, datée de 1516, et représentant une Nativité en très bon état de conservation.

Sur cette Nativité, la Vierge Marie et Joseph sont de part et d'autre du berceau en osier de l'Enfant Jésus ; au-dessus de la tête de saint Joseph brille l'étoiles des Mages, un âne et un bœuf assistent à la séance de prière et d'adoration.
La comparaison avec la scène de la Nativité sur la baie 1 du chevet de l'église St-Fiacre de Guengat (photo ci-contre à gauche, extraite du blog de Jean-Yves Cordier) est très instructive pour la lisibilité car le carton central des deux vitraux est identique :

Image:Right.gif les personnages de Joseph et Marie (on y voit bien l'emplacement des mains à Guengat, et à noter ce même bouton à l'encolure du manteau maternel),

Image:Right.gif entre les parents, les têtes de l'âne et du bœuf (plus facilement repérables par rapport au vitrail de l'église St-Guinal).

Image:Right.gif le nouveau-né dans un panier en osier garni de paille (en largeur à St-Fiacre, suite à restauration, et non en position haute).

D'où le croquis reconstitutif placé en médaillon sur l'image de droite.

La croix des mages est visible sur les deux vitraux au-dessus de la tête de Joseph, stylisée sur un fond rouge damassé (décor régulier et répétitif d’inspiration orientale) à Ergué-Gabéric et gravé à Guengat. En arrière plan se détache le mur d'une étable au toit de chaume, ce dernier étant conservé en grisaille et jaune d'argent à St-Guinal.

Les parties supérieures sont très différentes. À Guengat ce sont des murailles crénelées et des éléments sculptés de l'architecture d'un palais. À Ergué-Gabéric on devine la forme d'une bannière, des décors armoriés, et de part et d'autre une colombe et un animal ailé qui ressemble à une hermine passante.
 

Comme l'a noté Roger Barrié dans sa thèse, la technique de «  sertissage en chef d’œuvre » est timidement employée dans la scène de la Nativité de St-Guinal, par le maître-vitrier. Il s'agit d’incrustation de verres, souvent ronds, tenu par un plomb, à l’intérieur d’un autre verre plus grand et de couleur différente. Ce travail, extrêmement délicat, permettait au compagnon d’obtenir sa maîtrise, d’où le nom de « chef d’œuvre », ceci pour affiner certains éléments de décor.

En savoir plus : « La Nativité de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal »