1927 - Demande d'indemnité d'éviction du meunier de Moguéric au papetier d'Odet - GrandTerrier

1927 - Demande d'indemnité d'éviction du meunier de Moguéric au papetier d'Odet

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Considérant que Bolloré prétend exercer son droit de reprise des immeubles loués à Rospape, sans indemnité, en vue de leur reconstruction pour une affectation à la fois industrielle et agricole, que Rospape, au contraire, réclame l'indemnité prévue à l'article 4 de la loi du 30 juin 1926 ; Considérant que Bolloré prétend exercer son droit de reprise des immeubles loués à Rospape, sans indemnité, en vue de leur reconstruction pour une affectation à la fois industrielle et agricole, que Rospape, au contraire, réclame l'indemnité prévue à l'article 4 de la loi du 30 juin 1926 ;
-<spoiler id="992" text="Considérant que Bolloré, dont le contrat d'achat remonte à plus de cinq ans ...">Considérant que Bolloré, dont le contrat d'achat remonte à plus de cinq ans, ne peut se voir opposer par son adversaire, dont la jouissance +<spoiler id="992" text="Considérant que Bolloré, dont le contrat d'achat remonte à plus de cinq ans ...">Considérant que Bolloré, dont le contrat d'achat remonte à plus de cinq ans, ne peut se voir opposer par son adversaire, dont la jouissance a pris fin à la suite de prorogation le 29 septembre 1926, la présomption créée par le paragraphe 3 de l'article 5 de la dite loi, mais que Rospape a le droit d'établir qu'à l'époque de l'acte cette acquisition a été faite pour agrandir les locaux où s'exerce son industrie ; que cette preuve peut être administrée par tous moyens ;
 + 
 +Considérant que les premiers juges, pour admettre le principe de l'indemnité font découler cette preuve de la situation du Moulin de Moguéric, ainsi que des fins industrielles auxquelles Bolloré le destine ;
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<spoiler id="993" text="Considérant que Bolloré était, depuis longtemps, propriétaire d'un important établissement industriel dit « Papeteries de l'Odet » ...">Considérant que Bolloré était, depuis longtemps, propriétaire d'un important établissement industriel dit « Papeteries de l'Odet », comprenant une agglomération non seulement de bâtiments à usage industriel et commercial, mais d'habitations et logements pour le personnel, cours, jardins et bois, situés commune d'Ergué-Gabéric, sur la rive gauche de l'Odet, bois et jardin d'agrément sur la rive droite ; <spoiler id="993" text="Considérant que Bolloré était, depuis longtemps, propriétaire d'un important établissement industriel dit « Papeteries de l'Odet » ...">Considérant que Bolloré était, depuis longtemps, propriétaire d'un important établissement industriel dit « Papeteries de l'Odet », comprenant une agglomération non seulement de bâtiments à usage industriel et commercial, mais d'habitations et logements pour le personnel, cours, jardins et bois, situés commune d'Ergué-Gabéric, sur la rive gauche de l'Odet, bois et jardin d'agrément sur la rive droite ;
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-<spoiler id="994" text="Considérant que, par acte du 3 septembre 1917, transcrit le 17 septembre de la même année, il a acquis des époux Rannou, bailleurs de Rospape ...">Considérant que, par acte du 3 septembre 1917, transcrit le 17 septembre de la même année, il a acquis des époux Rannou, bailleurs de Rospape, la propriété située commune de Briec +<spoiler id="994" text="Considérant que, par acte du 3 septembre 1917, transcrit le 17 septembre de la même année, il a acquis des époux Rannou, bailleurs de Rospape ...">Considérant que, par acte du 3 septembre 1917, transcrit le 17 septembre de la même année, il a acquis des époux Rannou, bailleurs de Rospape, la propriété située commune de Briec et, par extension, commune d'Ergué-Gabéric, rive droite de l'Odet, en aval des Papeteries Bolloré, appelée le Moulin de Moguéric, comprenant un moulin à eau avec bâtiments d'habitation et d'exploitation agricole, terres labourables, landes et prairies, ainsi que le droit exclusif à la jouissance et à l'exploitation de la rivière l'Odet longeant les terrains vendus ;
