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[modifier] Corpus Vitraerum à Saint-Guinal

Billet du 15.12.2019 - Deux vitraux authentiques et bien conservés depuis leur élévation dans l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric en 1515-1517.

L'authenticité des deux anciennes verrières de l'église St-Guinal d'Ergué-Gabéric est due à leur ancienneté, du début du XVIe siècle, et de la préservation de la majeure partie des ajours d'origine. Ces deux vitraux font partie de la rétrospective sur le site Internet http://www.lavieb-aile.com de Jean-Yves Cordier des 16 œuvres attribuées ou attribuables aux peintres vitriers cornouaillais Le Sodec.

L'analyse technique et description picturale de ces vitraux sur les thèmes de la Vie du Christ, de la Vierge ou d'Arbre de Jessé ont fait l'objet en 1978 d'une thèse très bien étayée par Roger Barrié.

Ces travaux ont été résumés et complétés en 2005 dans l'inventaire « Corpus Vitraerum » des Vitraux de Bretagne de Françoise Gatouillat et Michel Hérold qui notent, pour l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric, qu'il faudrait aussi inclure la petite verrière placée au sud de la maîtresse-vitre, car elle est aussi ancienne et très probablement livrée aussi à la fondation de l'église St-Guinal dans les années 1515-1517.

En effet, omise par Roger Barrié dans sa thèse, elle représente le couple de donateurs nobles d'Ergué-Gabéric, François Liziart et Marguerite de Lanros (en médaillon sur le photo-montage ci-contre). Ces derniers résidaient dans leur petit manoir de Kergonan entre 1481 et 1540.

Quant au maître verrier présumé du 16e siècle, Jean-Pierre Le Bihan, intervenu sur place pour l'entretien de la maîtresse-vitre de St-Guinal, confirme les rapprochements thématiques des cartons des verrières étudiées, et ajoute qu'il constate aussi, même pour les vitraux non signés, une fréquence importante d'inscriptions similaires indéchiffrables avec des groupes de 3 lettres, marquées à Ergué-Gabéric par une double combinaison SVOE (SVO ET VOE).

La généalogie des Sodec se transmettant leur atelier familial de Quimper est ténue, mais on note au moins au moins deux prénoms : Olivier  et  Laurent.  Roger  Barrié  avance  l'hypothèse

 

qu'Olivier a été le maître d'oeuvre des premières Vie du Christ, dont celle de St-Guinal, et que l'Arbre de Jessé de Kerfeunteun est une réalisation collective d'Olivier et Laurent, ce dernier répliquant ensuite le style Renaissance. Il mentionne aussi un Gilles Le Sodec pour un vitrail destiné à Brasparts. Et pour les décennies précédentes au 15e siècle, il signale un Sodec exerçant à Nantes, ville qui pourrait être la provenance familiale des vitriers quimpérois.


Nota : dans le prochain bulletin de la Société Archéologique du Finistère, un article d'Hervé Quéinnec sera publié sur la verrière de l'Arbre de Jessé de Kerfeunteun, oeuvre aussi signée Le Sodec.

En savoir plus : « Les deux verrières authentiques de St-Guinal de 1515-17 et l'atelier Le Sodec », « GATOUILLAT et HÉROLD - Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne », « BARRIÉ Roger - Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle »