BARRIÉ Roger - Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle - GrandTerrier

BARRIÉ Roger - Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 14 décembre ~ kerzu 2011 à 21:00 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version actuelle (23 décembre ~ kerzu 2019 à 08:10) (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

 
(23 intermediate revisions not shown.)
Ligne 13: Ligne 13:
| ArchArkae = ? | ArchArkae = ?
| PropPers = - | PropPers = -
-}}+}}__NOTOC__
-__NOTOC__+
{|width=870 {|width=870
-|width=37% align=left valign=top|[[Image:BarrieVitraux.jpg|left|thumb|200px]]+|width=37% align=left valign=top|<diapo w=220 f1="BarrieVitraux.jpg" t1="Couverture"></diapo>{{rama|BarrieVitraux.jpg}}
-[[Image:BarrieVitraux-63.jpg|left|thumb|200px]]+|width=63% valign=top {{jtfy}}|Les vitraux de l'église paroissiale St-Guinal et ceux de Kerdévot y sont décrits au travers de cette étude très complète consacrée à l'atelier de Plogonnec, avec quelques pages décrivant les particularités des vitraux gabéricois en [http://{{SERVERNAME}}/wiki/files/Barrie-p54-57.pdf pages 54 à 57]
-|width=63% valign=top|Les vitraux de l'église paroissiale St-Guinal et ceux de Kerdévot y sont décrits au travers de cette étude très complète consacrée à l'atelier de Plogonnec :+
-<br>{{Citation5}}+La maitresse-vitre de St-Guinal est détaillée en annexe, [http://{{SERVERNAME}}/wiki/files/Barrie-p14-22.pdf pages 14 à 22], avec la transcription de l'inscription millésime 1516 en minuscules gothiques, la description précise des scènes figurées, des éléments d'architecture et du relevé des blasons du tympan, ainsi que deux documents d'archives (devis de 1942, aveu de Guy de Charmoy cité par Favé).
-« Il est certain que le chevet d'Ergué-Gabéric fut réalisé par un atelier individualisé par un sens de la décoration différent de celui qu'avait l'atelier qui édifia Plogonnec, Penmarc'h et Guengat ; de plus, il semble se garder plus facilement de la séduction du plein cintre et affirmer la pureté du tiers point, alors que l'autre atelier a tendance à surbaisser ses arcs ».+
-« Dès la fin du XVe siècle, avec une élévation de 13 m, Kerdévot est un édifice hors du commun, comme le chœur de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier et c'est bien cette illusion de hauteur qu'a éprouvée Léon Pallustre devant Penmarch et que cherchent à donner les chevets d'Ergué-Gabéric et de Plogonnec vers 1510. A l'intérieur, la lumière abondante de la maîtresse vitre et des grandes fenêtres du chevet fait vibrer ces volumes et accuse leur discontinuité, adoucie cependant par l'éclairage indirect provenant la plupart du temps du bas-côté méridional ».+Pour Notre-Dame de Kerdévot, on trouve en annexe, [http://{{SERVERNAME}}/wiki/files/Barrie-p96-99.pdf pages 96 à 99] : la description du tympan des trois évangélistes, des fragments d'un saint Christophe et un document d'archive (restauration de 1936-42).
 + 
 +Dans sa thèse l'auteur fait une description précise des éléments restaurés, des différences architecturales et surtout des similitudes dans les scènes représentés dans chacune des verrières de Cornouaille en Ergué-Gabéric, Guengat, Plogonnec, Kerfeuteun, Penmarc'h. Autant la maîtresse-vitre de Kerdévot semble composite avec des pièces provenant d'autres anciennes verrières, celle de l'église Saint-Guinal datée de 1516 est très bien conservée et a de nombreux points communs avec les autres Passions ou Vie du Christ.
 + 
 +Ces Passions ont manifestement été réalisées par un atelier très actif de Quimper, et bien que non signée, la verrière de St-Guinal aurait pour maître d'oeuvre le peintre vitrier Olivier Le Sodec. Les Sodec forment une dynastie d'artisans vitriers à Quimper et seraient peut-être originaires de la région nantaise.
 + 
 +Roger Barrié ne mentionne pas dans sa thèse la petite verrière au sud de la maîtresse-vitre de St-Guinal, commanditée par lFrançois Liziart de Kergonan, et réputée pour être aussi contemporaine du début du 16e siècle.
 + 
 +Par ailleurs Roger Barrié a écrit un article complet sur la construction de la chapelle de Kerdévot au XVe siècle dans l'ouvrage collectif du « livre d'or du 5e centenaire de Kerdévot ».
 + 
 +Autres lectures : {{Tpg|Les deux verrières authentiques de St-Guinal de 1515-17 et l'atelier Le Sodec}}{{Tpg|La Nativité de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal}}{{Tpg|GATOUILLAT et HÉROLD - Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne}}{{Tpg|La maîtresse-vitre de la Passion de l'église St-Guinal}}{{Tpg|1516 - Inscription millésime en minuscules gothiques sur le vitrail de St-Guinal}}{{Tpg|La maîtresse-vitre de la chapelle de Kerdévot}}{{Tpg|KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire}}
 +|}
 +==Extraits, transcriptions==
 +{|width=870px
 +|width=48% valign=top {{jtfy}}|
 +<big><u>Page 55</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +II. UN GROUPE D'EGLISES PAROISSIALES
 + 
 +3) Ergué-Gabéric
 + 
 +Il est certain que le chevet d'Ergué-Gabéric fut réalisé par un atelier individualisé par un sens de la décoration différent de celui qu'avait l'atelier qui édifia Plogonnec, Penmarc'h et Guengat ; de plus, il semble se garder plus facilement de la séduction du plein cintre et affirmer la pureté du tiers point, alors que l'autre atelier a tendance à surbaisser ses arcs. Mais le principe d'organisation architecturale demeure, comme en témoigne par exemple le désaxement, ici encore, de la baie centrale en regard du faîte du pignon ; il s'agit bien du choix du parti haut, manifesté à l'extérieur par le caractère monumental du chevet en rapport avec la quantité de lumière nécessaire à l'éclairage indirect des parties inférieures. À cette communauté de choix esthétique qui unirait deux ateliers voisins, ou bien qui pourrait indiquer peut-être qu'un même maître d'oeuvre cornouaillais travailla ici et là avec des collaborateurs différents, notamment des sculpteurs ou que le cahier des charges l'obligea, par économie ou par préférence, à utiliser une autre solution, s'ajoute l'argument épigraphique du vitrail daté des environs de 1516 prouvant que les chevets de ces quatre églises sont bien des œuvres contemporaines édifiées dans le même esprit.
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
-<br>La maitresse-vitre de St-Guinal est détaillée en annexe, pages 14 à 22, avec la description précise des scènes figurées, des éléments d'architecture et du relevé des blasons du tympan, ainsi que deux documents d'archives (devis de 1942, aveu de Guy de Charmoy cité par Favé).+<br><big><u>Page 57</u></big>
-Pour Notre-Dame de Kerdévot, on trouve en annexe, pages 96 à 99, la description du tympan des trois évangélistes, des fragments d'un saint Christophe et un document d'archive (restauration de 1936-42).+{{Citation}}
 +III À LA RECHERCHE D'UNE IDENTITÉ STYLISTIQUE
-Par ailleurs Roger Barrié a écrit un article complet sur la construction de la chapelle de Kerdévot au XVe siècle dans l'ouvrage collectif « [[KERDÉVOT 89 (Asso) - Kerdévot Ergué-Gabéric]] ».+1) Tendances baroques
-Autres lectures complémentaires avec iconographie :+Dès la fin du XVe siècle, avec une élévation de 13 m, Kerdévot est un édifice hors du commun, comme le chœur de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier et c'est bien cette illusion de hauteur qu'a éprouvée Léon Pallustre devant Penmarch et que cherchent à donner les chevets d'Ergué-Gabéric et de Plogonnec vers 1510. A l'intérieur, la lumière abondante de la maîtresse vitre et des grandes fenêtres du chevet fait vibrer ces volumes et accuse leur discontinuité, adoucie cependant par l'éclairage indirect provenant la plupart du temps du bas-côté méridional.
-* église paroissiale : « [[Maîtresse-vitre de l'église St-Guinal]] »+{{FinCitation}}
-* chapelle : « [[La maîtresse-vitre de la chapelle de Kerdévot]] »+ 
 +<br><big><u>Page 84</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +III LA TECHNIQUE
 +<br>b. La mise en oeuvre
 + 
 +Un décennie plus tard environ, l'Arbre de Jessé de Kerfeunteun renoue avec la qualité technique de Penmarc'h. L'application plus ou moins grande de la mise en oeuvre ; il est certain que la grande verrière de Penmarc'h a été une oeuvre de prestige, commanditée par Charles Jégou et par les barons et exécutée comme telle ... ; les verrières de Guengat, Ergué-Gabéric et Plogonnec occupent une position intermédiaire entre ces deux œuvres tant du point de vue des commanditaires que de la destination de l'oeuvre, et apparaissent donc d'une bonne exécution technique.
 + 
 +Enfin la gravure du verre est absente à Lanvénégen, à Ergué-Gabéric et à peine représentée à Plogonnec ... La rareté du procédé marque plus une désaffection progressive qu'une impuissance technique de la part de l'atelier d'Olivier Le Sodec ...
 + 
 +Le problème est identique pour les inscriptions montées en chef-d'oeuvre : alors que la vitre de Locronan en montre plusieurs exemples, alors que dans le saint Adrien de la baie 110 au transept nord de Quimper les incrustations se mêlent aux gravures, le procédé est soit réservé aux armoiries, soit timidement employé dans la Nativité d'Ergué-Gabéric. C'est donc tout à l'honneur que notre atelier, celui probablement d'Olivier Le Sodec qui n'a pas le génie des Le Prince pour transcender la technique, de s'en tenir presque uniquement aux seules ressources du métier pictural.
 +{{FinCitation}}
 + 
 +<br><big><u>Page 92</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +IV - LE STYLE
 +<br>2) Les composantes du style
 + 
 +Mais le style de l'atelier cornouaillais, à la différence de celui du grand maître (Arnoult de Nimègue), trouve vite ses limites comme si Olivier Le Sodec, artiste bas-breton qui, d'après notre lecture (cf. catalogue, p. 10, p. 12, p. 69), a signé le vitrail de Plogonnec, avait fait son apprentissage dans les ateliers de Rouen, ce qui est fort plausible.
 +{{FinCitation}}
 + 
 +<br><big><u>Page 154</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +CONCLUSION
 + 
 +Sur cet atelier nous ne savons que peu de choses, la Passion de Plogonnec est signée Olivier et la Vierge, du tympan, plus tardive, Sodec ; le vitrail de Kerfeunteun porte les noms d'Olivier Le Sodec, Laurent Le Sodec et de Robin ; ces deux derniers noms réapparaissent dans la Transfiguration de Plogonnec. Laurent Le Sodec est cité dans les comptes de la cathédrale de Quimper ; en 1514, il peint les inscriptions des murs de l'ossuaire nouvellement construit. Enfin un autre Le Sodec, Gilles, passe contrat avec Charles de la Marche en 1543 pour exécuter un vitrail, malheureusement disparu, destiné à l'église de Brasparts selon un montant de 64 livres. D'olivier à Gilles, il s'agit bien d'une dynastie de peintres vitriers quimpérois et il est tentant de spéculer sur des attributions en considérant l'évolution des styles et les diverses "mains" : les Vies du Christ seraient plutôt d'Olivier ; le vitrail de Kerfeunteun une sorte d'oeuvre collective avant le style Renaissance de la maturité de Laurent et Robin ; enfin, on accorderait volontiers les vitraux de Saint-Théleau ou le Jugement Dernier de Trégourez à Gilles vers 1550. La mention d'un Le Sodec à Nantes, réparant en 1480 la vitre de saint Nicolas pourrait indiquer la provenance de cet atelier familial. Le vitrail de Cornouaille serait ainsi relié au milieu nantais dont l'activité, dans la seconde moitié du XVe siècle, paraît avoir été capitale pour les arts picturaux de l'Ouest. Plus généralement, ce serait une preuve de la cohérence de la vie artistique du duché en liaison avec la Normandie comme avec les pays de Loire et favorisé par l'embellie du début du XVIe siècle.
 +{{FinCitation}}
 + 
 +<br><big><u>Annexe, page 10</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +PLOGONNEc, Eglise Saint-Thurien
 +<br>Scène B2 : Descente de Croix;
 + 
 +Le galon de la demi-manche droite de Nicodème porte une série de lettres : "OLIERAV" qui est probablement une signature, Olivier Le ... comme à Kerfeunteun (catalogue, p. 69).
 +{{FinCitation}}
 + 
 +<br><big><u>Annexe, page 12</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +PLOGONNEc, Eglise Saint-Thurien
 +<br>Tympan. Vierge à l'enfant.
 + 
 +Les galons du manteau de la Vierge portent deux inscriptions inédites, en capitales romaines : "XEALOLODEG SOVO?VRAEVEMSOENR" où le N est dessiné à l'envers ; puis "VERFOVRON...". Dans la première série, se détache le nom de Sodeg ou Sodec, patronyme d'une dynastie connue de peintres verriers quimpérois ; les deux lettres précédentes, OL, pourraient être soit l'abréviation d'Olivier soit les initiales d'Olivier Le Sodec, nom que l'on relève sur le vitrail de Kerfeunteun.
 +{{FinCitation}}
 +|width=4% valign=top {{jtfy}}|&nbsp;
 +|width=48% valign=top {{jtfy}}|
 +<gallery caption="Quelques pages" perrow=3>
 +Image:BarrieVitraux-55.jpg|p. 55
 +Image:BarrieVitraux-57.jpg|p. 57
 +Image:BarrieVitraux-63.jpg|p. 63, chronogramme
 +Image:BarrieVitraux-84.jpg|p. 84
 +Image:BarrieVitraux-92.jpg|p. 92
 +Image:BarrieVitraux-154.jpg|p. 154
 +Image:BarrieVitraux-A10.jpg|Annexe, p. 10
 +Image:BarrieVitraux-A12.jpg|- p. 12
 +Image:BarrieVitraux-A14.jpg|- p. 14
 +Image:BarrieVitraux-A15.jpg|- p. 15
 +Image:BarrieVitraux-A18.jpg|- p. 18
 +Image:BarrieVitraux-A19.jpg|- p. 19
 +Image:BarrieVitraux-A66.jpg|- p. 66
 +Image:BarrieVitraux-A69.jpg|- p. 69
 +</gallery>
 + 
 +<br><big><u>Annexe, pages 14-15</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +ERGUE-GABERIC. Eglise Saint-Guinal, pp 14-22
 + 
 + 
 +BAIE 0 - VIE DU CHRIST
 + 
 +Le chœur de l'austère chevet plat, construit vers 1515, reçoit principalement la lumière par la très haute baie axiale à quatre lancettes surmontée d'un tympan développé, à deux fleurs de lys, presque aussi haut (3 m 20). C'est un cadre formel idéal pour exposer la Vie du Christ découpée en scènes identiques, se déroulant de gauche à droite sur trois registres superposés ; on compte cinq barlotières par lancette.
 + 
 +On ne connait que la dernière restauration en date pour cette verrière qui dut être bien entretenue au XVIIIe siècle, comme d'ailleurs tout le mobilier d'après les comptes des fabriciens, et qui dut être restaurée lors de son classement en 1898.
 +{{FinCitation}}
 + 
 +<br><big><u>Annexe, pages 18-19</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +Dans l'encadrement des scènes, on retrouve de nombreux motifs Renaissance rencontrés à Plogonnec, constituant des structures identiques ou très voisines, dans le même esprit ornemental. Aux soubrassements des lancettes a et d, les consoles cantonnées de pattes ailées délimitent deux niches creusées dans un stylobates mouluré, des angelots munis d'une cornemuse se dressent dans ces niches à tenture et à pavage régulier.
 + 
 +En d, le bas de la console est interrompu par une inscription en minuscules gothiques, aujourd'hui masquée par la prédelle du retable baroque et assez mutilée ; nous la restituons ainsi : "Ceste . Victre . fut . fecte . / (en) . lan . mil . Vcc . XVI . et . / (esto) et . pour . lors . fabriq / ue . - - jeh - - al - - - - " ; le millésime 1516 est indubitable.
 + 
 +L'épaisseur excessive du joint en ciment moderne obstrue en partie l'inscription dont la dernière ligne avec le nom du fabricien, discernable encore sur les photographies de 1948, n'a jamais été lue. La lecture la plus honnête est celle d'Abgrall (1916, p. 200) alors que, par la suite, Couffon croit lire 1571 (1952, p. 14), erreur que l'on s'étonne de voir reprise dans un ouvrage récent (1968 Charpy, Waquet).
 +{{FinCitation}}
 + 
 +<br><big><u>Annexe, page 66</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +KERFEUNTEN
 +<br>Eglise de la Trinité
 + 
 +Scène a1 : Trinité ... Sur la tunique blanche du Père, on distingue des lettres épaisses, sur plusieurs lignes : "LOR.../SODE.../...R...A.../SODEC", signature de Laurent Le Sodec qui est répêtée sur toute la verrière
 +{{FinCitation}}
 + 
 +<br><big><u>Annexe, page 69</u></big>
 + 
 +{{Citation}}
 +KERFEUNTEN
 +<br>Eglise de la Trinité
 + 
 +Scène b3 : Jéchonias, Joram et le Christ en croix ... Sous le chapeau couronné, Jéchonias porte un bonnet avec cache-oreille sur lequel on lit "OLIERAN" soit, en breton, Olivier Le ..., prénom déjà relevé dans la Passion de Plogonnec. Imberbe, Joram est le plus jeune des rois représentés ici ; son chapeau vert est attaché par une écharpe nouée sous le menton ; sous le galon du camail, on lit nettement "LORAS-AN-SODEC/LOR...SODECSOD", et au bas du menteau, "SALVE.REGINA.MISER".
 +{{FinCitation}}
|} |}
 +
 +
 +==Annotations==
 +<references/>
{{StatutArticle {{StatutArticle