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<spoiler id="995" text="Considérant qu'en faisant cette acquisition, objet de son droit actuel de reprise ...">Considérant qu'en faisant cette acquisition, objet de son droit actuel de reprise, Bolloré augmentait la surface de son domaine et faisait, en outre disparaître les inconvénients résultant pour lui, tant au point de vue industriel qu'au point de vue de son agrément personnel, du voisinage du Moulin et de ses occupants. <spoiler id="995" text="Considérant qu'en faisant cette acquisition, objet de son droit actuel de reprise ...">Considérant qu'en faisant cette acquisition, objet de son droit actuel de reprise, Bolloré augmentait la surface de son domaine et faisait, en outre disparaître les inconvénients résultant pour lui, tant au point de vue industriel qu'au point de vue de son agrément personnel, du voisinage du Moulin et de ses occupants.
-Considérant également ...+Considérant également que Bolloré, qui avait été l'objet de réclamations de la part de l'Administration des Eaux et Forêts, a pu postérieurement à cet achat, disposer librement des eaux s'écoulant des bassins de décantations qu'il a fait établir ; qu'il a, par ce moyen, tenté d'assurer l'épuration des eaux résiduaires de son industrie restituées ensuite à la rivière, sans avoir à se préoccuper du droit du meunier à l'usage de la totalité des eaux de l'Odet pendant la période d'été.
 + 
 +Considérant enfin que son acquisition lui a procuré la possibilité d'accroître, quand il le voudra, la force hydraulique de son installation par la suppression du barrage commandant le bief du Moulin et l'élévation de la chute d'eau au barrage aval qui en sera la conséquence ;
 + 
 +Considérant que Rospape tire de ces circonstances la conclusion que le but poursuivi par Bolloré était le développement de son industrie et de ses annexes ; mais, considérant, d'une part, que cela fut-il même démontré, on trouverait difficilement dans les faits de la cause, la preuve de l'extension des locaux de l'usine dans les termes de la loi du 30 juin 1926, réglant les rapports entre locataires et bailleurs d'immeubles ou de locaux à usage commercial ou industriel ; que l'expression « Locaux à usage industriel » employée par l'article 5 de la dite loi, quelque large qu'elle soit, ne peut comprendre un droit aux eaux d'une rivière, ni les aménagements effectués pour assurer l'exercice de ce droit, alors surtout qu'ils consistent uniquement jusqu'ici en canaux d'évacuation et en bassins de décantation organisés sur des terrains dépendant de l'ancienne propriété de Bolloré ;
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<spoiler id="996" text="Considérant, d'autre part, que Bolloré exprime l'intention de faire démolir le moulin de Moguéric ...">Considérant, d'autre part, que Bolloré exprime l'intention de faire démolir le moulin de Moguéric pour y reconstruire des bâtiments à usage industriel ou agricole, complètement distincts de la fabrication du papier ; que cette explication est tout aussi admissible que l'hypothèse de l'extension de son usine sue des terrains éloignés de plus de cent mètres de cette dernière, sur la rive opposée de la rivière ; que les considérations retenues par les premiers juges sont donc insuffisantes pour constituer la preuve certaine de la volonté de Bollorén à l'époque de son acquisition, de profiter de celle-ci pour agrandir les locaux industriels de la Papeterie de l'Odet ; <spoiler id="996" text="Considérant, d'autre part, que Bolloré exprime l'intention de faire démolir le moulin de Moguéric ...">Considérant, d'autre part, que Bolloré exprime l'intention de faire démolir le moulin de Moguéric pour y reconstruire des bâtiments à usage industriel ou agricole, complètement distincts de la fabrication du papier ; que cette explication est tout aussi admissible que l'hypothèse de l'extension de son usine sue des terrains éloignés de plus de cent mètres de cette dernière, sur la rive opposée de la rivière ; que les considérations retenues par les premiers juges sont donc insuffisantes pour constituer la preuve certaine de la volonté de Bollorén à l'époque de son acquisition, de profiter de celle-ci pour agrandir les locaux industriels de la Papeterie de l'Odet ;

