Blog 06.06.2015 - GrandTerrier

Blog 06.06.2015

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[modifier] Stus et renable des deux moulins

« Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l'eau celle des moulins. », Le Château de ma mère, Marcel Pagnol, éd. Fallois, 1988, p. 214

Mann Kerouredan : "deux roues alignées en sortie de bief"
Mann Kerouredan : "deux roues alignées en sortie de bief"

Cette semaine, un document inédit de 1847, intitulé « état des stus et renable », c'est-à dire un état détaillé des récoltes et une description du double moulin de Coat-Pirou qui allait bientôt disparaitre par l'aménagement du canal d'amenée à la papeterie voisine d'Odet.

Le stu, mot qui a presque disparu des dictionnaires, désignait autrefois les fumures ou amendements dont on épandait les terres agricoles cultivées. Le dictionnaire Godefroy est le seul ouvrage qui mentionne ce terme sous cette définition de « sorte de fumier, d'engrais » en indiquant des exemples d'utilisation dans les documents d'archives du Finistère. Effectivement le terme de Stu a une consonance bien bretonne, car les savants Le Gonidec et Le Pelletier ont signalé le terme « Douar-Stû » ...

Procéder à un « état des stus » était une obligation aux 19e-20e siècles pour les tenanciers agricoles à chaque terme de bail pour inventorier les quantités en stock de fumiers, pailles, foins, landes, genêts, tout ce qui servait, directement ou indirectement à enrichir les terres labourables. Ici, à la petite ferme de Coat-Piriou, grâce à la description des pailles, on découvre les trois différentes cultures pratiquées : avoine, seigle et blé noir. Comment étaient placées respectivement les deux roues et meules associées par rapport au bief ? Mann Kerouredan propose sa version dans le dessin ci-dessus : « A Coat-Piriou, le bief a été créé pour maintenir une réserve d’eau suffisante pour les 2 roues, mais sans courant ni dénivelé, mais avec une chute d’eau en sortie de bief ». Quant au renable, deuxième partie du document, le mot est plus connu, il s'agit de l'inventaire des pièces composant le moulin, réparties ici sur deux installations disctinctes : le moulin blanc et le moulin roux.

Par ailleurs, dans un document de 1809, le moulin de Coat-Piriou est recensé avec la particularité de disposer de deux roues et moutures de natures différentes : l'une perpendiculaire (donc verticale, à aubes, avec deux tournants et double engrenage), l'autre horizontale (donc à cuillères et en prise directe sur l'axe de la meule tournante). La première question est de savoir quelle catégorie de roue, verticale ou horizontale, équipait quel moulin, blanc ou roux. La réponse est dans le document :

  • Le moulin roux disposait d'une roue verticale car il est question de « grand et petit tournant ». En effet le grand tournant était dans l'eau du bief, et le petit, appelé aussi « rouet », formait engrenage en dessous de l'axe de la meule.
  • Le moulin blanc disposait d'une roue horizontale car il est mentionné « la pirouette avec accessoires ». En effet cette pirouette désigne l'ensemble composé d'une roue hydraulique horizontale et de son arbre relié à la meule.
Pour les autres questions, et la découverte de la signification de certains termes minotiers d'antan (comme le tic-tac de la triguette !), vous pouvez consulter l'article détaillé et éventuellement contribuer à son enrichissement.

En savoir plus : « 1847 - Etat de stus et renable des moulins blanc et roux de Coat-Piriou »

Billet du 06.06.2015


Note : la semaine prochaine nous publierons un sujet ésotérique, dont l'illustration ci-contre peut vous donner une indication.
Pour dévoiler le mystère, peut-être que la lecture des thrillers de Dan Brown ou de Giocometti-Ravenne pourra vous aider.