Version actuelle


Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios  

Site : GrandTerrier

Statut de l'article : Image:Bullgreen.gif [Fignolé] § E.D.F.

BARRIÉ (Roger), Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle, Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper, Université de Haute Bretagne, Rennes, 1978, ISBN -
Titre : Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle, Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper
Auteur : BARRIÉ Roger Type : Livre/Brochure
Edition : Université de Haute Bretagne Note : Thèse de 3e cycle
Impression : Rennes Année : 1978
Pages : 180 Référence : ISBN -

[modifier] Notice bibliographique

Couverture

Les vitraux de l'église paroissiale St-Guinal et ceux de Kerdévot y sont décrits au travers de cette étude très complète consacrée à l'atelier de Plogonnec, avec quelques pages décrivant les particularités des vitraux gabéricois en pages 54 à 57

La maitresse-vitre de St-Guinal est détaillée en annexe, pages 14 à 22, avec la transcription de l'inscription millésime 1516 en minuscules gothiques, la description précise des scènes figurées, des éléments d'architecture et du relevé des blasons du tympan, ainsi que deux documents d'archives (devis de 1942, aveu de Guy de Charmoy cité par Favé).

Pour Notre-Dame de Kerdévot, on trouve en annexe, pages 96 à 99 : la description du tympan des trois évangélistes, des fragments d'un saint Christophe et un document d'archive (restauration de 1936-42).

