Blog 07.02.2016 - GrandTerrier

Blog 07.02.2016

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[modifier] Une paroisse dans la paroisse

Billet du 07.02.2016 - Où le recteur de la paroisse d'Ergué-Gabéric s'adresse à son évêque et vicaire général pour être autorisé à réviser à la baisse le nombre de messes et de confessions à assurer pour le compte des Bolloré dans leur chapelle privée de la papeterie d'Odet.

Louis Lein est nommé recteur d'Ergué-Gabéric en 1909 après avoir exercé le même ministère à Landeleau et Plounéour-Ménez. À Landeleau il a connu la lutte contre la loi de la Séparation des Eglises et de l'Etat, ce qui lui a valu un procès en 1906 à Chateaulin, rejugé à Rennes suite à appel du ministère public.

À Ergué-Gabéric, le conflit de l'église et des paroissiens contre la loi républicaine fut gérée par le recteur Jean Hascoët dont Louis Lein parle en ces termes dans sa première lettre à son évêque en août 1912 : « Cette messe est-elle seulement pour la famille Bolloré et les ouvriers qui ne pourraient aller à la messe ailleurs ? Je crois que c'est ainsi que l'entendait Mr Hascoët, un de mes prédécesseurs qui eut lui-même quelques difficultés provenant d'Odet ».

Nous avons au total quatre lettres écrites par le recteur, conservées aux archives diocésaines, où l'on découvre la charge et la complexité du services paroissial d'Ergué-Gabéric avec ses grand' messes, ses basses messes de chapelles, le catéchisme, les prédications, les confessions, le service aux malades ... et ce qui n'arrange pas les choses : les exigences religieuses supplémentaires de la famille Bolloré qui met à disposition sa chapelle privée St-René à Odet.

Cette dernière est exigüe en 1912-1913 : « la chapelle est beaucoup trop petite. Et si elle était agrandie (ce qui va arriver dans quelques temps), les difficultés deviendraient encore plus fortes et l'on finirait par faire une autre paroisse dans la paroisse. » L'architecte nantais René Ménard, ami des Bolloré, est chargé de l'agrandissement et les travaux de rénovation seront achevés en 1921.

En 1912, René Bolloré et son épouse demandent « à l'administration diocésaine » une messe supplémentaire « tous les premiers vendredis du mois à Odet », ce en plus de la messe, confession et bénédiction du dimanche. Les trois vicaires ont du mal à assurer toutes les messes et confessions au bourg et dans les trois autres chapelles de la paroisse.

 
Chapelle St-René d'Odet agrandie par René Ménard en 1921

Il est question aussi de décaler d'une demi-heure la messe du dimanche : « Jusqu'ici la messe de la papeterie était dite à 8 heures les dimanches et jours de fêtes, les parents de ceux qui assistaient à cette messe, pouvaient encore être remplacés par eux, et venir pour 10 heures à la grand' messe du bourg ».

Pour diminuer la charge de travail des prêtres, le recteur suggère de réduire les confessions à Odet à un samedi par mois, avec ajustement pendants les grandes fêtes religieuses. Et il charge son évêque, le célèbre Adophe Duparc, d'annoncer la mauvaise nouvelle à Monsieur Bolloré ...

À partir des années 1930, un des vicaires de la paroisse sera affecté au service d'Odet, le premier étant l'abbé Le Goff, puis l'abbé Vourc'h. Les suivants, notamment Jean Corre et Jean-Marie Breton, prendront le titre d'aumônier et logeront dans une bâtisse attenant à la papeterie.

En savoir plus : « 1912-1913 - La question de la réorganisation du service paroissial à la papeterie d'Odet ».