Blog 03.05.2015 - GrandTerrier

Blog 03.05.2015

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[modifier] La cigale, la fourmi et l'eau tiède

« Nuit et jour à tout venant, Je chantais, ne vous déplaise. Vous chantiez ? j'en suis fort aise : Et bien ! dansez maintenant. », La Fontaine, 1668.

Billet du 03.05.2015
Billet du 03.05.2015

La série des instituteurs se poursuit par l'évocation d'un autre instituteur qui, entre 1889 et 1895, fut nommé successivement à l'école communale de Lestonan et directeur de l'école des garçons du Bourg : François Bothorel, fils d'épicier, né en 1863 à La Feuillée et époux de Louise Le Corre.

En dehors de son métier d'enseignant, il a un hobby : le tir. En 1895 il est classé 9e dans un concours départemental organisé à Ergué-Gabéric, et reçoit un diplôme de la Société nationale de tir des communes de France et d'Algérie.

En 1892 il est sollicité pour l'utilisation de son école communale comme lieu festif pour le mariage de noces de la fille du républicain Louis Guyader de Squividan. Et là les journaux catholiques comme le « Courrier de Cornouaille » se déchainent :

« M. l'instituteur, sachant que M. le Préfet et M. Hémon (le député républicain) devait venir à la noce, s'est empressé d'écrire à M. Dreux (l'Inspecteur départemental de l'Instruction publique) pour lui demander l'autorisation. Et M. Dreux qui danse sans doute le rigodon aussi bien qu'il chante la Marseillaise a retourné la lettre à l'instituteur avec ces simples mots, sans cachet ni autre signe administratif : "Approuvé. - Dreux." L'école avait été déménagée et les élèves étaient employés à tresser des guirlandes de fleurs pour décorer les salles ! La cour a été en partie dépavée ! Bref, pendant près de huit jours, filles et bambins d'Ergué-Gabéric n'ont pas eu de classes. »

Et que penser du surnom que le journal attribue à Louis Guyader : « Dour-Klouar » ou "eau tiède" ? Cet épithète marquait sans doute le flegme de l'homme politique qui recherche les compromis, et aussi, pour ses ennemis, son sens des affaires troubles.

Et le journaliste de finir son billet par une évocation de la fable de la cigale et de la fourmi : « Il n'y a plus qu'à enlever les plaques qui ornent les portes d'entrée de nos écoles communales et les remplacer par cet écriteau un peu naturaliste mais beaucoup plus vrai : ICI L'ON DANSE !  ».

En savoir plus : « François et Louise Bothorel, instituteurs de 1890 à 1895 », « Un grand mariage breton à Squividan, Le Petit Journal et Finistère 1892 », « Grand concours de tir à Ergué-Gabéric, Le Finistère 1895 »


Merci à tous les correspondants qui nous proposé leur aide pour compléter l'espace des Instits, corriger les erreurs de dates (!), et mettre à jour les photos de classe. L'aventure continue !