1937 - L'abbé Le Goff contre le travail le dimanche aux usines d'Odet et de Cascadec
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On y apprend quelques informations intéressantes sur les usines Bolloré : | On y apprend quelques informations intéressantes sur les usines Bolloré : | ||
- | * En cette veille de guerre de 1939, les Papeteries Bolloré sont en négociation pour construire une immense usine de papier à cigarettes à Ecusta, près de Greenville en Caroline du Nord (USA), pour approvisionner les besoins américains. | + | * En cette veille de guerre de 1939, les Papeteries Bolloré sont en négociation pour construire une immense usine de papier à cigarettes à Ecusta <ref>[http://www.wordola.com/wusage/papeteries/f1940-t1949.html www.wordola.com] : Ecusta Paper Corporation jumped from scratch to No. 1 position in the U. S. because Mr. Straus was able to pour around $4,000,000 into it. Part of the capital came from his own well-lined purse, part from his two French companies (Société Nouvelle des Papeteries de Champagne and Papeteries R. Bollore).</ref> <ref>[http://www.tc150.com/history www.tc150.com] : During the 1920s a young German immigrant named Hans Straus, living in New York, changed his name to “Harry” Hans Straus and embarked on establishing a rich array of business ventures. The most important was the Champagne Paper Corporation in 1930. At this date the depression was affecting almost every household in North Carolina. More than 100,000 were unemployed and the same number scrambled for part-time jobs. In 1932 one sixth of all workers were on relief. Conditions were even more depressing in rural Transylvania County. It was said that a “Deep and lasting depression had settled over the coves;” a local lawyer explained that “We were laid out: the undertaker had been called.” Harry Straus was experimenting with flax and fiber and searching for the best location to establish a paper mill. He settled on the dependable pure water of the Davidson River and in the late thirties started construction of the plant for the Ecusta Paper Corporation.</ref>, près de Greenville en Caroline du Nord (USA), pour approvisionner les besoins américains. |
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+ | * Le fils ainé Bolloré est accusé par l'abbé d'avoir empêché l'arrivée d'un syndicat chrétien (la C.F.T.C.) dans l'entreprise : « <i>La C.G.T. qui a été prônée et imposée par votre fils, René Guillaume Bolloré, à l'exclusion de tout autre syndicat, a déjà commencé à produire ses funestes effets.</i> » | ||
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Je ne puis croire que vous ayez approuvé sciemment cette décision, vous dont les convictions religieuses sont si profondes. En tout cas, je puis affirmer que votre défunt mari ne l'aurait pas tolérer, lui qui chassait à coup de pied les ouvriers qui travaillaient le dimanche. Il aurait plutôt fermé ses usines ; mais il ne s'agit pas de la fermeture des usines ; il n'est question que de la fabrication de quelques dizaines de bobines supplémentaires. Le salut éternel de plusieurs centaines de familles chrétiennes vaut, vous l'avouerez, infiniment davantage. | Je ne puis croire que vous ayez approuvé sciemment cette décision, vous dont les convictions religieuses sont si profondes. En tout cas, je puis affirmer que votre défunt mari ne l'aurait pas tolérer, lui qui chassait à coup de pied les ouvriers qui travaillaient le dimanche. Il aurait plutôt fermé ses usines ; mais il ne s'agit pas de la fermeture des usines ; il n'est question que de la fabrication de quelques dizaines de bobines supplémentaires. Le salut éternel de plusieurs centaines de familles chrétiennes vaut, vous l'avouerez, infiniment davantage. | ||
- | La C.G.T. qui a été prôner et imposée par votre fils, René Guillaume Bolloré, à l'exclusion de tout autre syndicat, est déjà commencé à produire ses funestes effets. Si vous voulez achever de déchristianiser vos usines, vous n'avez qu'à y installer le travail du dimanche ; dans quelques mois vous m'en direz des nouvelles. | + | La C.G.T. qui a été prônée et imposée par votre fils, René Guillaume Bolloré, à l'exclusion de tout autre syndicat, a déjà commencé à produire ses funestes effets. Si vous voulez achever de déchristianiser vos usines, vous n'avez qu'à y installer le travail du dimanche ; dans quelques mois vous m'en direz des nouvelles. |