Dans sa thèse l'auteur fait une description précise des éléments restaurés, des différences architecturales et surtout des similitudes dans les scènes représentés dans chacune des verrières de Cornouaille en Ergué-Gabéric, Guengat, Plogonnec, Kerfeuteun, Penmarc'h. Autant la maîtresse-vitre de Kerdévot semble composite avec des pièces provenant d'autres anciennes verrières, celle de l'église Saint-Guinal datée de 1516 est très bien conservée et a de nombreux points communs avec les autres Passions ou Vie du Christ.

Ces Passions ont manifestement été réalisées par un atelier très actif de Quimper, et bien que non signée, la verrière de St-Guinal aurait pour maître d'oeuvre le peintre vitrier Olivier Le Sodec. Les Sodec forment une dynastie d'artisans vitriers à Quimper et seraient peut-être originaires de la région nantaise.

Roger Barrié ne mentionne pas dans sa thèse la petite verrière au sud de la maîtresse-vitre de St-Guinal, commanditée par lFrançois Liziart de Kergonan, et réputée pour être aussi contemporaine du début du 16e siècle.

Par ailleurs Roger Barrié a écrit un article complet sur la construction de la chapelle de Kerdévot au XVe siècle dans l'ouvrage collectif du « livre d'or du 5e centenaire de Kerdévot ».

Autres lectures : « Les deux verrières authentiques de St-Guinal de 1515-17 et l'atelier Le Sodec » ¤ « La Nativité de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal » ¤ « GATOUILLAT et HÉROLD - Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne » ¤ « La maîtresse-vitre de la Passion de l'église St-Guinal » ¤ « 1516 - Inscription millésime en minuscules gothiques sur le vitrail de St-Guinal » ¤ « La maîtresse-vitre de la chapelle de Kerdévot » ¤ « KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire » ¤ 

[modifier] Extraits, transcriptions

Page 55

II. UN GROUPE D'EGLISES PAROISSIALES

3) Ergué-Gabéric

Il est certain que le chevet d'Ergué-Gabéric fut réalisé par un atelier individualisé par un sens de la décoration différent de celui qu'avait l'atelier qui édifia Plogonnec, Penmarc'h et Guengat ; de plus, il semble se garder plus facilement de la séduction du plein cintre et affirmer la pureté du tiers point, alors que l'autre atelier a tendance à surbaisser ses arcs. Mais le principe d'organisation architecturale demeure, comme en témoigne par exemple le désaxement, ici encore, de la baie centrale en regard du faîte du pignon ; il s'agit bien du choix du parti haut, manifesté à l'extérieur par le caractère monumental du chevet en rapport avec la quantité de lumière nécessaire à l'éclairage indirect des parties inférieures. À cette communauté de choix esthétique qui unirait deux ateliers voisins, ou bien qui pourrait indiquer peut-être qu'un même maître d'oeuvre cornouaillais travailla ici et là avec des collaborateurs différents, notamment des sculpteurs ou que le cahier des charges l'obligea, par économie ou par préférence, à utiliser une autre solution, s'ajoute l'argument épigraphique du vitrail daté des environs de 1516 prouvant que les chevets de ces quatre églises sont bien des œuvres contemporaines édifiées dans le même esprit.


Page 57

III À LA RECHERCHE D'UNE IDENTITÉ STYLISTIQUE

1) Tendances baroques

Dès la fin du XVe siècle, avec une élévation de 13 m, Kerdévot est un édifice hors du commun, comme le chœur de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier et c'est bien cette illusion de hauteur qu'a éprouvée Léon Pallustre devant Penmarch et que cherchent à donner les chevets d'Ergué-Gabéric et de Plogonnec vers 1510. A l'intérieur, la lumière abondante de la maîtresse vitre et des grandes fenêtres du chevet fait vibrer ces volumes et accuse leur discontinuité, adoucie cependant par l'éclairage indirect provenant la plupart du temps du bas-côté méridional.