Version du 2 novembre ~ miz du 2016 à 18:36

Catégorie : Archives    
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Statut de l'article :
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§ E.D.F.

Autres lectures : « Les Rospape, boucher, épouses de forgerons, et meuniers de père en fils » ¤ « Quatre moulins à farine et un moulin à papier du côté d'Odet » ¤ « 1919 - Déversoir et bassins de décantations de la papeterie d'Odet » ¤ « 1910-1935 Notes et coupures gabéricoises de Louis Le Guennec » ¤ 

1 Présentation

 

2 Transcriptions

Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Mots-clefs : Louage. - Propriété Commerciale. - Refus du propriétaire. - Droit de reprise sans indemnité pour reconstruction. - Agrandissement des locaux où s'exerce le commerce. - Indemnité d'éviction. - Charge de la preuve de l'agrandissement. - Acquisition plus de cinq années avant la fin de bail. - Interprétation des mots « Locaux où s'exerce le commerce ». - Faculté d'exercice du droit aux eaux d'une rivière.

1re Chambre. - 12 Décembre 1927. Bolloré contre Rospape.

SOMMAIRE :

Si en vertu de l'article 5 de la loi du 30 juin 1926, le propriétaire peut, en principe, se refuser au renouvellement sans indemnité pour reconstruire et affecter au commerce ou à l'industrie le nouvel immeuble, il doit cependant l'indemnité d'éviction, lorsque l'acquisition a eu lieu dans le but d'agrandir les locaux où s'exerce le commerce ou de fonder une succursale, et la charge de la preuve incombe au locataire quand l'acquisition a eu lieu plus de 5 ans avant la fin du bail.

§ En conséquence, ne peut donner droit à l'indemnité d'éviction ...

ARRÊT :

Considérant que Bolloré a régulièrement interjeté appel d'un jugement du Tribunal civil départemental du Finistère, section de Quimper, du 18 mars 1927 ;

Considérant que Bolloré prétend exercer son droit de reprise des immeubles loués à Rospape, sans indemnité, en vue de leur reconstruction pour une affectation à la fois industrielle et agricole, que Rospape, au contraire, réclame l'indemnité prévue à l'article 4 de la loi du 30 juin 1926 ;

§ Considérant que Bolloré, dont le contrat d'achat remonte à plus de cinq ans ...

 

§ Considérant que Bolloré était, depuis longtemps, propriétaire d'un important établissement industriel dit « Papeteries de l'Odet » ...

§ Considérant que, par acte du 3 septembre 1917, transcrit le 17 septembre de la même année, il a acquis des époux Rannou, bailleurs de Rospape ...

§ Considérant qu'en faisant cette acquisition, objet de son droit actuel de reprise ...

§ Considérant, d'autre part, que Bolloré exprime l'intention de faire démolir le moulin de Moguéric ...

Que, sans avoir égard comme inutile à la demande d'expertise supplémentaire formulée par Rospape, le jugement doit être réformé ; Par ces motifs :

La Cour,
Réformant le jugement dont est appel ;
Dit et juge que Rospape n'a pas apporté la preuve dont il avait la charge que Bolloré avait acquis le 3 septembre 1917, le Moulin de Moguéric et ses dépendances pour agrandir les locaux de son industrie ou fonder une succursale ;
Dit que Bolloré est fondé à reprendre les locaux loués à Rospape sans indemnité ;
Rejette, en conséquence, la demande d'indemnité formée par ce dernier ;
Rejette toutes autres conclusions des parties ;
Condamne Rospape en tous les dépens de première instance et d'appel ;
Dit n'y avoir lieu à perception de l'amende de fol appel [1] ;
Ainsi jugé, etc ...

MM. Cordier, 1er président ; Guillot, avocat général.
Mes Alizon et Le Bail (du Barreau de Quimper), avocats


3 Originaux

Titre : Recueil des arrêts de la cour d'appel de Rennes et des jugements rendus par les tribunaux de première instance, civils et de commerce, les justices de paix et les conseils de prud'hommes du ressort. Revue mensuelle publiée par MM. Charlier, Cuault, Dubois, ...

Auteur : Cour d'appel (Rennes).

Éditeur : impr. de H. Riou-Reuzé (Rennes)

Date d'édition : 1928

Numérisation : Gallica, BnF (08.2016)

4 Annotations

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  1. Fol appel, g.n.m. : terme désignant l'appel contre la décision rendue par une juridiction, qui est interjeté sans cause, ni moyens valables et qui peut être sanctionné par une amende (Lexique juridique et fiscal de Bruno Bédaride). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]