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Les biens nationaux à Kernaou

Billet du 19.10.2019 - Archives privées et documents conservés aux Archives Départementales du Finistère : le document d'estimation de 1794 par deux experts habilités, le sommier des comptes l'émigré noble François Louis de La Marche, et la vente par adjudication en 1795 à l'avoué Jean-Marie Le Roux.

La métairie de Kernaou, exploitée par René Le Maguer, est une propriété foncière de François-Louis (orthographié "Jean Louis" dans le document d'estimation) de La Marche, seigneur de Lezergué, réfugié sur l'île de Jersey où il décède en 1794, alors que son fils aîné Joseph-Louis est exilé en Guadeloupe. En 1803 ils sont tous les deux amnistiés avec une main-levée de séquestre. Mais les biens déjà vendus en bien nationaux, à l'instar de Kernaou, ne seront pas restitués aux héritiers nobles.

L'estimation des biens des 21-25 brumaire de l'an 3 (11.11.1794) se fait sur 5 jours en présence des experts Salomon Bréhier et Jean-Marie Le Roux, de l'officier municipal Jean Le Jour, et du domanier René Le Maguer.

La maison principale (MM sur le plan ci-contre) est en « grosse taille couverte d'ardoise et manquant de grosse réparation » et qualifiée de « maison manalle » (à l'allure d'un manoir). Elle est dotée de « deux grandes fenêtres à son rez-de-chaussée, une grande cuisine et large vestibule » et « un grenier en toute course de la maison » de 45 pieds [1] de long, soit 14,50 mètres. La belle porte ouvragée n'est pas mentionnée, ce qui semble indiquer un ajout plus tardif, les pierres maçonnées tranchant sur les pierres de "grosse taille" (cette porte arrondie à pinacles ayant pu être transférée d'une maison manalle voisine comme Kervreyen, après la Révolution).
La suite des bâtiments, « vis-à-vis la dite maison à son bout du levant », est le Pavillon (lettre P sur le plan), « en moëlon couvert d'ardoises », lequel était, encore au 20e siècle dernier, désigné sous le nom de « Maner kozh » (vieux manoir). En 1794 il est composé à son rez-de-chaussée d'un « appartement sans feu et servant de crèche » et au-dessus d'une « chambre à feu pratiquée par un perron en dehors en pierre ».

La maison principale était occupée par les tenanciers, l'appartement et la chambre étaient vraisemblablement réservé aux propriétaires fonciers, nobles avant la Révolution, lorsqu'ils venait se mettre au vert ou chasser. Cette pratique s'est maintenue au 19e siècle comme en atteste un bail daté de 1824 : « Les propriétaires se réservent la maison dite "Le Pavillon" qu'ils pourront fréquenter quand et par où bon leur semblera. »

La suite de la description des lieux mentionne deux crèches (cr1 et cr2 sur le plan) à l'ouest du pavillon, « en moëlon et couvert de gleds » (chaume). On notera la présence de « fendasses » (ouverture en "fente") et d'un mur intérieur de soutien dit « arras ».

Une grange (gr sur le plan) est signalée au nord de la maison principale, séparée de cette dernière par l'aire à battre (ab sur le plan). Au sud de la maison manalle, dans la cour ou placitre intérieur, on trouve le puits et le « pors à frambois » (code pf sur le plan), c'est-à-dire l'endroit où était entassé le fumier des bêtes.

 

L'estimation porte sur l'ensemble des terres dépendant du manoir de Kernaou, en excluant la deuxième division constituée de la petite ferme Ty-Plouz au nord et aujourd'hui disparue. La surface totale de la première division est de 34,5 journaux, c'est-à-dire 17 hectares.

Le montant estimé pour une mise en vente du lot tient compte des réparations à effectuer sur la maison principale et se monte à 4100 livres. Lors de la vente aux enchères du 19 floréal de l'an 3 (08.05.1795) la mise à prix démarre à 10.000 livres. Il s'en suit quelques propositions de surenchères, dont celle de Kernafflen, le vice-président du directoire du district de Quimper. In fine le citoyen Jean Marie Le Roux fait son unique offre à 38000 livres et emporte la mise.

Jean-Marie Le Roux, est avoué à Quimper, beau-frère de Salomon Bréhier, et tous deux éteient cosignataires du rapport d'expertise de Kernaou. En devenant adjudicataire, il pourrait être soupçonné de conflit d’intérêts, mais ce genre de situation est très fréquente à l'époque.

Jusqu'aujourd’hui Kernaou est resté la propriété des descendants des Le Roux, ce par le biais des femmes. En commençant par Julie Le Roux, fille de Jean Marie, et qui se marie à un Jean Le Bastard dont hériteront les Lunven, les Kerselec, et enfin la famille de Kerlivio. Pour preuve l'arbre familial établi en 1983 par Jean de Kerlivio :

En savoir plus : « 1794-1795 - Estimation et adjudication du manoir de Kernaou »