Page 84

III LA TECHNIQUE
b. La mise en oeuvre

Un décennie plus tard environ, l'Arbre de Jessé de Kerfeunteun renoue avec la qualité technique de Penmarc'h. L'application plus ou moins grande de la mise en oeuvre ; il est certain que la grande verrière de Penmarc'h a été une oeuvre de prestige, commanditée par Charles Jégou et par les barons et exécutée comme telle ... ; les verrières de Guengat, Ergué-Gabéric et Plogonnec occupent une position intermédiaire entre ces deux œuvres tant du point de vue des commanditaires que de la destination de l'oeuvre, et apparaissent donc d'une bonne exécution technique.

Enfin la gravure du verre est absente à Lanvénégen, à Ergué-Gabéric et à peine représentée à Plogonnec ... La rareté du procédé marque plus une désaffection progressive qu'une impuissance technique de la part de l'atelier d'Olivier Le Sodec ...

Le problème est identique pour les inscriptions montées en chef-d'oeuvre : alors que la vitre de Locronan en montre plusieurs exemples, alors que dans le saint Adrien de la baie 110 au transept nord de Quimper les incrustations se mêlent aux gravures, le procédé est soit réservé aux armoiries, soit timidement employé dans la Nativité d'Ergué-Gabéric. C'est donc tout à l'honneur que notre atelier, celui probablement d'Olivier Le Sodec qui n'a pas le génie des Le Prince pour transcender la technique, de s'en tenir presque uniquement aux seules ressources du métier pictural.


Page 92

IV - LE STYLE
2) Les composantes du style

Mais le style de l'atelier cornouaillais, à la différence de celui du grand maître (Arnoult de Nimègue), trouve vite ses limites comme si Olivier Le Sodec, artiste bas-breton qui, d'après notre lecture (cf. catalogue, p. 10, p. 12, p. 69), a signé le vitrail de Plogonnec, avait fait son apprentissage dans les ateliers de Rouen, ce qui est fort plausible.


Page 154

CONCLUSION

Sur cet atelier nous ne savons que peu de choses, la Passion de Plogonnec est signée Olivier et la Vierge, du tympan, plus tardive, Sodec ; le vitrail de Kerfeunteun porte les noms d'Olivier Le Sodec, Laurent Le Sodec et de Robin ; ces deux derniers noms réapparaissent dans la Transfiguration de Plogonnec. Laurent Le Sodec est cité dans les comptes de la cathédrale de Quimper ; en 1514, il peint les inscriptions des murs de l'ossuaire nouvellement construit. Enfin un autre Le Sodec, Gilles, passe contrat avec Charles de la Marche en 1543 pour exécuter un vitrail, malheureusement disparu, destiné à l'église de Brasparts selon un montant de 64 livres. D'olivier à Gilles, il s'agit bien d'une dynastie de peintres vitriers quimpérois et il est tentant de spéculer sur des attributions en considérant l'évolution des styles et les diverses "mains" : les Vies du Christ seraient plutôt d'Olivier ; le vitrail de Kerfeunteun une sorte d'oeuvre collective avant le style Renaissance de la maturité de Laurent et Robin ; enfin, on accorderait volontiers les vitraux de Saint-Théleau ou le Jugement Dernier de Trégourez à Gilles vers 1550. La mention d'un Le Sodec à Nantes, réparant en 1480 la vitre de saint Nicolas pourrait indiquer la provenance de cet atelier familial. Le vitrail de Cornouaille serait ainsi relié au milieu nantais dont l'activité, dans la seconde moitié du XVe siècle, paraît avoir été capitale pour les arts picturaux de l'Ouest. Plus généralement, ce serait une preuve de la cohérence de la vie artistique du duché en liaison avec la Normandie comme avec les pays de Loire et favorisé par l'embellie du début du XVIe siècle.


Annexe, page 10

PLOGONNEc, Eglise Saint-Thurien
Scène B2 : Descente de Croix;

Le galon de la demi-manche droite de Nicodème porte une série de lettres : "OLIERAV" qui est probablement une signature, Olivier Le ... comme à Kerfeunteun (catalogue, p. 69).


