BOTHOREL Jean - Vincent Bolloré, une histoire de famille - GrandTerrier

BOTHOREL Jean - Vincent Bolloré, une histoire de famille

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BOTHOREL (Jean), Vincent Bolloré, une histoire de famille [De l'usine de papier d'Ergué-Gabéric en 1822 au tycoon du XXIe siècle], Jean Picollec, Gémenos, 2007, ISBN 2-86477-229-9
Titre : Vincent Bolloré, une histoire de famille [De l'usine de papier d'Ergué-Gabéric en 1822 au tycoon du XXIe siècle]
Auteur : BOTHOREL Jean Type : Livre/Brochure
Edition : Jean Picollec Note : -
Impression : Gémenos Année : 2007
Pages : 193 Référence : ISBN 2-86477-229-9

Notice bibliographique

Comme l'indique son sous-titre, la première partie du livre - Les racines et la dynastie 1822-1981 - couvre sur 70 pages l'origine gabéricoise du groupe Bolloré. Dans ce livre, Henri Le Gars, comptable à Odet et Cascadec de 1939 à 1981, témoigne sur la période de 1939-1945 :


Page 51 : J'ai débuté chez Bolloré le 2 novembre 1939, se souvient Henri Le Gars. Je travaillais à la comptabilité. Dès l'Occupation, l'usine d'Odet tourna au ralenti car elle avait besoin de charbon pour produire son électricité et on avait de moins en moins de charbon. L'usine de Cascadec n'avait pas les mêmes problèmes puisqu'elle était directement reliée au réseau de distribution national. En mars ou avril 1941, l'usine d'Odet a dû s'arrêter, faute de charbon. Les ouvriers et ouvrières ont été licenciées. Heureusement qu'à l'époque ils pouvaient assez facilement se faire embaucher ailleurs. Par contre les "mensualisés", cadres, agents de maîtrise, employés, sont restés pour assurer l'entretien, la maintenance, comme on dit aujourd'hui. Pour certains, ça a été de belles vacances ! A Cascadec, l'usine n'a jamais été arrêtée et a même manqué de personnel. Il y avait au moins sept cents personnes qui travaillaient. Rien qu'à l'atelier où l'on fabriquait les cahiers de papier à cigarettes, ils étaient deux cents, surtout des femmes. La production était évidemment contingentée par les Allemands, mais on se débrouillait pour tricher un peu. On expédiait les cahiers à rouler par le train et on arrivait toujours à en mettre plus que ce qui était autorisé."

Pour la vie papetière au début du 20e siècle, de nombreux propos de la Chronique du début du siècle à Odet par Marianne Saliou en 1979 (interview réalisée par Jean Guéguen et Jean Cognard) sont cités :

Page 27 : "On déposait avec des charrettes les chiffons, raconte Marianne Saliou, une ancienne ouvrière de l'usine d'Odet. Les bonnes femmes de la chiffonnerie venaient les chercher. Elles les mettaient sur leur dos dans de grandes serpillières. On ne voyait que leurs jambes qui marchaient, tout le reste était caché par les serpillières ... A la machine à papier, il n'y avait pas de rouleau sécheur de ce temps là. Les femmes faisaient sécher le papier qui était épais sur la lande et les branches des arbres. Il fallait le surveiller. Quand il pleuvait, on le ramassait."

Page 35 : "M. Bolloré aimait aussi faire des tours., se souvient encore Marianne Saliou. Il allait pêcher la nuit avec des lampes et des filets en compagnie du garde qui faisait tout ce qu'on lui disait de faire... Il lui disait des fois de traverser la rivière tout habillé et lui donnait une récompense après. Quand M. Bolloré était petit, il jouait toujours avec les enfants des ouvriers et des paysans du coin. Un jour, il est venu chez nous, alors qu'on faisait de la bouille d'avoine. Il avait demandé à manger avec les autres ; on ne savait pas quoi lui dire mais il s'est quand même installé à table."


Page 39 : "Je suis née à Ti Ru en 1899. J'avais 5 frères et soeurs ... Mes grands-parents ont travaillé à l'usine Bolloré. Ils n'ont pas fait la fondation, mais presque. C'était du temps de Le Marié. J'ai toujours leurs médaillons de travail et ceux de mes parents ... J'avais quinze ans en juin 1915 quand je suis rentrée à l'usine. De ce temps là, c'était facile de rentrer. On avait toujours besoin de monde. Le premier jour, je devais commencer mon travail à minuit et finir à midi. On travaillait 12 heures par jour pendant la guerre. A l'usine, il n'y avait que des femmes, des vieux et des jeunes."


Page 40 : "Après la guerre, poursuit Marianne Saliou, les hommes sont revenus petit à petit. On ne savait plus où mettre les bonnes femmes. On nous a employées à décharger les chiffons et à faire toutes les corvées, les nettoyages dans l'usine, les carreaux, le ramassage des feuilles mortes, les jardins de Mme Bolloré. En 1922, on a retravaillé aux bobines parce que le travail des hommes n'était pas aussi soigné. Tin ar Pap était chef chez nous. Pour alors, on ne faisait plus que huit heures et de la journée. On travaillait de 5 à 1 heure ou de 1 à 9 heures. "


Page 41 : Comme le dit Marianne Saliou : "M. Bolloré était assez donnant, il avait tellement de choses !"


Page 42 : "En 1922, c'était aussi le centenaire. Il y a eu des choses, se souvient Marianne Saliou. Ça marchait bien à l'usine. Pendant la guerre, ils avaient trouvé les américains et ça avait démarré. Ce n'était plus l'usine de l'ancien temps ... Tout le monde avait mis son plus beau habit. ... C'était quelqu'un de Nantes qui organisait la fête. Il y a eu beaucoup de bonshommes saouls. Pendant longtemps après, on a trouvé dans le bois de l'usine des bouteilles vides. Après le centenaire, on a fait, tous les ouvriers de l'usine, la descente de l'Odet. On a mangé à Bénodet dans un hôtel."

On peut par contre regretter que page 192 il soit écrit  :

"Ah, pour sûr, y avait du beau monde !", aurait dit la Bigoudène Marianne Saliou.

Le bercail de Marianne Saliou, le quartier d'Odet en Ergué-Gabéric, bien ancré en pays glazik, ne peut pas être confondu avec la bigoudénie, même si le Cheval d'Orgueil de Per-Jakez Helias aurait bien aimé sympathiser avec Marianne Saliou !



Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : juillet 2007    Dernière modification : 27.02.2010    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]