Libre à vous d'assumer une telle responsabilité. Quant à moi, je ne veux y prendre aucune part ; le jour où vous aurez supprimé le dimanche à Odet, je n'aurai plus rien à y faire : mes sermons sur le troisième commandement de Dieu seraient vraiment trop déplacés, et nos paroissiens pourraient me rire au nez. | Libre à vous d'assumer une telle responsabilité. Quant à moi, je ne veux y prendre aucune part ; le jour où vous aurez supprimé le dimanche à Odet, je n'aurai plus rien à y faire : mes sermons sur le troisième commandement de Dieu seraient vraiment trop déplacés, et nos paroissiens pourraient me rire au nez. |
Version du 6 décembre ~ kerzu 2014 à 13:09
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L'introduction du travail de fabrication le dimanche aux usines Bolloré d'Odet et de Cascadec ne se fit sans heurts : l'abbé Yves Le Goff, vicaire aumônier à Odet, fit une tentative d'intercession auprès de Mme Bolloré veuve. Le conseil d'administration de la Société des Papeteries René Bolloré dut demander à l'évêque de Quimper son aval pour un dimanche sur deux, avec un aménagement des messes dominicales en la chapelle de l'usine. | |||||||
Autres lectures : « Yves Le Goff, vicaire, puis à Odet (1926-1939) » ¤ « LE GOFF Yves - Kannadig Intron Varia Kerzevot » ¤ « Krennlavarioù ar C'hannadig - Dictons dans le Kannadig » ¤ « 1929 - Groupe de pèlerins à Lourdes » ¤ « Grève avortée à la papeterie de Cascadec, Union Agricole & Echo de Bretagne 1924 » ¤ « L'appel de la C.F.T.C. aux ouvriers de la papeterie d'Odet, Le Progrès du Finistère 1936 » ¤ « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « René Bolloré (1911-1999), résistant et entrepreneur » ¤ |
1 Présentation
L'abbé Yves Le Goff ne mâche pas ses mots quand il s'adresse à Marie Amélie Thubé, veuve Bolloré : « Je ne puis croire que vous ayez approuvé sciemment cette décision, vous dont les convictions religieuses sont si profondes » ; « Si vous voulez achever de déchristianiser vos usines, vous n'avez qu'à y installer le travail du dimanche ; dans quelques mois vous m'en direz des nouvelles ». Son argumentation est simple : « il n'est question que de la fabrication de quelques dizaines de bobines supplémentaires. Le salut éternel de plusieurs centaines de familles chrétiennes vaut, vous l'avouerez, infiniment davantage. » Et il met même sa démissions dans la balance : « le jour où vous aurez supprimé le dimanche à Odet, je n'aurai plus rien à y faire ». On y apprend quelques informations intéressantes sur les usines Bolloré :
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Après l'échange musclée de l'abbé Le Goff, la demande à l'évêque fut de travailler un dimanche sur deux. Le corps ecclésiastique dut obtempérer : « il n'a pas à juger de la solution donnée au sujet du travail du dimanche, et la chose étant décidée ... ». Et on adapta le rythme des messes dominicales à la chapelle de l'usine d'Odet : 8H et 10H les dimanches non travaillés, 8H et 12 les dimanches non travaillés. |
2 Transcriptions
Lettre de l'abbé Le Goff à l'évêque
Lettre de l'abbé Le Goff à Mme Bolloré
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Demande d'autorisation à l'Evêque
Position du conseil paroissial sur les messes
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3 Documents
Lettres prise de position | |||||
4 Annotations
- www.wordola.com : Ecusta Paper Corporation jumped from scratch to No. 1 position in the U. S. because Mr. Straus was able to pour around $4,000,000 into it. Part of the capital came from his own well-lined purse, part from his two French companies (Société Nouvelle des Papeteries de Champagne and Papeteries R. Bollore). [Ref.↑]
- www.tc150.com : During the 1920s a young German immigrant named Hans Straus, living in New York, changed his name to “Harry” Hans Straus and embarked on establishing a rich array of business ventures. The most important was the Champagne Paper Corporation in 1930. At this date the depression was affecting almost every household in North Carolina. More than 100,000 were unemployed and the same number scrambled for part-time jobs. In 1932 one sixth of all workers were on relief. Conditions were even more depressing in rural Transylvania County. It was said that a “Deep and lasting depression had settled over the coves;” a local lawyer explained that “We were laid out: the undertaker had been called.” Harry Straus was experimenting with flax and fiber and searching for the best location to establish a paper mill. He settled on the dependable pure water of the Davidson River and in the late thirties started construction of the plant for the Ecusta Paper Corporation. [Ref.↑]
- Pierre Néildé est recteur d'Ergué-Gabéric de juillet 1938 à 1941, successeur de Louis Pennec. [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Novembre 2014 Dernière modification : 6.12.2014 Avancement : [Développé] |