Annexe, page 12

PLOGONNEc, Eglise Saint-Thurien
Tympan. Vierge à l'enfant.

Les galons du manteau de la Vierge portent deux inscriptions inédites, en capitales romaines : "XEALOLODEG SOVO?VRAEVEMSOENR" où le N est dessiné à l'envers ; puis "VERFOVRON...". Dans la première série, se détache le nom de Sodeg ou Sodec, patronyme d'une dynastie connue de peintres verriers quimpérois ; les deux lettres précédentes, OL, pourraient être soit l'abréviation d'Olivier soit les initiales d'Olivier Le Sodec, nom que l'on relève sur le vitrail de Kerfeunteun.

 


Annexe, pages 14-15

ERGUE-GABERIC. Eglise Saint-Guinal, pp 14-22


BAIE 0 - VIE DU CHRIST

Le chœur de l'austère chevet plat, construit vers 1515, reçoit principalement la lumière par la très haute baie axiale à quatre lancettes surmontée d'un tympan développé, à deux fleurs de lys, presque aussi haut (3 m 20). C'est un cadre formel idéal pour exposer la Vie du Christ découpée en scènes identiques, se déroulant de gauche à droite sur trois registres superposés ; on compte cinq barlotières par lancette.

On ne connait que la dernière restauration en date pour cette verrière qui dut être bien entretenue au XVIIIe siècle, comme d'ailleurs tout le mobilier d'après les comptes des fabriciens, et qui dut être restaurée lors de son classement en 1898.


Annexe, pages 18-19

Dans l'encadrement des scènes, on retrouve de nombreux motifs Renaissance rencontrés à Plogonnec, constituant des structures identiques ou très voisines, dans le même esprit ornemental. Aux soubrassements des lancettes a et d, les consoles cantonnées de pattes ailées délimitent deux niches creusées dans un stylobates mouluré, des angelots munis d'une cornemuse se dressent dans ces niches à tenture et à pavage régulier.

En d, le bas de la console est interrompu par une inscription en minuscules gothiques, aujourd'hui masquée par la prédelle du retable baroque et assez mutilée ; nous la restituons ainsi : "Ceste . Victre . fut . fecte . / (en) . lan . mil . Vcc . XVI . et . / (esto) et . pour . lors . fabriq / ue . - - jeh - - al - - - - " ; le millésime 1516 est indubitable.

L'épaisseur excessive du joint en ciment moderne obstrue en partie l'inscription dont la dernière ligne avec le nom du fabricien, discernable encore sur les photographies de 1948, n'a jamais été lue. La lecture la plus honnête est celle d'Abgrall (1916, p. 200) alors que, par la suite, Couffon croit lire 1571 (1952, p. 14), erreur que l'on s'étonne de voir reprise dans un ouvrage récent (1968 Charpy, Waquet).


Annexe, page 66

KERFEUNTEN
Eglise de la Trinité

Scène a1 : Trinité ... Sur la tunique blanche du Père, on distingue des lettres épaisses, sur plusieurs lignes : "LOR.../SODE.../...R...A.../SODEC", signature de Laurent Le Sodec qui est répêtée sur toute la verrière


Annexe, page 69

KERFEUNTEN
Eglise de la Trinité

Scène b3 : Jéchonias, Joram et le Christ en croix ... Sous le chapeau couronné, Jéchonias porte un bonnet avec cache-oreille sur lequel on lit "OLIERAN" soit, en breton, Olivier Le ..., prénom déjà relevé dans la Passion de Plogonnec. Imberbe, Joram est le plus jeune des rois représentés ici ; son chapeau vert est attaché par une écharpe nouée sous le menton ; sous le galon du camail, on lit nettement "LORAS-AN-SODEC/LOR...SODECSOD", et au bas du menteau, "SALVE.REGINA.MISER".


[modifier] Annotations



    Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

    Date de création : novembre 2006    Dernière modification : 23.12.2019    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]