Actualité de Déguignet - Tous les flashs - GrandTerrier

Actualité de Déguignet - Tous les flashs

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Version du 22 mars ~ meurzh 2020 à 09:03

Image:Espacedeguignetter.jpg On trouvera ici l'actualité de Jean-Marie Déguignet (1834-1905), le paysan bas-breton voyageur, c'est-à-dire les témoignages et les prolongements de ses mémoires publiées en 1904, 1998 et 2001.

« Malheur à qui est né dans un mauvais pays, car on y revient toujours ». Mémoires d’un Paysan Bas-Breton, édition An Here, p. 199.

« Comme disent les Mahométans, il ne sert pas à l’homme de courir après sa destinée puisque sa destinée court après lui ». Ibid, p. 261.

Sommaire

Mars 2020 - Retraite impériale du Mexique

Jean-Marie Déguignet, après sa période de « pacification militaire » en Algérie et Kabylie, se déclare volontaire pour la traversée d'Alger à Vera Cruz au Mexique où il débarque le 11 août 1865. Suite à plusieurs rébellions violente, une instabilité politique et une guerre civile, et la perte du Texas et états voisins, la guerre est déclenchée en 1861 par une coalition franco-anglo-espagnole, menée par la France qui souhaite y créer un empire.

Le bataillon de Déguignet sera le dernier à battre la retraite, essuyant les dernières balles des Mexicains : « nous marchâmes encore jusqu'à Carneron, là où eut lieu le plus terrible et le plus glorieux fait d’armes de toute cette campagne, et que j’ai rapporté. Là, un train vint nous prendre pour nous conduire à Vera Cruz . En sortant de Cameron, nous vîmes encore dans le bois, le long de [la] ligne, des cavaliers rouges qui nous firent un dernier adieu en tirant quelques coups d’escopette derrière le train. Une heure après, la république mexicaine était délivrée de la présence "de los esclavos y bandidos de Napoleon tercero, el assassino". ».

En savoir plus => « Déguignet raconte l'expédition et la retraite françaises du Mexiquet »


Septembre 2019 - Les trois cantiques de Déguignet

Dans ses « Mémoires d'un paysan bas-breton », publiées en 2001 en version intégrale, Jean-Marie Déguignet (1834-1905) présente trois de ces cantiques, très connus encore aujourd'hui, en citant un ou plusieurs couplets et en donnant sa vision critique, tout en soulignant leur beauté et l'importance qu'ils avaient pour ses concitoyens :

Image:Right.gifImage:Space.jpgA. « M'hoc'h ador, ma Doue ma c'hrouer », "Je vous adore, Dieu mon Créateur", en page 141.

Image:Right.gifImage:Space.jpgB. « Guerz ar garnel », "la ballade du charnier ou de l'ossuaire", en page 462.

Image:Right.gifImage:Space.jpgC. « Kantik ar baradoz », "le cantique du paradis", en pages 464 et 474.y.

En savoir plus => « L'évocation des cantiques bretons par Jean-Marie Déguignet »


Mai 2019 - Le son grave du Corn boud

Jean-Marie Déguignet (1834-1905) a bien décrit dans ses mémoires comment se passaient les fêtes villageoises de la Saint-Jean (24 juin) et de Saint-Pierre (29 juin) dans les campagnes de Basse-Bretagne au 19e siècle.

Ces fêtes nocturnes « tan sant Yann » et « tan sant Per » (tan = feu en breton) étaient l'occasion de brûler les réserves de landes et étaient annoncées par le son grave des « corn boud » .

La tradition du « corn boud» est pratiquée ailleurs en Bretagne sous le nom de « paesle » (désigne le chaudron de cuivre), de tirage de jonc ailleurs en France, ou encore de « Faithe braithe les peîles » sur l'île de Jersey.

En savoir plus => « Les deux fêtes des feux de Saint-Jean et de Saint-Pierre selon Jean-Marie Déguignet »


Mars 2019 - Bande dessinée tome 3

Comme dans les deux précédents tomes, les paysages et personnages dessinés de Christophe Babonneau sont élégants et bien ficelés, et on y retrouve avec plaisir certains lieux fréquentés par Déguignet sur la fin de sa vie, comme la gare de Quimper, le Stangala alias Stang-Odet, la chapelle de Kerdévot, le village de Quélennec, la ferme de Toulven, ...

Par contre, au niveau de la trame narrative et du choix des sujets, on ne peut être que très critique, et peut-être encore plus pour ce dernier tome : l'absence de ses longs poèmes incantatoires et des violents brocards contre ses contemporains, aucune observation républicaine de la vie politique, pas d'invective sur le nom d'Anatole Le Braz, et quelques autres inepties ...

En savoir plus => « BABONNEAU Christophe et BETBEDER Stéphane - Mémoires d'un paysan bas-breton Tome 3 »


Janvier 2019 - Spectacle et pièce de théâtre

« Et nous autres soldats, nous avions entrée libre dans tous ces établissements. Et dans les théâtres, nous avions une faveur spéciale et précieuse : pendant que les civils étaient obligés de faire queue et de rester grelotter l'hiver des heures entières pour avoir une place, nous autres, il nous suffisait d'arriver dix minutes avant l'ouverture des portes pour y entrer librement, en passant entre deux haies de civils qui enviaient notre bonheur. Et une fois entrés, nous pouvions choisir les meilleures places. » (Intégrale des Mémoires d'un paysan bas-breton, cahier manuscrit n° 7, page 34).

Jean-Marie Déguignet, s'il vivait aujourd'hui, serait surpris de savoir qu'au moins deux pièces et représentations contemporaines sont consacrées à ses réflexions autobiographiques et philosophiques, l'une jouée par un comédien reconnu, l'autre composée par un professionnel médico-social et passionné de linguistique.


En savoir plus => « Rêveries d'un potier solitaire par Loïc Pichon », « CORRIOL Benoit - François Marie »


Novembre 2018 - Les 24 cahiers numérisés

Les manuscrits originaux de la seconde série des cahiers des mémoires de Jean-Marie Déguignet ont fait l'objet d'un don à la médiathèque de Quimper, qui, dans le cadre du plan de numérisation des documents patrimoniaux, a procédé à leur numérisation et les met à disposition sur leur son Internet : http://mediatheques.quimper-bretagne-occidentale.bzh

On doit à la petite fille de Jean-Marie Déguignet d'avoir montré en 1962 les cahiers au mémorialiste Louis Ogès qui en fit un article dans le journal Le Télégramme et à l'arrière petit-fils de les avoir confié en 1984 au journaliste Laurent Quevilly pour en faire une transcription et publication.

C'est avec l'émotion des découvreurs de 1962 et de 1984, que l'on peut aujourd'hui visionner les pages numérisées par les soins de la Médiathèque de Quimper. On trouvera ci-dessous le sommaire détaillé de l'Intégrale permettant un accès direct aux pages manuscrites.


En savoir plus => « Les 24 cahiers manuscrits de la seconde série des mémoires de Jean-Marie Déguignet »


Octobre 2018 - Garde nationale républicaine

Dans ses mémoires, Jean-Marie Déguignet (1834-1905) a abordé les sujets de la période après la chute de Napoléon III, le nouveau pouvoir de Thiers pas vraiment Républicain et sa guerre extérieure contre les Prussiens et intérieure contre la Commune de Paris.

Dans ces années 1870-71, on peut se demander pourquoi le paysan bas-breton a si peu parlé dans ses mémoires des insurgés parisiens de 1871 et développé le thème de la défection militaire d'une part et la laborieuse victoire attendue des Républicains d'autre part.

Mais, ses critiques acerbes contre l'Empire de Napoléon III et la Gouvernement de Thiers, sa candidature rejetée de « républicain libre-penseur » au poste de capitaine des gardes nationaux de sa commune d'Ergué-Armel, et enfin son évocation de la grève générale des ouvriers montre ses convictions que n'auraient pas désapprouvé les communards de 1871.


En savoir plus => « Empire, garde nationale et Commune de Paris en 1870-71 pour Jean-Marie Déguignet »


Septembre 2018 - Mendicité et lutte contre le paupérisme

Dans ses « Mémoires de paysan bas-breton », Jean-Marie Déguignet a abordé les sujets de la misère et la pauvreté en milieu rural au 19e siècle.

À l'âge de 9 à 14 ans, il a exercé le métier de mendiant entre 1844 et 48 dans la campagne gabéricoise. Et toute sa vie durant, il a pu observer les causes et les effets du paupérisme dans les classes sociales les plus défavorisées de basse-bretagne, à savoir les mendiants et les journaliers agricoles.

À signaler également les commentaires sur le cas Déguignet de Jean-Jacques Yvorel dans son article « Errance juvénile et souffrance sociale au XIXe siècle d’après les récits autobiographes » dans l'ouvrage collectif « Histoires de la souffrance sociale: xviie-xxe siècles » publié en 2015 aux Editions PUR.


