Dossier
Cour impériale de Rennes. Département du Finistère. Arrondissement de Quimper.
Le ministère public contre Mathurin X., prévenu d'Attentat à la Pudeur.
Chambre d'accusation.
Entré au Parquet du 19 novembre 1860.
Substitut-Rapporteur M. dle Kerbertin
Arrêt de la Cour du 22 septembre
Cour d'Assises.
Président des Assises, M. le Conseiller J.D.Y.
Ministère public, M. Georges Jehuléant, et Perrotin (Y)
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Document du 5 novembre 1860
Document du 7 novembre 1860
Du 7 septembre 1860. Interrogatoire de Mathurin X. inculpé de viol
Le sept novembre mil huit cent soixante à une heure 1/2 de l'après-midi.
Devant nous Juge d'Instruction de première instance de Quimper (Quimper) assisté de Me Eugène Deplanqué, commis greffier,
Est présent en notre chambre d'instruction volontairement l'individu ci-après désigné, à l'interrogatoire duquel nous avons procédé comme suit, par l'organe du sieur Jean Le Grignoux, âgé de 40 ans, interprète de la langue bretonne, demeurant à Quimper, lequel a prêté le serment voulu par la loi :
D. - Quels sont vos noms, prénoms, âge, profession, lieux de naissance et de domicile ?
R. - Mathurin X., 21 ans, maréchal, né à Ergué-Gabéric le 6 avril 1839, demeurant à Pen-à Menez, en Ergué-Gabéric, célibataire, fils de Mathurin X. et de Marie Jeanne Tarredec, ne sachant ni lire ni écrire, ne possédant aucun bien, non repris de justice.
D. - Le mardi trente octobre dernier, vers onze heures et demie du matin, à peu de distance du lieu de la Croix Rouge, en Ergué-Gabéric, avez-vous commis un viol, sur la personne de Marie Anne B., âgée de moins de onze ans ?
§ R. - Le jour dont il s'agit, j'ai été en effet près du fossé ...
R. - Le jour dont il s'agit, j'ai été en effet près du fossé qui borde la route de Kerdévot, pendant que mon domestique, Corentin Prévost, était allé boire au cabaret de la Croix Rouge, à deux cents pas environ, lorsque la jeune B. vint me trouver et se mit à jouer avec moi, et comme elle m'agaçait, je la pris dans mes bras, et la portai dans le champ voisin, où l'ayant mise sur le dos dans la douve du fossé, je lui relevai les juppes, me mis sur elle et j'approchai mon membre viril de sa partie sexuelle, mais sans l'introduire, car l'introduction n'était pas possible pour un enfant de son âge. J'ai été sur elle pendant environ cinq minutes. Elle sortit du champ avant moi, puis je suis allé au cabaret de sa mère chercher mon domestique que j'ai emmené aussitôt. Cette enfant n'a pas pleuré pendant les attouchements et que j'ai ..; sur sa personne et elle ne pleurait pas non plus quand elle est rentrée chez sa mère.
D. - Avant de transporter l'enfant dans le champ, n'avait-elle pas refusé d'y aller avec vous ?
R. - Non, elle n'avait pas opposé de résistances, ni de refus à ma demande de l'emmener dans le champ.
D. - Pendant que vous commettiez vos attentats sur cette enfant, ne lui avez vous pas mis la main sur la bouche pour l'empêcher de crier ?
R. - Non, je n'ai pas eu besoin de lui mettre la main sur la bouche parce qu'elle ne criait ni pleurait et que je ne lui ai fait aucun mal.
après le ... a persisté, dit ne savoir signer, nous signons avec l'interprète et le commis greffier.
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Document du 7 novembre 1860
Nous soussigné, docteur en médecine, sur la réquisition de monsieur le juge d'instruction de l'arrondissement de Quimper, nous sommes transporté, le 7 novembre, à la Croix Rouge (commune d'Ergué-Gabéric), à l'effet de visiter la fille B., Marianne, âgée de 7 ans, qui aurait été victime d'un viol, le 30 octobre dernier.
§ Après avoir prêté le serment exigé ...
Après avoir prêté le serment exigé par la loi, nous avons recueilli les observations suivantes :
La fille que nous avons visitée est très forte ; elle n'offre, sur le corps, aucune trace de sévices. La chemise qu'elle porte n'est pas celle du 30 octobre.
Les grandes lèvres sont dans leur état naturel. Les petites lèvres sont tuméfiées et très rouges ; le pourtour du méat urinaire, surtout, est encore le siège d'une forte inflammation. On peut en constater aussi quelques traces à l'entrée du vagin, qui est étroit. La fourchette est intacte, ainsi que la membrane hymen.
De ses observations on peut conclure qu'une tentative d'introduction d'un corps étranger (membre viril, doigt etc) dans la partie sexuelle de la fille B. ait eu lieu, mais qu'il est probable que ce corps n'a pas été introduit dans le vagin de cette jeune enfant.
Quimper, le 8 novembre 1860. Dr R. Bolloré.
Nota. Il aurait été utile de visiter la chemise que portait la petite B. le 30 octobre. Dr R.B.
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Document du 13 septembre 1860
Document du 28 novembre 1860
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