1929 - La critique des initiatives de René Bolloré par le recteur Pennec - GrandTerrier

1929 - La critique des initiatives de René Bolloré par le recteur Pennec

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§ E.D.F.
René Bolloré, industriel, veut créer une école laïque excentrée à la Croix-Saint-André et le recteur Louis Pennec exprime son décaccord.

Documents conservés aux Archives Diocésaines de Quimper. .

Autres lectures : « 1927-1929 - Tentative de fermeture de l'école communale de Lestonan par René Bolloré » ¤ « Invectives du comité de Défense Laïque contre René Bolloré, Le Cri du Peuple 1927-1929 » ¤ « AC'H François et RAULT Roger - Les écoles publiques de Lestonan, 1880-1930 » ¤ « Louis Pennec, recteur (1914-1938) » ¤ 

1 Présentation

 

2 Transcriptions

L. Pennec, 21.06.1929

Ergué Gabéric le 21 juin 1929

Cher Monsieur l'Inspecteur

Monsieur Bolloré voudrait construire une école laïque de garçons et de filles à Saint-André et il a fait des démarches en ce sens.

Il y a à la mairie d'Ergué Gabéric une délibération du conseil municipal qui, en majorité, a accepté ses propositions. Mr Bolloré propose d'acheter les deux écoles de Lestonan pour en faire un asile de vieillards. Il s'engage à construire à ses frais dans le quartier de St André deux écoles équivalentes. Il a même acheté à cette intention pour 30.000 francs un terrain.

Mais m'affaire ne marche pas aussi vite que désire Mr Bolloré, grâce à l'opposition des instituteurs qui ne tiennent pas à être renvoyés d'Odet, et surtout à l'opposition de l'Inspecteur d'Académie. La préfecture ne serait pas pas, m'a-t-on dit, opposé au projet, surtout si on veut bien rapprocher encore l'école du centre de la commune, de préférence à Saint-André.

Vous me demandez ce que j'en pense et comme Inspecteur Diocésain vous avez le droit de savoir toute ma pensée, telle que, en conscience, je l'ai fait connaître à Mr Messager en le priant de me mettre en cause le moins possible.

D'ailleurs la raison publique seule peut faire connaître la plupart des détails de cette affaire. Affaire malheureuse à mon avis, et pour moi incompréhensible de la part de Mr Bolloré. On a vu rarement le même personnage construire à la fois une école laïque et une école libre.

Je réponds à vos questions.

1° Cette construction fera certainement du mal à l'école libre du Bourg car les enfants du quartier de l'école laïque viendront moins au Bourg.

2° Ces écoles auront plus d'enfants qu'elles n'en auraient à Odet, à cause de leur situation nouvelle. Pour s'en convaincre il suffit de jeter un coup d'oeil sur la carte du pays. Situées sur la route de Coray elles auront forcément des élèves en grand nombre.

3° L'influence d'une école plus centrale avec des instituteurs et institutrices très laïque ne peut être que pernicieuse ...

4° Il est incontestable que le mal fait ainsi l'emportera de beaucoup sur la conservation des écoles laïques à Odet où il y aura deux écoles libres.

Monsieur Bolloré va bien vite en besogne pour se débarrasser de voisins gênants dont il fait cadeau à d'autres.

Pour moi je souhaite que son projet rencontre encore des obstacles.

Et chose extraordinaire je me trouve d'accord avec les conseillers opposants, mais naturellement pour des motifs tout différents.

Les conseillers nouvellement élus pouvaient difficilement s'opposer aux propositions avantageuses qui leur sont faites. Car ils doivent en grande partie leur élection à Mr Bolloré et il leur a fait des générosités, par exemple un cadeau de 20.000 pour une route etc. S'ils le contrarient dans son projet ils ne ils ne peuvent s'attendre à le voir continuer ses largesses.

Cette question d'écoles nouvelles et de rachat a été déjà traitée par l'ancienne municipalité qui a rejeté la proposition reçue parce que la somme proposée n'était pas suffisante pour la construction à faire et de plus parce que, à ce propos, il y a eu scission et des démissions au Conseil municipal.

De nouveau Mr Bolloré revient à la charge et ne veut pas se contenter de statu quo.

Je ne vous conseille pas d'entrer en pourparlers avec Mr Bolloré ni d'intervenir directement parce que ce serait probablement peine inutile.

Je ne sais pas ce qu'il y a eu entre note Evêque et l'Usinier d'Odet. Mais j'aurais de la peine à admettre qu'ils soient parfaitement d'accord, après cette exposée nette de la situation.

Pour répondre à vos questions j'ai peut-être employé des termes qui auraient été plus claires, il suffira que vous puissiez en bien dégager la pensée.

Veuillez recevoir, cher Monsieur l'Inspecteur, l'expression de mes sentiments respectueux et dévoués.

Le Pennec, Recteur d'Ergué-Gabéric

Inspecteur diocésain, 24.06.1929

 

Louis Pennec, 26.09.1929

Ergué-Gabéric le 26 septembre 1929

Monsieur le Vicaire Général

J'ai l'honneur de vous annoncer que Monsieur et Madame Bolloré ont accepté le projet que je leur ai soumis.

Monsieur Hanras disait tous les jours la messer vers 6h 1/2 pour les religieuses et le personnel enseignant à Odet.

Trois fois par semaine, pour Madame Bolloré et les femmes de l'Usine, une messe serait dite vers 7h 1/2 par le clergé de la paroisse d'Ergué-Gabéric.

Je crois devoir vous prévenir que Madame Bolloré m'a parlé d'une messe qui pourrait être dite tous les quinze jours à l'Oratoire des Sœurs.

Cette dernière messe serait très probablement à la charge de l'Abbé Hanras au jour choisi et fixé par lui.

Veuillez agréer, Monsieur le Vicaire Général, l'expression de mes sentiments respectueux et dévoués.

L. Pennec, Recteur d'Ergué-Gabéric

Louis Pennec, 26.12.1929

Louis Pennec, 10.05.1930


3 Originaux


4 Annotations




    Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens

    Date de création : juin 2019    Dernière modification : 12.06.2019    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]