En savoir plus => « Le métier de mendiant et la lutte contre le paupérisme selon Déguignet »


Mai 2018 - Terre sainte sous les Ottomans

On a souvent écrit que Jean-Marie Déguignet a perdu la foi en faisant un pèlerinage à Jérusalem en 1856. Mais ce n'est pas vraiment le cas, son récit de voyage ne fait que conforter son athéisme nourri par des lectures et observations préalables.

Les notes de voyages de Gustave Flaubert (GF), accompagné de son ami Maxime Du Camp, permettent aussi de comprendre les propos de Jean-Marie Déguignet (JMD).

  • « Il y avait bien des gendarmes turcs, zapotiés, établis par poste de distance en distance pour garder les routes », « une garde turque à la porte même de ce grand temple chrétien ... pour mettre ordre entre les prêtres des différents cultes chrétiens » (JMD)
  • « Les clefs sont aux Turcs, sans cela les chrétiens de toutes sectes s’y déchireraient », « quelques beaux corps de garde turcs », « notre janissaire turc chasse à grands coups de bâton les mendiants » (GF)

En savoir plus => « Le voyage touristique à Jérusalem du permissionnaire Jean-Marie Déguignet en 1856 »


Mars 2018 - Bande dessinée tome 2

Le dessinateur Christophe Babonneau, le scénariste Stéphane Betbeder et le coloriste Axel Gonzalbo se sont de nouveau associés pour produire les 94 pages de ce tome 2 de la BD mettant en scène le paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet avec une justesse renouvelée de traits et d'ambiances colorées.

Il s'agit ici de sa période militaire dans l'armée française engagée dans les conflits de Crimée, en Italie piémontaise, en Algérie et en Kabylie, ceci après les 30 premières pages qui sont consacrées à son apprentissage en Bretagne des techniques agricoles et de l'écriture. Tel que nous le montre la couverture, le point d'orgue de ce tome 2 est bien le siège de Sébastopol en Crimée avec la prise de la tour Malakoff le 8 septembre 1855, et ce sujet est traité de façon exemplaire.

Par contre nous sommes plus circonspects sur la campagne d'Italie qui nous semble trop brève (deux planches seulement), et surtout sur celle en Algérie qui n'est vue que par les combats en Kabylie

En savoir plus => « BABONNEAU Christophe et BETBEDER Stéphane - Mémoires d'un paysan bas-breton Tome 2 »


Janvier 2018 - Panégyrique et Art poétique

Le cahier manuscrit n° 20 de Jean-Marie Déguignet, publié en 2001 dans l'édition intégrale de ses mémoires « Histoire de ma vie » et en 1999 dans l'édition partielle « Rimes et révoltes », contient un magnifique poème de 54 strophes présenté par l'auteur comme un « Petit panégyrique à mes écrits ».

Ce poème a par ailleurs été inséré dans l'Anthologie de la Poésie française de Christian Tanguy et fait également l'ouverture de la nouvelle édition anglaise des mémoires du paysan bas-breton.

L'article présente la forme du poème (métrique, rimes, structure ...), les références littéraires, notamment le vrai et le beau de Nicolas Boileau, les allusions mythologiques et religieuses, et le final philisophique : « Ceux-là ont confondu l'âme et la matière. Dans ce petit monde il n'y a que poussière Toujours se décomposant et se recomposant Formant de tous les êtres la vie et le mouvement.  ».

En savoir plus => « L'art poétique selon Jean-Marie Déguignet dans son panégyrique à ses écrits »


Octobre 2017 - BD du petit bonhomme

Le « Cheval d'Orgueil » de Pierre-Jakez Hélias avait déjà, depuis l'année passée, sa bande dessinée où l'on voit un petit bonhomme s'extasier devant les évolutions sociales et culturelles de son pays bigouden du début du 20e siècle.

Maintenant, en cet automne 2017, le paysan bas-breton glazik Jean-Marie Déguignet a aussi sa BD grâce à Christophe Babonneau (dessinateur), Stéphane Betbeder (scénariste) et Axel Gonzalbo (coloriste).

Le jeune Déguignet et ses contemporains y sont magnifiquement dessinés comme des personnages d'Olivier Perrin dans la « Galerie Bretonne », tous habillés de bragou braz, et les femmes en coiffe. Les choix des textes d'évocation de l'enfance et des incontournables légendes sont judicieux, et on remarquera entre autres les belles planches de l'histoire du « C'haz du » (chat noir).

=> « BABONNEAU Christophe et BETBEDER Stéphane - Mémoires d'un paysan bas-breton Tome 1 »


Mai 2017 - Toul ar veleien, Bec ar grip

Déguignet en parle ainsi : « Dans cette grotte qu'on appelle toujours Toul ar Veleien (le Trou des Prêtres), on peut se loger facilement et largement et on y serait à l'abri des visites importunes car il faut avoir de la hardiesse, de l'adresse et de l'agilité pour arriver jusque-là ».

C'est l'occasion, en mai 2017, d'y aller faire un tour pour voir si les choses ont changer, si la grotte est toujours visible, et si le rocher de « beg ar grip » a toujours ce profil effrayant qui ferait penser à une tête gros chien ou de griffon.

En savoir plus => « Découverte de la grotte des curés dite "Toul ar veleien" à la pointe de Beg-a-grip »


AVRIL 2017 - La légende du chat noir

Déguignet en parle ainsi : « une des plus curieuses légendes de Basse-Bretagne, quoique je ne l'ai vue rapportée nulle part par les chercheurs de légendes bretonnes ».

Ensuite le paysan bas-breton remet la légende dans le contexte des années 1840-45 lorsqu'une crise de mildiou frappa l'agriculture locale de la pomme de terre, et qu'on attribua naturellement une cause diabolique à cette catastrophe.

Quant au tournant de l'histoire : « Paulic (car le chat noir était en fait le diable) avait été saisi à temps, conjuré et forcé de retourner à vide dans son noir empire. Mais en partant, de rage et de colère d'avoir été pincé, il lâcha un effroyable pet qui fit trembler la terre et les renversa tous dans le fossé.  »

En savoir plus => « La légende du chat noir, "foar ar c'hizier du" gant Deguignet ha Poulmac'h »


SEPTEMBRE 2016 - L'éditeur engagé des mémoires

Martial Ménard nous a quitté en ce début septembre 2016. Il restera pour les gabéricois celui qui a osé la publication des mémoires du paysan bas-breton en 1998. Interviewé par Didier Le Corre du magazine Bretons, il nous rappelle les circonstances de cette publication.

Après une introduction où Martial Ménard avoue qu'il a été surpris par le succès mérité du livre d'Hervé Lossec sur les bretonnismes, Martial Ménard se remémore du succès des mémoires de Jean-Mare Déguignet pour lesquelles il fut un éditeur inspiré.

En savoir plus => « La publication des mémoires Déguignet par Martial Ménard d'an Here, Bretons 2011 »


JUILLET 2016 - Ernest Renan & David Strauss

Comment expliquer les multiples attaques du paysan bas-breton contre la Vie de Jésus de son compatriote breton Ernest Renan, alors que l’œuvre similaire du théologien allemand David Strauss lui semble intellectuellement juste et utile ?

« Dès la première page de cette fameuse Vie de Jésus, je vis que mon compatriote [Ernest Renan] était resté jésuite, mais un jésuite plus malin, plus roué que tous ses collègues de Saint-Sulpice. »

« Une autre vie de Jésus contée par l'Allemand Strauss, vie beaucoup plus véridique ou du moins plus conforme aux récits évangéliques, dans lesquels ainsi que le démontre ce Strauss ...  »

En savoir plus => « Déguignet invective le jésuite Ernest Renan en l'opposant au protestant David Strauss »


MARS 2016 - Gwerz Bosenn Wenn Elliant

Les explications du paysan bas-breton sur cette légende régionale, et sur la confrontation entre cette mort personnifiée et le personnage tout aussi légendaire de la Dame de Kerdévot.

« Cette Bossen est représentée sous la figure d'une vieille femme. Il y en a qui disent qu'elle est la Mort elle-même, d'autres disent qu'elle n'est que la pourvoyeuse de l'Ankou qui seul a le droit de trancher le fil de la vie »

En savoir plus => « L'histoire de la Bossen, la peste d'Elliant, par Jean-Marie Déguignet »


FEVR. 2016 - Taolennoù, tableaux effroyables

La vision d'un enfant face à ces outils "pédagogiques", les Taolennoù [1], qui étaient largement utilisés dans les campagnes bretonnes par les prêtres et prédicateurs pour accompagner leurs sermons chargés d'images effrayantes et d'invocations des "péchés capitaux".

