1927 - Fête du travail et 80 ans de Léonie Bolloré à Odet - GrandTerrier

1927 - Fête du travail et 80 ans de Léonie Bolloré à Odet

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Après l'« Ite Messa est » la chapelle se vide et devant la porte sculptée, rappelant celle de Coadry en Scaër, les groupes se forment ; de nombreux photographes braquent leurs appareils, le cinéma tourne et à haute voix les nouveaux médaillés sont appelés pour recevoir les décorations, récompense méritée de leurs bons et loyaux services. Après l'« Ite Messa est » la chapelle se vide et devant la porte sculptée, rappelant celle de Coadry en Scaër, les groupes se forment ; de nombreux photographes braquent leurs appareils, le cinéma tourne et à haute voix les nouveaux médaillés sont appelés pour recevoir les décorations, récompense méritée de leurs bons et loyaux services.
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 +La médaille du travail, n'est-elle point la croix de guerre de l'ouvrier ? Il y eut plus de 60 de la nouvelle promotion, ce qui porte à 106 le nombre des médaillés d'Odet et de Cascadec.
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 +Tout finit par un banquet ... Dans une salle, décorée avec goût, des tables avaient été dressées et deux cents couvert préparés pour les invités. Le service bien organisé, le menu soigné et arrosé de bons et généreux vins, contribuèrent à entretenir chez les convives une franche gaîté. <spoiler id="991" text="Au dessert, M. le recteur ...">Au dessert, M. le recteur se lève et offre ses félicitations et ses vœux au nom de l'assistance :
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 +<i>Madame Bolloré,
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 +« Dans ce site pittoresque d'Odet, nous assistons aujourd'hui à une sympathique réunion, à un cordial banquet. Par une délicate attention M. Bolloré a voulu convoquer, en même temps que sa famille, ses plus anciens ouvriers pour honorer la quatre-vingtième année de sa chère et vénérée mère.
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 +« Je suis heureux de m'associer aux hommages, aux vœux que tous ici vous offrent en ce moment. Laissez-moi vous dire que vous êtes une heureuse mère, une heureuse grand'mère. Car vous avez vu depuis quelques années une série de fêtes, d'évènements heureux grâce à la prospérité de l'Usine. Vous avez assisté à la fête inoubliable du centenaire de la fondation de la Papeterie, vous avez vu s'élever les maisons de la Cité ouvrière de Ker-Anna qui témoignent de la sollicitude de Monsieur Bollor pour le bien de ses ouvriers. Mais ce qui a réjoui le plus votre piété c'est, j'en suis sûr, l'érection d'une chapelle à l'emplacement de l'ancienne.
 +
 +« Pendant la guerre vous avez sollicité et obtenu de Monseigneur l'Evêque l'autorisation de conserver la présence eucharistique de Notre-Seigneur. Cet hôte divin a visiblement béni les ouvriers et les travaux d'Odet, il a soutenu et consolé ses habitants durant ses jours d'épreuve.
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 +« Puissiez-vous désormais, de longues années encore, voir l'usine en pleine prospérité avec des ouvriers unis fraternellement et respectueusement avec leurs maîtres.
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 +« Tous nous form(ul)ons le vœu que Dieu vous accorde la grâce de voir et de bénir les enfants de vos petits enfants. Ad multos annos ! »</i>
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 +Puis, M. Garin assure monsieur Bolloré du dévouement de tout le personnel des usines. De leur place les ouvriers ratifient ses paroles de leurs applaudissements.
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 +M. Charuel rappelle que, lors de son arrivée à Odet, Madame René Bolloré fut saluée de cette parole : « Après N.-D. de Kerdévot, vous serez N.-D. d'Odet ».Et Dieu sait si elle a su l'être. Les hourrahs ! qui s'élèvent le disent assez.
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 +M. Bolloré remercie au nom de sa mère et promet une nouvelle fête pour célébrer le centenaire de Cascadec.
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 +La fin du banquet s'égaya de quelques chansons comiques, où se distinguèrent MM. Jan et Hascouet.
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 +Vers 4 heures on se rendit
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Catégorie : AudioVisuel
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
Une fête ...

Clichés du photographe quimpérois Etienne Le Grand [1], coupure du journal « Union Agricole » [2] et article du bulletin paroissial « Intron Varia Kerzevot ».

Autres lectures : « LE GOFF Yves - Kannadig Intron Varia Kerzevot » ¤ « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « Louis Pennec, recteur (1914-1938) » ¤ 

Présentation

 


Galerie de photos


Articles, coupures

Bulletin Kannadig n° 7 du 15 mai 1927

Une fête à la papeterie d'Odet

Le premier dimanche de Mai, M. Bolloré avait convoqué ses plus anciens ouvriers d'Odet et de Cascadec pour fêter les quatre-vingts ans de sa mère. À 11 heures les cloches de la chapelle sonnaient à toute volée par dessus la verdure naissante et sous un soleil radieux. La messe est dite par le R.P. Hascouet, des Pères du St-Esprit, parent de Quimpérois, fidèles coadjuteurs du vieil Odet.

