Blog 05.02.2011 - GrandTerrier

Blog 05.02.2011

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[modifier] Des Girondins chez le curé

« Le bonhomme - curé constitutionnel du Grand Ergué - nous chauffa, nous sécha, nous traita, nous coucha, nous cacha jusqu'à la fin du jour. ».

Ils voulaient échapper à la guillotine ...
Ils voulaient échapper à la guillotine ...

Grâce à une fiche manuscrite de Prosper Hémon et la relecture des mémoires de deux survivants, on en sait un peu plus sur la cavale des députés Girondins proscrits, invités à se réfugier à Quimper en août 1793 et s'arrêtant à Ergué-Gabéric. Venant des quatre coins de la France, ils ont eu leurs heures de gloire :

  • Le marseillais Charles Barbaroux. Jeune figure révolutionnaire, il publie le journal « L'observateur marseillais ». Remarqué à la tribune de la Convention pour sa beauté et son éloquence.
  • L'écrivain parisien Jean-Baptiste Louvet. Il vivra une idylle avec Mme Cholet, qu’il nomme Lodoïska en référence à l’une des héroïnes de son roman.
  • L'avocat normand François Buzot. Il fut aimé par Madame Roland, l’égérie des Girondins. Les lettres de Madame Roland à Buzot écrites en prison sont parmi les plus belles lettres d’amour de l’histoire de France.
  • L'avocat Jérome Pétion de Chartres. En 1791, il est élu maire de Paris face à La Fayette, le héros de la guerre d'indépendance américaine. Le financier normand Gabriel de Cussy. Le médecin de la Meurthe, Jean-Baptiste Salle. L'administrateur de Bayonne Arnaud-Jean Meillan. Le médecin de la Gironde François Bergoing. L'avocat d'Eure-et-Loir Denis-Toussaint Lesage. Le juge d'Eure-et-Loir Jacques-Charles Giroust.

La dernière étape de la cavale des proscrits girondins depuis Caen, à savoir le trajet à pied de Rostrenen à Quimper, consista en « trente-deux heures de marche non interrompue », la plupart du temps sous la pluie battante et de nuit, car de jour ils pouvaient être reconnus et arrêtés. Et ils eurent quelques difficultés à Carhaix pour trouver le chemin de Quimper, et à Ergué-Gabéric, à deux lieux de leur destination, ils purent prévenir leurs amis quimpérois de leur arrivée ...

La première action urgente vis-à-vis des réfugiés fut de leur procurer du "lambig" (eau-de-vie de cidre) pour les réchauffer : « Notre nouveau conducteur nous mena d'abord chez un paysan, où, sur notre mine, nous n'aurions jamais obtenu le petit verre d'eau-de-vie et le peu de pain noir qui nous furent donnés. Une liqueur des îles et de la brioche ne nous avaient jamais paru si bonnes. ». Il est sûr que les députés ne parlant pas la langue bretonne locale n'auraient jamais pu obtenir seuls un tel réconfort.

En savoir plus => « 1793 - Dix députés girondins proscrits en fuite font halte au presbytère » en [ Fonds d'archives ].

Billet du 05.02.2011