L'historien Joël Cornette a mis en encart cette explication de Jean-Marie Déguignet dans son livre sur l'histoire de la Bretagne et des Bretons.

« Ces tableaux effroyables des diables et de l’enfer », « on entendait alors des pleurs, des cris, des gémissements parmi les pauvres petits auditeurs effrayés », voilà les formules qui résument les effets produits.

En savoir plus => « Souvenirs des Taolennoù lors des trois jours de retraite de première communion »


JAN. 2016 - Ankou et christianisme

Grâce à « La légende de la mort en Basse-Bretagne » d'Anatole Le Braz publiée en 1893, tout le monde connaît aujourd'hui l'Ankou, ce personnage messager de la mort, sous son linceul ou son feutre sur la tête, sa faux mortelle et sa charette qui, dans la nuit, grince et effraie petits et grands.

Voici une explication inédite du paysan bas-breton sur les légendes bretonnes et son archétype « l'Ankou », créés par des missionnaires chrétiens et leurs successeurs, les curés de campagne.

« Toutes les fois qu'un breton éprouve un frissonnement quelconque, une peur inexplicable, il dit de suite : "Ayaou ! passed e ann Ankou dreisthon, ben ar veichal e zin ganthan"  » (l'Ankou vient de passer par dessus moi, la prochaine fois il me prendra).

En savoir plus => « L'invention des légendes de l'Ankou selon Jean-Marie Déguignet »


OCT. 2015 - Diogène bas-breton

Le nombre des auteurs antiques cités par Jean-Marie Déguignet dans la dernière partie de son livre des « Mémoires d'un paysan bas-breton » est remarquable pour un ancien illettré : Epictète (13), Socrate (12), Lucrèce (8), Diogène (8), Platon (3), Epicure (1), Pythagore (1).

Dans l'édition de 2001, ce n'est pas un hasard si le titre choisi pour cette période de 1901 à 1905 est « Le Diogène quimpérois ». Celui qui osait se présenter ainsi : « Je suis un philosophe stoïcien, plus stoïcien sans doute qu'aucun de ceux qui se donnaient ce nom au temps de Diogène et d'Epictète ».

Il nous semble intéressant de faire un parallèle avec un philosophe d'aujourd'hui, Michel Onfray, dont les premières conférences « Les sagesses antiques » ont été publiées chez Grasset en 2006.

En savoir plus => « Les sagesses antiques de Jean-Marie Déguignet et de Michel Onfray »


FÉV. 2015 - Professeur d'agriculture

Jean-Marie Déguignet a 17 ans en 1851 et est embauché par un professeur d'agriculture comme « potr saout » (vacher) dans une ferme expérimentale à Kerfeunteun.

Sa description des antagonismes entre la vision progressiste du professeur Clément-François Olive et la méfiance des paysans bretons a fait l'objet d"une citation commentée dans le livre-somme de l'historien Joël Cornette, « Histoire de la Bretagne et des Bretons » aux Éditions du Seuil.

Qui était donc ce professeur Olive ? De qui Déguignet était-il le plus proche ? Des paysans bretons ou du professeur originaire du Calvados ?

En savoir plus => « L'enseignement d'un professeur d'agriculture vu par un "potr-saout" »


JAN. 2015 - Nouvelles technologie du 18 siècle

Dans ce morceau d’ontologie Jean-Marie Déguignet aborde avec beaucoup d'humour les nouvelles technologies qui débarque dont on parle dans sa campagne cornouaillaise : le télégraphe dit électrique et le chemin de fer ("an tan en o reor" ).

Le télégraphe est dit électrique et, en ces années 1850-55, est amené à remplacer le télégraphe aérien de Chappe (avec ses bras articulés codifiant l'alphabet).

Et il est question aussi du train allant bientôt arriver à Quimper en 1863 et faisant l'objet d'interrogations, dix ans auparavant, de la part de nos populations des campagnes bretonnes.

En savoir plus => « Apprentissage des nouvelles technologies selon Jean-Marie Déguignet »


OCT. 2014 - Cahier reconstitué d'Anatole Le Braz

Les éditions Michel Lafon et Frédéric Morvan ont inséré, parmi les nombreuses pièces d'archives du livre « Les Bretons - L'esprit valeureux et l'âme fière (1870-1970) », un facsimilé d'extraits de deux carnets d'Anatole Le Braz racontant la mort de son protégé et ses rencontres avec le paysan bas-breton.

Une heureuse initiative qui permet, dans un ouvrage grand public, de pouvoir toucher un objets témoin de notre histoire.

L'ensemble de ces carnets (et des photos et poésies du mémorialiste breton) sont conservés à la bibliothèque Yves Le Gallo du C.R.B.C [1] de Brest : Fonds Le Braz.

En savoir plus => Anatole Le Braz raconte J.-M. Déguignet dans ses carnets IV et VIII


SEPT. 2014 - Luttes anti-alcooliques

Quel regard portait Jean-Marie Déguignet sur l'alcoolisme dans ses mémoires de paysan bas-breton  ?

Était-il lui même atteint de la même dépendance toxicomaniaque que celle observée chez ses contemporains ?

Et comment se démarquait-il par rapport à son ennemi Anatole Le Bras dans la lutte anti-alcoolique ?

À la deuxième question, l'ethnographe Philippe Carrer a déjà répondu ainsi : « Notre héros échappe, dans l'ensemble, au danger toxicomaniaque. Il n'y a guère que pendant la période assez brève où il place des assurances qu'il mentionne une nette surconsommation. »

C'est surtout en tant qu'observateur d'une société rurale du 19e siècle que les écrits du paysan bas-breton sont intéressants. La consommation d'alcool y était bien ancrée que ce soit lors d'évènements comme les élections et les pardons, mais aussi dans la vie familiale et professionnelle.

Texte intégral => « Déguignet et l'alcoolisme en Bretagne au 19e siècle »


MAI 2014 - La voix des esclaves

Un journaliste ex-gabéricois publiant en mai 2014 un livre sur le baron de Vastey, fils d'expatrié normand de Jumièges et la voix des anciens esclaves libres de St-Domingue ... et une loi française récente venant de déclarer l'esclavage crime d'état en adoptant le 10 mai comme date de commémoration de son abolition d'autre part ..., nous avons recherché les passages où Jean-Marie Déguignet donne dans ses mémoires sa vision de la fin de l'esclavage au 19e siècle, car ce même journaliste, Laurent Quevilly, fut il y a trente ans, en octobre 1984, le découvreur des manuscrits perdus du paysan bas-breton.

  • « Il faut avoir souffert de maladies pour connaître le prix de santé, et il faut avoir été esclave pour connaître le prix de la liberté ».
  • « Là-bas, la guerre venait de se terminer d'une façon très heureuse entre le Nord et le Sud, au profit des esclaves. L'union fait la force, là la force fit l'union.


Quand on compare les citations respectives du paysan bas-breton et du baron haïtien, la ressemblance de ton est frappante !

Texte intégral => « Citations de Jean-Marie Déguignet et du baron de Vastey sur l'esclavage au 19e siècle »


JAN 2014 - Victoire républicaine en 1877

Dans les Mémoires du paysan bas-breton, il y a un récit des élections législatives d'octobre 1877 qui constituèrent un tournant de la IIIe République. Cela se passe après le vote de février 1876 qui fut une victoire des Républicains et la dissolution de la chambre des députés de mai 1877 : « Les députés qui avaient été renvoyés parce qu'ils étaient trop républicains se représentèrent à nouveau contre les candidats jésuitico-monarchistes : il étaient dans toute la France au nombre de 363, nombre qui restera célèbre dans l'histoire ».

Ce récit a récemment été cité et commenté dans deux ouvrages historiques et sociologiques. Le premier est le livre de Philippe Madeline et Jean-Marc Moriceau « Les paysans 1870-1970 » (page 100). Le second ouvrage écrit par un historien gallois contient une fine analyse du contexte et des positions de Déguignet lors du vote républicain : « La nation invisible, Bretagne 1750-1950 » ¤

Texte intégral => « Déguignet s'oppose au candidat Bolloré lors des élections législatives de 1877 »
et « GEMIE Sharif - La nation invisible, Bretagne 1750-1950 »


DEC 2013 - Blessures et grande mémoire

Jean-Marie Déguignet, qui n'avait que cinq ans et qui habitait avec ses parents dans un penn-ty à Quélennec en Ergué-Gabéric, se fit une plaie profonde à la tempe gauche, alors qu'il était pourchassé par un essaim d'abeilles près du Moulin du Poul.

Il attribue sa capacité de mémoire à cette blessure, et se compare au 4e pape d'Avignon, Clément VI (1291-1352) : « J’ai vu dans l’histoire qu’un de nos papes, Clément VI, eut le même accident, et, par cette raison, il eut, dit-on, un esprit extraordinaire ».