Après l'« Ite Messa est » la chapelle se vide et devant la porte sculptée, rappelant celle de Coadry en Scaër, les groupes se forment ; de nombreux photographes braquent leurs appareils, le cinéma tourne et à haute voix les nouveaux médaillés sont appelés pour recevoir les décorations, récompense méritée de leurs bons et loyaux services.

La médaille du travail, n'est-elle point la croix de guerre de l'ouvrier ? Il y eut plus de 60 de la nouvelle promotion, ce qui porte à 106 le nombre des médaillés d'Odet et de Cascadec.

Tout finit par un banquet ... Dans une salle, décorée avec goût, des tables avaient été dressées et deux cents couvert préparés pour les invités. Le service bien organisé, le menu soigné et arrosé de bons et généreux vins, contribuèrent à entretenir chez les convives une franche gaîté. § Au dessert, M. le recteur ...

 

Union Agricole 6 mai 1927

FETE DU TRAVAIL. - Dimanche, tout le personnel de Cascadec s'est rendu à la papeterie d'Odet, en Ergué-Gabéric, et y fut transporté en auto. Tous portaient le costume national, chupen [3] compris.

À 11 heures, à la chapelle, le R.P. Harscoët, des Pères du Saint-Esprit, célébra la messe.

Il s'agissait d'abord de récompenser des années de bons et loyaux services. Il y en a plus de 60 de la nouvelle promotion : des 20, 27, 30, 35, 40, 43 et même 50 ans de services. En tout, à Odet et à Cascadec, 106 médailles actuellement. Il y a même un ingénieur qui reçoit sa récompense pour 27 ans de service.

Il s'agissait aussi de fêter le 80e anniversaire de Mme Bolloré, dont les qualités du cœur et de l'intelligence ont conquis l'estime et la vénération de tous.

Le banquet est admirablement servi par M. Quéré, restaurateur au hameau de Lestonan. Au dessert, le champagne saute ; puis ce sont les discours. M. l'abbé Pennec, recteur d'Ergué-Gabéric, en termes très délicats, rappelle le passé et même le présent de Mme Bolloré.

M. Garin assure M. Bolloré de tout le dévouement du personnel. Celui-ci fait retentir des hourrahs significatifs.

Nos félicitations aux Bolloré et à leur personnel.

Annotations

  1. Etienne Le Grand est né à Menez-Groas en Ergué-Gabéric le 9 février 1885, son père étant domestique de ferme, puis maçon, et sa mère issue d'une famille de tailleurs de pierre ou maçons. Son père décédé en 1885, il fut élevé à Keruel, près de Lestonan, d'où son oncle maçon est appelé à construire les écoles communales de la région. Il démarre comme stagiaire en 1889 chez le photographe quimpérois Joseph Villard. Il se marie le 19 février 1911 avec Catherine Bourhis. Il poursuit sa passion de la photo quand il fait son service au 102e régiment d'artillerie, puis lors de son incorporation en 1914 au 318e. De retour de la guerre, Etienne Le Grand retourne chez Villard, puis ouvre un atelier en 1920. En 1922 il installe ses studios au 8 place Terre-au-Duc. En 1947 il passe la relève de son studio quimpérois à son fils aîné Etienne (né en 1911-12) et prend sa retraite (il s'éteindra à Quimper le 15 avril 1969) ; le fils cadet Jean s'installe aussi comme photographe, à Concarneau. C'est ce dernier qui a conservé la plupart des clichés de son père de la première guerre mondiale. [Ref.↑]
  2. L'Union agricole et maritime, qui a d'abord été appelée L'Union agricole du Finistère est un journal local d'informations générales qui a paru à Quimperlé (Finistère) de 1884 à 1942. Il a connu des orientations éditoriales différentes, selon ses propriétaires successifs. La périodicité a aussi été variable : bi-hebdoadaire, tri-hebdomadaire et hebdomadaire. Avec pour sous-titre Organe Républicain Démocratique de la région du Nord-Ouest, le journal paraît le 1er août 1884 à l'initiative du conseiller général de Quimperlé, James Monjaret de Kerjégu, un riche propriétaire terrien et ancien diplomate résidant à Scaër. [Ref.↑]
  3. Chupenn, chupen, sf, pluriel chupennoù : veste courte pour homme, veston, pourpoint (Wiktionary). Emprunté du breton, le terme est devenu du genre masculin en parler quimpérois (C.A. Picquenard). Au sens figuré le terme peut avoir la même connotation que l'expression française de « tailler une veste ». [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]


Thème de l'article : Reportage photographique de début de 20e siècle

Date de création : janvier 2022    Dernière modification : 21.01.2022    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]