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[modifier] Des terres bretonnes en héritage

Billet du 09.08.2020 - « Je trouve en Bretagne des âmes plus droites que des lignes, aimant la vertu, comme, naturellement, les chevaux trottent » : lettre de Mme de Sévigné à sa fille, en réponse aux critiques sur ses autres phrases dénonçant les mutineries et excès d'ivrognerie bretonnes au 17e siècle.

Cette semaine un document inédit conservé aux Archives Départementales de Loire-Atlantique (cote B 2035), à savoir l'acte de succession suite au décès de la marquise de Sévigné et portant sur le domaine gabéricois du manoir de Keranmelin (Kerveil aujourd'hui), relevant noblement du roi, et d'autres propriétés à Plomeur, Gourlizon, Beuzec et Quimper.

Le manoir de Keranmelin, orthographié aujourd'hui Kerveil, a été la propriété des Tréanna et des d'Acigné de la Roche-Jagu et de Grand-Bois. L’héritière de ces derniers, une « dame Dacigné » l'a vendu en 1683 à une « dame Marie de Rabutin Chantal veuve de haut et puissant seigneur messire Henry marquis de Sévigné », autrement dit l'épistolière marquise de Sévigné.

Les lieux constitutifs du domaine sont proches de Kerveil pour ce qui concerne Keryann, Kervernic et Niverrot, et un peu plus éloignés à Kerveady. Tous ces lieux, y compris le manoir de Keranmelin, sont tenus en domaine congéable, cela signifiant que les domaniers pouvaient être congédiés d'une année sur l'autre, mais s'ils payaient leurs rentes foncières en nature, à savoir un nombre conséquent de mesures de céréales (froment, seigle, avoine) et quelques chapons (jeunes coq châtrés).

La marquise décède le 17 avril 1696 et son fils Charles de Sévigné hérite des biens et doit déclarer au roi les rentes qu'il perçoit et payer ses droit de succession dits de « rachapt » de 400 livres au fermier général. Déjà en 1683, au moment de l'acquisition des terres en 1683 par sa mère, il avait produit une déclaration similaire (inventaire A85 dans lequel la date transcrite de 1633 est vraisemblablement erronée).

Ce Charles de Sévigné est moins connu que sa sœur Madame de Grignan, car les lettres publiées de leur mère étaient majoritairement adressées à sa fille. Néanmoins le côté intellectuel et débridé de Charles est bien proche de celui de la marquise. Mais leur attachement à la Bretagne se limitait a priori à leur château des Rochers-Sévigné près de Vitré, et ni l'une ni l'autre ne rendirent visite au manoir de Keranmelin et ses villages en

 

dépendance ; ils se contentèrent d'une administration réduite à la perception des rentes sur le domaine qu'ils appelaient « les terres de Madame d'Acigné »

En savoir plus : « 1696 - Déclaration du manoir de Keranmelin et autres par le marquis Charles de Sévigné », « 1683 - Vente à la marquise de Sévigné de quelques terres gabéricoises et cornouaillaises »