Ce fait divers n'est pas relaté dans les biographies de Clément VI et restait pour nous une énigme. Jusqu'au jour où un érudit lecteur du GrandTerrier ne découvre le livre « Sophisme » du philosophe Jean Buridan, dans une édition commentée de Joël Biard, et qu'il consulte le Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Île-de-France de 1875. On y découvre là un échange entre un pape diplomate et fastueux et un philosophe sceptique évoquant leurs errements de jeunesse.

Texte intégral => « Les blessures de Jean-Marie Déguignet et de Clément VI »
et « F. Enigmes à élucider - archive Norbert Bernard 2005 »


OCT 2013 - Au pays des eBooks et des MP3

Les Editions Vassade ont mis à disposition les Mémoires de Jean-Marie Déguignet sous forme d'ebooks (livres électroniques) pour liseuses et tablettes. La version azw3 pour liseuses Kindle peut être notamment commandée sur le site d'Amazon, avec un prix fixé à 4 euros et une protection contre la duplication (DRM).

Ce choix de distribution nous semble très contestable pour plusieurs raisons :

  • La version ebook est présentée sur le site d'Amazon comme un format alternatif à la version papier en poche Pocket, or cette dernière est une publication d'une 2e série de cahiers manuscrits éditée en 1998 par l'association Arkae, alors que l'ebook contient la 1ère série de cahiers publiée en 1904 dans la Revue de Paris.
  • Sur le site d'Amazon le lien des commentaires sur l'ebook est celui de la version papier, ce qui peut constituer une tromperie commerciale sur la valeur d'une marchandise vendue.
  • La version de la Revue de Paris est tombée dans le domaine public, [...]

Pour cette raison, le site GrandTerrier publie désormais les différentes formats ebooks de ces Mémoires sans protection DRM et de façon libre et gratuite.

Nous publions aussi les 16 chapitres de cette même version des Mémoires disponible sous la forme d'une bibliothèque sonore de plus de cinq heures publiée sur le site internet http://www.litteratureaudio.com de l'association « Des Livres à Lire et à Entendre ». C'est André Rannou qui a prêté sa belle voix empreinte d'humanité pour nous lire le texte du paysan bas-breton.

Texte intégral => « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un paysan bas-breton (eBook) »
et « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un paysan bas-breton (Audio) »


SEPT 2013 - Seconda guerra di indipendenza italiana

Jean-Marie Déguignet a très bien raconté sa campagne d'Italie, ce dans les deux éditions de ses mémoires : en 1905 les premiers cahiers manuscrits publiés par Anatole Le Braz dans la Revue de Paris, et en 2001 un deuxième jeu des cahiers complètement réécrits. Ces récits de ces deux éditions se recoupent souvent, et se complètent aussi pour certains détails.

Ainsi on peut lire dans les deux textes, ainsi que sur la carte et dans le résumé daté de l'itinéraire :

  • A. L'entrée en guerre du 26e régiment d'Infanterie, en train et à pied depuis le fort d'Ivry jusqu'au port de Toulon.
  • B. L'arrivée en Italie à Livourne, et l'accueil chaleureux du peuple toscan.
  • C. L'arrivée à Florence en même temps que le prince « Plomb-Plomb », avec des échos de la bataille de Magenta.
  • D. La traversée de la montagne des Apennins, et le campement non loin du lieu de la bataille de Solferino.
  • E. Les quartiers d'hiver en garnison à Bergame, et médaille militaire de la campagne d'Italie.
  • F. Retour en France en passant par Suze et le Mont-Cenis.



Texte intégral => La campagne pour l'indépendance italienne en 1859 par Jean-Marie Déguignet


MAI 2013 - Un apiculteur breton passionné

Cela commence en 1840-42, lorsque Jean-Marie Déguignet se fait sévèrement piqué par une abeille malfaisante, et qu'il s'en trouve comme métamorphosé : « elle contribua à faire développer mes facultés mentales de façon extraordinaire ».

Et se finit par : « J'ai expédié aujourd'hui même, 6 juin 1903, ce petit traité d'apiculture à Saint-Brieuc, à un personnage nommé Vallée [1], auquel on a dit d'adresser tous les travaux faits en breton de Léon, de Tréguer et de Cornouaille. ».

Dans de nombreuses pages de ses mémoires, Jean-Marie décrit son projet de s'installer comme ermite-apiculteur dans le vallon sauvage de Stang-Odet. Il relate les nombreuses superstitions autour de ces insectes mystérieux, et comment fonctionne en réalité ce monde presque idéal, à l'opposé de l'humain.

Texte intégral => Sevel ar gwenan, l'apiculture bretonne ou la passion des abeilles de J-M. Déguignet


DEC. 2012 - Les séjours à l'HOSPICE de Quimper

Dans ses mémoires, Jean-Marie Déguignet évoque au moins par deux fois ses séjours à l'Hospice de Quimper : en 1848 alors qu'il a 14 ans, et lors de ses dernières années de vie en 1902-1905.

Le jeune mendiant Jean-Marie Déguignet, blessé à la tête en tombant, alors qu'il avait été poursuivi par des abeilles, se vit proposer en 1848, alors qu'il avait 14 ans, un séjour à l'Hospice de Quimper pour s'y faire soigner.

Dès son arrivée, il plante le décor d'un lieu sous l'emprise de l'église et où les enfants de tous milieux étaient abandonnés : « A l’entrée de cet hospice, il y avait un calvaire, et ma mère me montra un grand Christ dont la main gauche était fermé sur le clou. Elle me dit que cette main s’était fermée une nuit qu’une personne très riche avait envoyé dans le tourniquet un enfant ».

Dans les dernières pages de ses mémoires, il relate son séjour dans l'asile des vieux : « Ici, à Quimper, il y a déjà quatre établissements, et les plus beaux, pour l'entretien de tous les tarés et de tous les rebuts de cette malheureuse espèce humaine ». Il surenchérit : « Mais pendant ce temps, on laisse sans soins, sans soucis, se perdre les plus jeunes et les meilleurs sujets, sur lesquels devraient au contraire se porter tous les soins et les soucis ». A-t-il oublié qu'il y fut bien soigné 57 années plus tôt, à l'âge de 14 ans ?

Texte intégral => Les séjours de Jean-Marie Déguignet à l'hospice de Quimper


OCT. 2012 - Le bilan de la GRANDE RÉVOLUTION

Dans ses mémoires, Jean-Marie Déguignet juge la Révolution française de 1789, et énumère les souvenirs laissés par quelques personnages : les bandes de « Dommerien » qui terrorisaient les riches, les prêtres réfractaires en exil dans les grottes, les jésuites qui pratiquaient les punitions corporelles ...

Si la période de la Terreur était vaguement associée au nom de Robespierre, le souvenir le plus tenace était celui des exactions d'une bande de voyous, les chauffeurs (an Dommerien ) : « Il y en avaient encore trois ou quatre richards dans la commune qui ... avaient eu les jambes grillées par des étoupes résinées, et les fesses rôties sur la poêle à crêpes, pour les forcer d'avouer où étaient leurs trésors ».

Le souvenir des prêtres refractaires qui refusaient de prêter serment à la Révolution était aussi encore vivace plus de cent ans après. Des grottes du côté du Stangala avaient été baptisées Toul ar Veleien (le trou des prêtres).

Texte intégral => La vision de Déguignet sur les apports et méfaits de la Grande Révolution


JUIN 2012 - Les Temps Modernes d'ODET

En 1899 Jean-Marie Déguignet apprend qu'à la fabrique de papier Bolloré on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup, avec une machine venant du Creuzot.

En effet, en rendant visite à ce palais de la modernité il se rend compte de cette réalité : « Je voyais des machines tourner partout, en dehors, en haut, en bas, à droite et à gauche. En haut je voyais des monceaux de choses informes s'engouffrer dans des auges où ils étaient broyés et mis en pâte, de là ils passaient dans d'autres auges, puis de là ces monceaux de pourriture purifiés et devenus pâte claire passaient dans des tuyaux qui qui les déversaient sur un plateau de fer chauffé à la vapeur ».

Il le relate si bien dans ses mémoires. Quand il évoque les milliardaires exploiteurs et les ouvriers « impassibles, paisibles, avachis, le ventre vide, en haillons » son style s'amplifie, les phrases s’allongent, le rythme s'accélèrent ...

Un texte qui restera très certainement dans les annales : « Enfin je sortis de ce vaste palais enchanté, émerveillé du génie de l'homme, mais aussi attristé en considérant que ce génie va à l'encontre du but vers lequel il devrait tendre, c'est-à-dire à égaliser un peu le bonheur en ce monde entre tous les individus ».

