1937 - L'abbé Le Goff contre le travail le dimanche aux usines d'Odet et de Cascadec
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L'abbé Yves Le Goff ne mâche pas ses mots quand il s'adresse à Marie Amélie Thubé, veuve Bolloré : « <i>Je ne puis croire que vous ayez approuvé sciemment cette décision, vous dont les convictions religieuses sont si profondes</i> » ; « <i>Si vous voulez achever de déchristianiser vos usines, vous n'avez qu'à y installer le travail du dimanche ; dans quelques mois vous m'en direz des nouvelles</i> ». | L'abbé Yves Le Goff ne mâche pas ses mots quand il s'adresse à Marie Amélie Thubé, veuve Bolloré : « <i>Je ne puis croire que vous ayez approuvé sciemment cette décision, vous dont les convictions religieuses sont si profondes</i> » ; « <i>Si vous voulez achever de déchristianiser vos usines, vous n'avez qu'à y installer le travail du dimanche ; dans quelques mois vous m'en direz des nouvelles</i> ». | ||
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+ | Son argumentation est simple : « <i>il n'est question que de la fabrication de quelques dizaines de bobines supplémentaires. Le salut éternel de plusieurs centaines de familles chrétiennes vaut, vous l'avouerez, infiniment davantage.</i> » Et il met même sa démissions dans la balance : « <i>le jour où vous aurez supprimé le dimanche à Odet, je n'aurai plus rien à y faire</i> ». | ||
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+ | On y apprend quelques informations intéressantes sur les usines Bolloré : | ||
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+ | Après l'échange musclée de l'abbé Le Goff, la demande à l'évêque fut de travailler un dimanche sur deux. Le corps ecclésiastique dut obtempérer : « <i></i> ». Et on adapta le ryhtme des messes dominicales à la chapelle de l'usine d'Odet : 8H et 10H les dimanches non travaillés, 8H et 12 les dimanches non travaillés. | ||
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À Odet, il avait été convenu avec M. Catta et Féronnière que les 2 messes se [...] 8 et 10h seraient maintenus et que si c'était nécessaire ou s'assurerait le concours d'un prêtre de Quimper pour la messe de midi tous les 2 dimanches. | À Odet, il avait été convenu avec M. Catta et Féronnière que les 2 messes se [...] 8 et 10h seraient maintenus et que si c'était nécessaire ou s'assurerait le concours d'un prêtre de Quimper pour la messe de midi tous les 2 dimanches. | ||
- | M. le Recteur d'Ergué-Gabéric <ref>[[Pierre Néildé, recteur (1938-1941)|Pierre Néildé]] est recteur d'Ergué-Gabéric de juillet 1938 à 1941, successeur de [[Louis Pennec, recteur (1914-1938)|Louis Pennec]].</ref> est venu hier traiter cette question. Il a toujours protesté contre l'organisation du service à Odet ; la grand messe à Odet à 20 h nuit terriblement à la grand messe paroissiale et tend à créer une 2e paroisse à Odet. La messe à Odet, c'était nécessaire, une 2e messe pas guère et en tous cas pas à l'heure de la grand messe paroissiale. | + | M. le Recteur d'Ergué-Gabéric <ref>[[Pierre Néildé, recteur (1938-1941)|Pierre Néildé]] est recteur d'Ergué-Gabéric de juillet 1938 à 1941, successeur de [[Louis Pennec, recteur (1914-1938)|Louis Pennec]].</ref> est venu hier traiter cette question. Il a toujours protesté contre l'organisation du service à Odet ; la grand messe à Odet à 10 h nuit terriblement à la grand messe paroissiale et tend à créer une 2e paroisse à Odet. La messe à Odet, c'était nécessaire, une 2e messe pas guère et en tous cas pas à l'heure de la grand messe paroissiale. |
Dans la circonstance actuelle il n'a pas à juger de la solution donnée au sujet du travail du dimanche, et la chose étant décidée, ne serait-il opportun, et ceci faciliterait la solution de n'avoir que 2 messes le dimanche. 8 et midi, les dimanches quand les usines travailleraient et 8h et 10h les autres dimanches. | Dans la circonstance actuelle il n'a pas à juger de la solution donnée au sujet du travail du dimanche, et la chose étant décidée, ne serait-il opportun, et ceci faciliterait la solution de n'avoir que 2 messes le dimanche. 8 et midi, les dimanches quand les usines travailleraient et 8h et 10h les autres dimanches. |
Version du 6 décembre ~ kerzu 2014 à 09:51
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L'introduction du travail de fabrication le dimanche aux usines Bolloré d'Odet et de Cascadec ne se fit sans heurts : l'abbé Yves Le Goff, vicaire aumônier à Odet, fit une tentative d'intercession auprès de Mme Bolloré veuve. Le conseil d'administration de la Société des Papeteries René Bolloré dut demander à l'évêque de Quimper son aval pour un dimanche sur deux, avec un aménagement des messes dominicales en la chapelle de l'usine. | |||||||
Autres lectures : « Yves Le Goff, vicaire, puis à Odet (1926-1939) » ¤ « LE GOFF Yves - Kannadig Intron Varia Kerzevot » ¤ « Krennlavarioù ar C'hannadig - Dictons dans le Kannadig » ¤ « 1929 - Groupe de pèlerins à Lourdes » ¤ « Grève avortée à la papeterie de Cascadec, Union Agricole & Echo de Bretagne 1924 » ¤ « L'appel de la C.F.T.C. aux ouvriers de la papeterie d'Odet, Le Progrès du Finistère 1936 » ¤ |
1 Présentation
L'abbé Yves Le Goff ne mâche pas ses mots quand il s'adresse à Marie Amélie Thubé, veuve Bolloré : « Je ne puis croire que vous ayez approuvé sciemment cette décision, vous dont les convictions religieuses sont si profondes » ; « Si vous voulez achever de déchristianiser vos usines, vous n'avez qu'à y installer le travail du dimanche ; dans quelques mois vous m'en direz des nouvelles ». Son argumentation est simple : « il n'est question que de la fabrication de quelques dizaines de bobines supplémentaires. Le salut éternel de plusieurs centaines de familles chrétiennes vaut, vous l'avouerez, infiniment davantage. » Et il met même sa démissions dans la balance : « le jour où vous aurez supprimé le dimanche à Odet, je n'aurai plus rien à y faire ». On y apprend quelques informations intéressantes sur les usines Bolloré : |
Après l'échange musclée de l'abbé Le Goff, la demande à l'évêque fut de travailler un dimanche sur deux. Le corps ecclésiastique dut obtempérer : « ». Et on adapta le ryhtme des messes dominicales à la chapelle de l'usine d'Odet : 8H et 10H les dimanches non travaillés, 8H et 12 les dimanches non travaillés. |
2 Transcriptions
Lettre de l'abbé Le Goff à l'évêque
Lettre de l'abbé Le Goff à Mme Bolloré
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Demande d'autorisation à l'Evêque
Position du conseil paroissial sur les messes
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3 Documents
Lettres prise de position | |||||
4 Annotations
- Pierre Néildé est recteur d'Ergué-Gabéric de juillet 1938 à 1941, successeur de Louis Pennec. [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Novembre 2014 Dernière modification : 6.12.2014 Avancement : [Développé] |