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[modifier] Kervéady et sa maison de maître

Billet du 12.12.2020 - Des archives notariales donnant une photographie de la propriété rurale de Kerveady, composée d'un métairie et d'un manoir (désigné aussi sous le terme de "maison de maître"), ceci avant sa vente par adjudication en 1868.

En cette moitié du XIXe siècle, les propriétaires fonciers de Kervéady sont Mr et Mme Pelle-Desforges, à savoir Fortuné Louis Marie (1817-1877) commerçant brestois ou « représentant du commerce » natif de Morlaix, et son épouse quimpéroise Désirée Anne Marie Morvan (1818-1884), officiellement séparés « quant aux biens » en 1866 mais « débiteurs solidaires ».

Les époux y ont habité : « propriétaires et commerçants, demeurant ordinairement à Ergué-Gabéric, présentement à Brest » ; « la jouissance - par le fermier - de la maison de maître et la réserve de terrain que mon mari s'était conservée ainsi que le jardin ». Mais en 1859-68 Désirée Morvan en est la vraie propriétaire comme l'atteste la correspondance incluse dans le dossier avec son notaire Maitre Lesneven.

Mais dans le contexte de séparation d'avec son mari et du fait que ses enfants sont encore jeunes, ses revenus sont inférieurs à ses dépenses. C'est sans doute la raison des nombreuses prises d'hypothèque sur sa propriété de Kerveady : dette maternelle en 1856, crédit bancaire en 1859, prêts d'un pâtissier-confiseur, d'un aubergiste et d'un gendarme à cheval en 1866.

Et par ailleurs elle demande à son notaire d'augmenter les rentes annuelles des fermiers et de les forcer à faire les réparations nécessaires. Elle s'intéresse aussi à la valorisation des bois et obtient du fermier de Kerveady le rachat de 22 pins maritimes (on notera le terme qu'elle utilise pour désigner cet arbre : « prussier » qui pour le dictionnaire Littré est le « nom vulgaire, dans le département du Finistère, du pin maritime, que l'on croit y avoir été apporté de la Prusse  »).

  Les 20 hectares de Kerveady sont composés de « métairie, maison de maitre (couverte en ardoises), terres chaudes, terres froides, prairies, courtils, jardins et bois ». Les numéros de parcelles étant référencés, on constate que le lieu-dit entier détaillé dans le cadastre est concerné :

Tout le monde conseille à Désirée Morvan de vendre son bien, mais elle est réticente : « je ne voudrais convertir en bien le peu de bien qui me reste qu'après la liquidation complette de ses affaires de crainte qu'on ne tracasse à ce sujet ». Elle y consent néanmoins en fin d'année 1868, le notaire Lesneven faisant apposer des affiches grands formats et trois insertions réglementaires dans le journal « L'impartial du Finistère » pour une mise à prix à 12.000 francs.

A cette date Kerveady est affermé à Hervé Caugant (ses enfants nés entre 1858 et 1868 y sont déclarés), ce pour un bail courant jusqu'en 1874. On ne connait pas le nom du propriétaire foncier qui remporte la mise aux enchères de 1868. Dix ans plus tard, le cultivateur Jean-Louis Thépaut rachète les lieux et s'y installe comme cultivateur.

En savoir plus : « 1859-1868 - Hypothèques et vente du manoir et métairie de Kervéady