Texte intégral => Déguignet face aux machines de la papeterie Bolloré à la fin du 19e


AVRIL 2012 - La médaille de CRIMÉE

En juin 1856, de retour en France après sa participation à la prise militaire de Sébastopol, le soldat Déguignet recevra, non sans une certaine fierté retenue, la fameuse médaille de Crimée.

La médaille de Crimée est une médaille commémorative britannique, décernée par la reine Victoria, aux officiers, sous-officiers, soldats et marins de tous grades ayant participé à la guerre de Crimée du 14 septembre 1854 au 8 septembre 1855. Comme les deux pays s'étaient alliés pour mener cette guerre et que La France ne possédait pas à cette date de médaille commémorative de campagne, la médaille de Crimée britannique fut reconnue par le gouvernement français par décret du 26 avril 1856.

Dans cet article, on pourra aussi relire les multiples témoignages sur son exploit guerrier : « Je n'ai pas la prétention de faire ici l'historique de cette grande journée, ne faisant ni de l'histoire ni œuvre littéraire », et les comparer à ceux de Léon Tolstoï qui combattait dans le camp ennemi des Russes.

Texte intégral => La médaille de Crimée de Jean-Marie Déguignet


JAN. 2012 - Site deguignet.eu TRILINGUE

Le site de Bernez Rouz consacré aux éditions et à la mémoire de Jean-Marie Déguignet, a été lancé en décembre 2011. Surtitré de la mention « site officiel », sa vocation est d'être le site des éditions modernes des « Mémoires d'un paysan bas-breton », à savoir de l'association Arkae d'Ergué-Gabéric.

Son contenu est réparti sur 3 espaces linguistiques, à savoir français, breton et anglais.

On y trouvera par exemple dans la rubrique « Skridoù/Textes bretons » le sulfureux « poème sur l'enfer » en langue bretonne et traduit en français.

Texte intégral => Le site Deguignet.eu de Bernez Rouz, association éditrice Arkae


JAN. 2012 - Bretagne BUISSONNIÈRE

Il faut vraiment être anglais pour nous décrire aussi bien, à nous les régionalistes français, cette France buissonnière entre la Révolution et la première guerre mondiale. Graham Robb, éminent historien britannique, a sillonné la France à vélo pendant des années, et grâce à une immense érudition universitaire, il a concocté une histoire inédite et vraie de la « France profonde »

À la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement du paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages, et sert d'exemple pour la compréhension de l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145).

Il nous fait aussi cette mise au point utile sur le sens historique des Mémoires de Jean-Marie Déguignet : « L'édition moderne de ses mémoires fait vibrer la corde d'une vague nostalgie rustique et suggère que le livre aurait aussi bien s'intituler « Le Déclin de la France rurale ». L'auteur est ici présenté comme un témoin du « début de la désagrégation de la société bretonne traditionnelle ». Or ses mémoires racontent exactement le contraire. La société qui l'a vu naître a toujours été au bord de l'effondrement ... ».

Texte intégral => ROBB Graham - Une histoire buissonnière de la France


DEC. 2011 - Plein de BRETONNISMES

Sur Wikipedia, la qualité des écrits de Jean-Marie Déguignet est évoquée ainsi : « Son français est parfois hasardeux, plein de bretonnismes, mais il écrivait avec passion ».

Est-ce vrai ? Wikipedia définit comme suit ce néologisme introduit par l'ouvrage d'Hervé Lossec : « Un bretonnisme désigne une tournure propre à la langue bretonne passé dans la langue française. Il peut s'agir alors d'une forme grammaticale traduite mot à mot et qui peut choquer certains francophones ou d'un mot breton passé dans le français local ».

Le repérage de ces termes d'antan et expressions fleuries dans les écrits de Déguignet est loin d'être achevé. Toute aide est la bienvenue, signalez nous les mots trouvés (avec n° de page), les corrections et explications complémentaires ...

Texte intégral => Recueil des bretonnismes de Jean-Marie Déguignet


DEC. 2011 - To you, MY WRITINGS

L’édition anglaise des mémoires de Jean-Marie Déguignet vient de faire peau neuve. L’éditeur et la traductrice Linda Asher ont placé sur la couverture le fameux poème « Petit panégyrique à mes écrits » (page 688 de l'intégrale en français) :

Petit panégyrique à mes écrits

C'est à vous, mes écrits, qu'aujourd'hui je m'adresse,
Vous les consolateurs de ma triste vieillesse.
Vous êtes mes enfants, enfants infortunés,
Comme moi en ce monde, vous êtes ignorés.

Author's apostrophe to the reader

To you, my writings, do I address these words today,
You consolers of my sad old age.
You are my children, luckless children,
Like me in this world, you are ignored.

[...]

Texte intégral => DÉGUIGNET Jean-Marie - Memoirs of a Breton Peasant


NOV. 2011 - GWERZ de la ville d'Ys

Qui ne connait la légende de Ker Ys ("ville d'Ys"), l'Atlantide bretonne ? L'histoire dit qu'elle fut engloutie pour punir Dahut, la fille du roi Gradlon, de ses péchés. Jean-Marie Déguignet nous raconte dans ses mémoires qu'on lui acheta une version imprimée de la complainte de Ker Ys, sans doute sous forme de feuille volante, alors qu'il était jeune vacher dans une ferme de Kerfeunteun dans les années 1851-1854.

Cette gwerz de 196 vers fut composée par un jeune Morlaisien de 19 ans et éditée en 1850 en recueil de poésie et en feuilles volantes. Le ton de la complainte ont trompé à l'époque plus d'un qui ont cru à une version très ancienne de la légende.

On s'attachera ci-dessous à comparer la présentation de la gwerz faite par Déhuignet avec le texte d'origine, et évoquer également les figures qu'étaient les marchandes de chansons dans les foires et pardons.

Texte intégral => La gwerz de la ville d'Ys chantée par Déguignet‎


SEPT 2011 - Campagne ALGÉRIENNE

Qu'aurait pensé Jean-Marie Déguignet de la révolution arabe de 2011 ? La situation était bien différente au 19e siècle, l'armée coloniale était déployée pour des opérations de "pacification", et pourtant le soldat observateur exprimait de l'empathie et de la bienveillance pour les algériens.

Les autres raisons pour publier cet article :

  • Des sites internet consacrés à Collo, Constantine et la Kabylie en Algérie citent de larges extraits de ses mémoires pour illustrer l'histoire de ces lieux, ce qui démontrerait que les écrits d'un homme de troupe atypique dans l'armée coloniale ne sont pas inintéressants.
  • Dans la publication de l'intégrale en 2007 le titre de sa campagne est libellé « guerre de Kabylie » alors que son temps fut occupé par des opérations de pacification en dehors de la Kabylie, notamment à Collo-Constantine et à la frontière tunisienne ; seule la dernière étape algérienne est consacrée au conflit kabyle.
  • Cette évocation, tronquée car plusieurs pages du manuscrit sont manquantes, devrait être complétée par un autre texte dit « Résumé de ma vie » où il est question de la visite d'un certain Badinguet, alias Napoléon III, venu inspecter ses troupes à la fin du conflit.


Texte intégral => Jean-Marie Déguignet et sa campagne d'Algérie (1862-1865)


MAI 2011 - Analyse bretonne HOLLANDAISE

La démarche de ce mémoire écrit en français, très bien documenté et publié dans le cadre de l'université hollandaise de Groningen est la suivante :

« Nous essaierons de répondre à la question principale - "doit-on se sentir breton ou plutôt français ou les deux à la fois ?" - en étudiant quatre livres portant sur la Bretagne : trois ouvrages d'auteurs français et un ouvrage écrit par un Breton. Afin de reconstituer une vision plus large de la France sur la Bretagne, nous avons choisi trois ouvrages divers : un roman d'aventures, Les Chouans de Honoré de Balzac, un journal intime, Mémoires d'un touriste de Stendhal et un récit de voyage, Par les champs et par les grèves de Gustave Flaubert et de Maxime Du Camp. Pour l'ouvrage breton, nous avons choisi les Mémoires d'un paysan Bas-breton, l'autobiographie de Jean-Marie Déguignet. Nous nous intéressons particulièrement à ce livre car l'auteur n'est pas un écrivain au sens propre du mot. Il écrit ses mémoires sans avoir l'intention de les faire publier et ne se soucie donc guère de l'opinion des autres Bretons, il nous confie alors une opinion très sincère. »

Texte intégral => VAN VOORST A.C. - L'identité culturelle bretonne au 19e siècle


JAN. 2011 - Paysan et BOUDDHISTE ?

Déguignet, le paysan bas-breton, était-il bouddhiste ? Nous allons tenter de répondre à cette question, et également de comprendre son analyse des origines des religions hindouiste et bouddhiste grâce à l'étude d'extraits de trois de ses textes.

