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Blog 21.06.2014

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[modifier] Les carrières ne s'éteindront pas

«  La nouvelle édition du livre "Quand Saint-Chéron vivait au rythme des carrières" est désormais disponible », Le Républicain de l'Essonne 20.03.2014

Ce magnifique travail de mémoire publié initialement par leurs trois auteurs en 1990, sous l'égide du Club des Amis de la Nature et de l'Environnement de Saint-Chéron, est réédité par Jean-Pierre Locard en 2014 avec le support de la ville de l'ancien département de Seine-et-Oise.

Ce qui nous intéresse au premier chef dans le livre saint-chéronnais, ce sont les témoignages soulignant la présence des expatriés gabéricois qui, à la fin du 19e et début du 20e siècle, sont venus si nombreux s'établir comme ouvriers dans les carrières de grès de Saint-Chéron :

  • « Mon oncle était venu ici pour travailler à la carrière, parce qu'ils étaient dix enfants dans la famille : il n'y avait pas assez de travail pour eux à Ergué-Gabéric (à six kilomètres à l'est de Quimper). Après, il a fait venir mon père, en 93, et ma mère est venue quelques mois après. Et je suis né à St-Chéron. »
  • « En Bretagne, il suffisait d'un, qui venait d'un pays, qui trouvait du travail. Alors, il écrivait à ses frères, beaux-frères, parce qu'en Bretagne, il n'y avait rien à faire »
  • « Il y avait un coin qu'ils avaient appelé "Madagascar", et puis un coin, c'était le "Transvaal", l'autre c'était "Cayenne". C'était un travail non pas de forçats si vous voulez, mais enfin, c'était dur. » (on connait bien sûr le bagne de Cayenne, un peu moins celui de Nosy Lava à Madagascar, et dans les mines d'or et de diamants du Transvaal les noirs étaient exploités comme des bagnards).
  • « Mon père, lorsqu'il est arrivé de Bretagne, il était pensionnaire à Mirgaudon. Ils étaient trois ou quatre, ils se mettaient dans une pièce, et puis ils partageaient les frais. Ils versaient dix-sept sous par jour. Il y avait un qui fournissait le pain une semaine, et l'autre la viande. La viande c'était du porc, du porc gros sel. C'était la viande de tout le temps. » (on reconnaît là le « kig-sal », en breton littéralement la "viande salée").
  • « À Mirgaudon, on parlait trois langues : le français, l'italien et le breton »

On trouvera aussi dans l'article des photos prises en juin 2014 à la carrière dite de Madagascar, un magnifique site naturel.
Et à (re)consulter également l'article et l'enquête menée en 2008 par Henri Chauveur sur le phénomène migratoire vers St-Chéron.

En savoir plus : « GAYE G. et A. & LOCARD J.P. - Quand Saint-Chéron vivait au rythme des carrières » et « CHAUVEUR Henri - Les pavés de Saint-Chéron »

Billet du 21.06.2014.