Dans ces écrits, Déguignet cherche à montrer les écarts de la religion chrétienne en prenant des points de référence dans les autres religions, notamment celles de la civilisation indienne. On peut se demander quand il amène des éléments de comparaison s'il ne préfèrerait pas ces religions anciennes, surtout la morale bouddhiste née en Inde dès le 5e siècle avant J.-C. Par contre il se trompe manifestement quand il date des textes sacrés pré-védiques du 5e millénaire avant notre ère.

Cette recherche nous donne aussi l'occasion de compléter les notes et références que Norbert Bernard a rassemblées et incluses dans les éditions des textes étudiés.

Texte intégral => Déguignet, le paysan bas-breton, était-il bouddhiste ?


OCT. 2010 - Le soleil d'AUSTERLITZ

En 1905 les cahiers des Mémoires du Paysan bas-breton se terminent par ce post-scriptum : « Cent ans juste après que le soleil d'Austerlitz vint obscurcir le monde ». Que pensait Déguignet de cette bataille d'Austerlitz et plus généralement de ce Napoléon qu'il surnommait « le vieux » ?

Tout écolier français n'est pas sans savoir que Napoléon 1er remporta la bataille d'Austerlitz sur les armées Austro-Russes le 2 décembre 1805. Mais pourquoi ce soleil : après des heures de combat, à l'aube il y avait encore du brouillard sur le plateau de Pratzen-Austerlitz ; mais juste avant l'assaut définitif, le soleil parut et inonda de clarté ce vaste champ de bataille et cela revigora les soldats français pour la charge finale à l’arme blanche dans les rangs russes.

Dans ses Mémoires Jean-Marie Déguignet fait le bilan des actions de celui qu'il appelle « le vieux, l'homme au petit chapeau, le grand bandit » : son omniprésence dans les esprits, les nombreuses légendes surnaturelles dont les âmes celtiques raffolent, sa destruction des peuples et sa cruauté, sa conquête de la France par une manipulation et une tromperie ...

Texte intégral => Jean-Marie Déguignet et le soleil d'Austerlitz


JUIL. 2010 - La réhabilitation du JUIF DREYFUS

Lorsque Déguignet décède en 1905, il faudra bien attendre un an encore avant qu'Alfred Dreyfus soit pleinement innocenté. Certes il avait été gracié en 1899 par le président Loubet, mais d'un point de vue légal il restait "coupable" et "traitre" de surcroit. Jean-Marie Déguignet n'est pas moins convaincu de l'innocence du capitaine Dreyfus et l'écrit dans ses mémoires où il dénonce à la fois le rôle néfaste des journaux nationalistes et dreyfusards, et les malversations commises par les cadres de l'armée française dans laquelle il avait lui-même été enrôlé.

Il commence sa plaidoirie par « Certains journaux jésuitico-catholiques avaient déclaré une guerre à mort à tous les juifs et judaïsants », et plus loin : « Il n'y avait plus en France alors que des dreyfusards et antidreyfusards, ou sémites et antisémites ». Et il se range explicitement parmi les dreyfusards et sémites. Il fait même le reproche aux « cléricofards » d'oublier leurs origines en criant « À bas les juifs ! ».

Texte intégral => Les positions de Jean-Marie Déguignet sur l'affaire Dreyfus


MAI 2010 - Jean-Marie Déguignet ET LE SEXE ...

Trois extraits des Mémoires de Jean-Marie Déguignet éditées par la Revue de Paris en 1905 et par l'association Arkae en 2001, textes qui mettent en lumière sa conception des choses du sexe, en pleine opposition avec les pratiques et appréciation de l'Eglise Catholique.

Déguignet ne craint pas les tabous en général, et sur ce thème du sexe en particulier il aborde sans complexe les sujets de l'onanisme, les jeux sexuels, les plaisirs de l'amour, la pédophilie des prêtres, la prostitution. On peut lire dans ces extraits les perles suivantes :

  • « Elles lui retiraient ses grandes culottes en le couchant par terre, puis elles allaient à tour de rôle pratiquer sur lui ce que Onan pratiquait lui-même à côté de sa belle-soeur Thamar. »
  • « Jamais ce bonheur sublime ne fut mieux goûté ni mieux partagé qu'il ne fut par nous deux, en vrais enfants de la nature, dans toutes nos forces et la maturité, dans la confusion et la fusion de nos deux êtres qui ne faisaient plus qu'une et même chair comme dit l'Écriture.  »
  • « Ainsi nos misérables calotins [...] ne se marient pas pour mieux user et en abuser de ce bonheur sans en assumer aucune des conséquences qui en résultent [...] la prison aussi lorsqu'ils sont trop publiquement surpris à violer des enfants.  »
  • « Il fallait entendre les belles conversations et les jolis chants qui sortaient à travers le grillage de ce pandémonium [7] féminin, chants et conversations qu'on n'entendait que dans les plus basses tavernes ou dans les maisons à gros numéros rouges  »


En savoir plus => Jean-Marie Déguignet et le sexe


MAR 2010 - LA MORT SUBITE des pommes de terre

En juillet 1845, en Irlande et en Bretagne, un champignon parasite, le mildiou, réussit à anéantir d'un seul coup les cultures locales de pommes de terre, nourriture de base des paysans. L'extrait page 71 des Mémoires de Jean-Marie Déguignet : « Histoire de ma vie, version intégrale » met en lumière cette épidémie qui fit ravage dans son village d'enfance, ar Geleneg en Ergué-Gabéric :

« On sait quel désastre, quelle effroyable disette causa cette mort subite des pommes de terre chez les Irlandais autant que chez nous, pauvres Bas-Bretons, qui ne vivions que d'elles et de pain noir. »

Au-delà des explications données par le texte de Déguignet, on a tenté une analyse historique locale complémentaire, que ce soit à travers les chiffres de l'évolution démographique, ou selon d'autres témoignages comme notamment ceux du préfet et du conseil municipal rendant compte des conditions économiques et sociales des années qui s'en suivirent. En mai 1847, soit 2 ans après, les pauvres souffrent encore de la crise :

« Considérant qu'il serait important que les travaux commençassent le plus tôt possible afin de pouvoir procurer immédiatement des moyens d'existence aux journaliers [indigents] de la commune qui souffrent encore de la pénurie de travaux et de la cherté du blé. »

En savoir plus => La mort subite des pommes de terre rouges en juillet 1845


MAR 2010 - LE PARDON DE KERDÉVOT entre 1840 à 1868

A priori, entre les années de jeunesse gabéricoise de Jean-Marie Déguignet et son retour au pays après une période militaire, rien n'a changé du côté du pardon de Kerdévot : les mêmes mendiants, les mêmes longues tentes blanches, les mêmes prosternations religieuses ...

Pour preuve, un extrait de la version des Mémoires d'un paysan bas-breton présentées par Anatole Le Braz (Revue de Paris en 1904-1905), et deux extraits des Mémoires de Jean-Marie Déguignet : Histoire de ma vie, version intégrale (publiée en 2001 par l'association Arkae).

En savoir plus => Le pardon de Kerdévot en 1840-68


JAN 2010 - LES ÉNIGMES de www.deguignet.org

Après 4 ans d'arrêt, l'adresse Internet www.deguignet.org de Norbert Bernard reprend du service en janvier 2010 et pointe désormais sur l'espace Déguignet du site GrandTerrier. Et pour cette occasion la rubrique des énigmes à élucider est réouverte.

La formulation de 39 énigmes non encore éclaircies dans les écrits de Jean-Marie Déguignet avait été démarrée par Norbert Bernard en 2002, dans l'attente de propositions de réponses ... qui devaient servir à compléter les annotations d'une édition de l'Intégrale des Mémoires du paysan bas-breton.

Nous complétons et soumettons donc ici ces séries de questions à la perspicacité de nos lecteurs et aux visiteurs de ce site. Devant la difficulté des recherches des bios des personnes mentionnées, des citations d'auteurs, des évènements historiques, des expressions ... on ne peut que constater une fois de plus la profondeur de l'érudition du paysan bas-breton. Et certaines des trouvailles ont déjà permis de corriger les transcriptions de certains passages des manuscrits, soit par exemple la question 18 où derrière Benjamin Jonos se cache le juif voyageur Benjamin Jonas de Tudèle.

À ce jour 20 propositions de réponses ont été rédigées pour un total de 40 énigmes formulées. Une prime spéciale sera décernée à celui qui apportera des éléments de réponses pour l'énigme n° 19.

En savoir plus => « F. Enigmes à élucider »


DÉC 2009 - L'AMOUR ET LA MORT de L-V. Ackermann

Dans ses mémoires de paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet raconte son mariage en 1868 et, à cet âge déjà avancé de 34 ans, il entame un hymne à l'amour qu'il ponctue d'un poème « Tous les êtres forment une chaîne éternelle ... ». Depuis la publication, de nombreuses pages sur Internet citent ce verset et en attribue par erreur la paternité à Déguignet.

En fait c'est une contemporaine, Louise-Victorine Ackermann (1813-1890) qui en l'auteur. Et ce n'est pas étonnant que Jean-Marie Déguignet ait repris une de ses œuvres poétiques car, outre le goût pour l'écriture, ils avaient de nombreux points communs :

  • l'amour de la nature, l'attachement à la campagne, et l'expérience des travaux agricoles, l'un en Bretagne, l'autre en Picardie.
  • la méfiance viscérale vis-à-vis des institutions et des traditions religieuses catholiques.
  • le gout pour l'étude, l'enseignement et les voyages.
  • la solitude et la réserve sur les bienfaits du mariage.
  • le pessimisme, l'allégorie de la mort, le souci humanitaire.


En savoir plus => Le poème "L'Amour et la Mort" de Louise-Victorine Ackermann


NOV 2009 - LE PETIT-NEVEU SE RAPPELLE par P. Deguignet

Pierre Deguignet, cadre commercial retraité, est né à Mantes-la-Jolie (Yvelines) où il passa son enfance et son adolescence. Depuis 1959 il réside à Garches (Hauts-de-Seine). Dans un livre paru en 2005, il évoque ses souvenirs, au rythme des airs populaires qui lui rappellent "ces années-là", de l'exode de 1940 aux grèves de 1995, de Marinella à la Lambada, de la Bretagne à la région parisienne, et notamment son arrière grand oncle, l'écrivain :

« Au cours du petit speech précédant le dîner de clôture je fis allusion à notre arrière grand-oncle connu dans la famille comme l'écrivain dont la vie aventureuse était résumée souvent par notre père par la formule "Né dans la pauvreté, mort dans la misère". Ses contes et des extraits de ses mémoires avaient paru en 1962 dans le Télégramme de Brest. A cette époque il s'appelait François-Marie Déguignet. Quand il réapparut sur le devant de la scène, beaucoup plus tard, son prénom était devenu Jean-Marie. En plus son patronyme avait la particularité d'un accent sur le premier e, modification mineure au regard de toutes les déformations infligées à ce nom au fil des inscriptions à l'état civil : Duginec, Duguignec, Le Deguignet, Diguignet, Le Diginant. [...] »

En savoir plus => DÉGUIGNET Pierre - Des airs qui nous rappellent


OCT 2009 - DÉGUIGNET ET HOUELLEBECQ par G. Blanchard

Sur le blog très branché de Gilles Blanchard traitant des citations littéraires, voici une sélection de six extraits choisis de Jean-Marie Déguignet, mêlées aux citations d'un autre auteur inclassable, avec une mise en garde qui voudrait dire son contraire :

« Il n'y a sans doute pas grand rapport entre Jean-Marie DEGUIGNET et Michel HOUELLEBECQ, ici confrontés. A vous d'en juger.  »

En savoir plus => Déguignet au catalogue des citations littéraires d'un blog

AOÛT 2009 - L'IDENTITÉ DES JEUNES BRETONS par E. Delon

Dans un livre d'enquête socio-anthropologique publié en 2007, Erwan Delon s'est servi abondamment du cas Déguignet pour introduire son analyse de la transformation de la société bretonne et de l'apparition d'une démarche identitaire chez les jeunes bretons :

« Le livre de Jean-Marie Déguignet aide à comprendre les traits de la Bretagne populaire du 19e siècle, et ainsi à mieux saisir l'évolution ayant eu lieu depuis [...] Son ouvrage "mémoire d'un paysan Bas-breton, 1834-1905" décrit la société rurale de l'époque avec une certaine avance sur son temps. »

En savoir plus => DELON Erwan - Jeunes Bretons ou "l'identité enchanteresse" ?


JUIL 2009 - Le PACTE AUTOBIOGRAPHIQUE par Y. Ansel / Ph. Lejeune

Dans un exposé publié sur le site Internet de l'Université de Nantes Yves Ansel expose le « pacte » autobiographique de Jean-Marie Déguignet, à savoir l'écriture de ses mémoires pour faire connaître « la destinée des gens de sa classe, que seront mises en lumière les peines, les misères de ceux dont on ne parle jamais, et qui sont dans l’impossibilité d’écrire leur vie ».

C'est l'universitaire Philippe Lejeune qui a développé ce thème du pacte : « C'est l'engagement que prend un auteur de raconter directement sa vie (ou une partie, ou un aspect de sa vie) dans un esprit de vérité. Le pacte autobiographique s'oppose au pacte de fiction. Quelqu'un qui vous propose un roman (même s'il est inspiré de sa vie) ne vous demande pas de croire pour de bon à ce qu'il raconte : mais simplement de jouer à y croire. »

En savoir plus => ANSEL Yves - L'autobiographie de Rousseau à Annie Ernaux et J.M. Déguignet
et Site Internet de Philippe Lejeune (illustrations Alice Lejeune)

MAI 2009 - JMD ET LA LANGUE BRETONNE par Fañch Broudic

Francis Favereau avait déjà décortiqué les écrits en breton de Jean-Marie Déguignet. Au printemps 2009, Fañch Broudic, toujours à travers les écrits du paysan bas-breton, analyse quelle était la pratique de la langue bretonne en son pays au 19e siècle.

Où l'on se rend compte que le breton était vraiment d'usage général, toutes les classes sociales le parlaient (même les animaux !). Et si Déguignet était certes critique sur les mauvais usages folkloristes ou empreints de superstitions de sa langue maternelle, il tempêtait qu'elle allait disparaître rapidement si l'on se faisait rien, c'est à dire si on ne l'utilisait pas pour la philosophie ou les sciences à l'instar du français.

En savoir plus => BROUDIC Fañch - Jean-Marie Deguignet et la langue bretonne

AVR. 2009 - LES CARNETS GABÉRICOIS d'Anatole Le Braz

Anatole Le Braz, auteur de la "Légende de la mort", fut un collecteur de comtes, légendes et traditions qui s'est intéressé au patrimoine d'Ergué-Gabéric. Peut-être parce qu'il était en relation avec Jean-Marie Déguignet. De 1897 à 1905, il a consigné dans ses carnets ses compte-rendus de ses visites gabéricoises et des entretiens avec Jean-Marie, le "pauvre vieux" comme il l'appelle.

On a rassemblé sur Grand-Terrier les pages concernant ces échanges. On y apprend notamment comment Le Braz a conservé les 24 manuscrits des mémoires de Déguignet malgré les réclamations de Jean-Marie fils à la mort de son père.

En savoir plus => Carnets d'Anatole Le Braz & Ergué-Gabéric

AVR. 2009 - DES BRETONS AU MEXIQUE de Bernard Le Nail

Parmi les nombreux bretons s'étant illustrés au Mexique depuis 1521, le dernier étant J.M.G. Le Clézio, l'auteur Bernard Le Nail a laissé une bonne place pour Jean-Marie Déguignet dans son ouvrage paru récemment dans la collection "Bretons à travers le monde" aux éditions "Les Portes du Large".

Le chapitre qui relate ses aventures et son témoignage s'intitule « L'expédition du Mexique vue par un simple homme de troupe partisan de Juarez » en 1865-67 (pages 128-132 ).

En savoir plus => LE NAIL Bernard - Des bretons au Mexique

FÉV. 2009 - LE TEXTE DE LA REVUE DE PARIS sur Wikisource

Début 2009, Wikisource, la bibliothèque libre, dont les bénévoles publient des éditions numériques d’œuvres du domaine public ayant déjà été éditées au format papier, a inscrit dans son fonds d'archives la version des Mémoires d’un paysan bas-breton dans La Revue de Paris (T.6, 1904 - T.1, T.2, 1905) présentées par Anatole Le Braz. Remarque : Les autres versions posthumes du texte, condensées ou intégrales ne sont pas dans le domaine public.

La transcription de l'édition papier (disponible notamment à la Bibliothèque Nationale de France) en texte a été réalisée en grande partie par la contribution et le travail remarquable d'Ewan ar Born.

En savoir plus => DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un paysan bas-breton (Wikisource)

DÉC. 2008 - LA LAÏCITE DÉFENDUE EN 1902 par J.M. Déguignet

Les témoignages sur les fermetures d'écoles religieuses en France, et en Bretagne en particulier, proviennent généralement des partisans de la cause religieuse. Nous avons ici un exemple contraire, celui du paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet qui relate cette période dans ses mémoires, moins de 3 ans avant son décès. Il défend dans ce texte une position anti-cléricale, laïque et républicaine :

« L'exécution des décrets vient de commencer dans notre département après trois semaines de fiévreuses attentes. Elle a commencé par Quimper, Kerfeunteun et Ergué-Gabéric. Tout s'est passé sans accident, quoiqu'on avait mobilisé tous les gendarmes, policiers et quelques compagnies d'infanterie. On ne voyait guère que des femmes et des enfants devant les établissements des soeurs criant "Vive la liberté !", "Vive les soeurs !". »

En savoir plus => 1902 - Témoignage de JM Déguignet sur la fermeture de l'école ND de Kerdévot

SEPT. 2008 - SUR GOOGLE VERSION ANGLAISE de Linda ASHER

La version anglaise est disponible sur Internet, sur le site Google Books, en version de prévisualisation. Ce qui veut dire que certaines pages sont manquantes, dans le but légitime de protection des droits d'auteur.

En guise d'introduction : « Memoirs of A Breton Peasant combines the discovery of a fascinating document of nineteenth-century history with an extraordinary life story. As lively as an adventure novel, the account bristles with the curiosity of an alert, opinionated autodidact from the very lowest level of peasant society, as Jean-Marie Deguignet moves through the world of his time. [...] Born in 1834 near Quimper, in Brittany, to landless farmers, the young Deguignet was sent out several times a week to beg for the family's food. After some adolescent years as a cowherd and a domestic speaking only Breton, he left the province as a soldier, avid for knowledge of the vast world. »

En savoir plus => Bibliographie + extrait des 29 premières pages


JUIL. 2008 - L'ARTICLE "SOS-MANUSCRITS" de Laurent QUEVILLY

En reconstituant l'oeuvre de Laurent Quevilly dans les colonnes du journal Ouest-France, nous avons retrouvé l'article de 1984 qui a permis de remettre la main sur les manuscrits de Jean-Marie. L'article s'intitulait « Déguignet sort de l'ombre ! » et contenait un sous-titre « SOS Manuscrits ». En effet c'est lors de la préparation d'un livret de contes et légendes du Grand-Ergué que Laurent, alias Laorz, a lancé son appel. Et 10 jours après, il écrivait : L'oeuvre de Déguignet retrouvée. La frustation s'achève pour la commission extra-municipale de recherches historiques. L'oeuvre intégrale de François-Marie Déguignet n'est pas dispersée comme on pouvait le craindre. Car nous l'avons retrouvée ...

En savoir plus => Mémoires

AVRIL 2008 - DÉGUIGNET ET LE POLAR BRETON par Hervé JAOUEN

De 1999 à 2003, pour Le Télégramme, Hervé Jaouen a croqué ses contemporains et les travers de notre société dans des chroniques intitulées « Croquis du lundi ». Il l'a fait avec humour et tendresse, sans se priver, au besoin, d'une cordiale causticité. La plupart de ces billets ont été rassemblés en 2004 dans un livre aux Editions Ouest-France. Nous avons retrouvé un des billets de 2000 qui évoquait Jean-Marie Déguignet : Oui, Deguignet tend enfin à la Bretagne ce miroir dans lequel elle n'osait pas se regarder. Sauf que ce miroir est celui du passé. Mais c'est déjà un grand pas vers la guérison d'une espèce de presbytie collective qui fait que nous nous voyons plus beaux de loin que de près.

En savoir plus => Bibliographie


DÉC. 2007 - LA PEINE DE MORT en Bretagne d'Annick LE DOUGET

Annick Le Douget, greffière au tribunal de Quimper, signe un livre très documenté sur les affaires criminelles traitées par les cours d'assises bretonnes sur les 2 derniers siècles. Page 103 Jean-Marie Déguignet est cité comme pourfendeur de la peine de mort : Pour l'anarchiste, la guillotine n'est qu'un instrument d'ordre social à disposition des « tyrans, exploiteurs unis avec leurs dieux et leurs lois », pour opprimer les gueux. Mais, rappelle Déguignet, « ils oublient, ces bons croyants, que punir n'est pas rendre justice. Tuer un homme parce qu'il a tué, cela fait deux morts au lieu d'un, mais le dernier ne rendra pas la vie au premier. Cependant en style judiciaire et religieux tout cela s'appelle la justice. Quand le bourreau a coupé la tête d'un criminel, on dit que justice est faite, et, quand un tonsuré quelconque annonce à son fidèle que l'âme d'intel [sic] juif, d'intel athée ou d'intel libre-penseur grille dans les flammes de l'enfer, il dit aussi que cela est de la justice, de la justice divine, immuable celle-là et éternelle comme s'il y avait quelque chose d'éternel en ce monde, sinon la matière ».

En savoir plus => Bibliographie

SEPT. 2007 - DÉGUIGNET chez les RUSSES

Sur le site Internet russe d'ImWerden qui est une bibliothèque virtuelle numérique non-commerciale, on peut découvrir la version en langue russe de la guerre de Crimée relatée par Jean-Marie Déguignet : « Extraits de mémoires couvrant les années 1853-56 pendant la guerre de Crimée. Envoi des troupes françaises à Malakhov. Auteur des mémoires participant à ces évènements. Traduit du français par Gennady Bednarchika. Nombre de pages: 7. ». À noter également qu'il est précisé que le fichier téléchargé doit être "détruit du disque dur après consultation du travail dans le cas où l'auteur et ses héritiers n'auraient pas autorisé l'archivage électronique". En fait il s'agit d'un abrégé de la version publiée par Anatole Le Braz dans la Revue de Paris, version publique et téléchargeable sur le site de la BNF.

En savoir plus => Téléchargement


AOÛT 2007 - Cercle Déguignet du Finistére pour la LIBRE-PENSÉE

Il y avait une salle municipale Déguignet à Ergué-Gabéric, mais pas encore de rue, mais voici depuis le 8 août :

  • le Cercle Jean-Marie Déguignet pour les libres-penseurs du Finistère, association domiciliée à Quimper et animée au niveau national par Marc Blondel.



Le site de la LP => http://portaildesfederations.ouvaton.org/spip.php?article84

AVRIL 2007 - ETHNOPSYCHIATRIE en Bretagne de Philippe CARRER

Un livre référence chez Coop Vreizh. La psychologie de Jean-Marie Déguignet, le paysan bas-breton, y est décortiquée sur 85 pages, où il apparaît comme le paranoïaque symbole d'une socioculture de Basse-Bretagne au 19e et 20e siècle.

Une contre-critique de l'ouvrage sur le site http://deguignet.hautetfort.com/ : « Essentiellement une paraphrase de "Histoire de ma vie". Philippe Carrer fait une remarque intéressante sur l'identification inconsciente de notre auteur à Jésus-Christ. Pour le reste, comme on peut s'attendre d'un nationaliste breton [...], il déteste Déguignet, fait tout pour minorer son talent littéraire mais exagérer sa folie. »

En savoir plus => Bibliographie


AOÛT 2006 - Aux racines de la CATHOPHOBIE selon P. de Plunkett

Sur son blog, le journaliste royaliste a écrit un billet cinglant sur le « cas Déguignet », son antisémitisme, sa complaisance pro-aryenne, son mépris de la culture bretonne ... Déguignet est accusé de participer à une vulgate antichrétienne.

Un extrait : « Et l'on voit revenir ensuite, sous la plume du républicain laïque Déguignet, cette idée que l'esprit "sémitique" a corrompu la civilisation "aryenne" à travers le christianisme, qui fait ainsi le malheur de toute la terre. »

L'adresse du blog => http://plunkett.hautetfort.com/archive/2006/08/01/les-racines-de-la-cathophobie.html
Fiche bibliographique => PLUNKETT Patrice (de) - Aux racines de la cathophobie : le cas Déguignet

AVRIL 2005 - FILS DE PLOUCS de Jean ROHOU

« Il est fort intéressant de confronter les affirmations d'Ernest Renan et d'Anatole Le Braz à celles de Jean-Marie déguignet, qui était quasiment leur contemporain [...] Déguignet est resté parmi le peuple, auquel il se confronte hargneusement. Pour lui, les Bretons font partie des "vieilles races moralement et plysiquement dégénérées" : "je ne crois pas que jamais en aucun temps ni en aucun pays les prolétaires paysans [...] aient été aussi ignorants, aussi abrutis et aussi lâches que ceux que je vois aujourd'hui" dans ce Finistère Sud. »

« Déguignet est un extrémiste, un révolté. Mais la raison de cette radicale contradiction est plus socioculturelle que personnelle. On ne peut avoir la même vision d'une chose quand on la regarde de deux endroits opposés. Renan et Le Braz voient les Bretons de loin, tels qu'ils les souhaitent, à travers leurs querelles avec les anti-Bretons et le rêve compensatoire de leur mauvaise conscience d'heureux déserteurs. Déguignet s'affronte aux Bretons réels, à un monde qu'il a voulu fuir lui aussi, dans lequel il enrage d'être retombé, contre lequel il se bat et dont il est lourdement victime. »