Un article de GrandTerrier.
1 Présentation
Le premier document [1] est extrait du registre de l'hospice de Quimper [2] et donne les raisons du refus de l'hospice : la priorité donnée aux nécessiteux domiciliés à Quimper.
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Le conseil municipal d'Ergué-Gabéric réagit à ce refus en envoyant une lettre au préfet et lui demandant l'autorisation de paiement des soins pendant un mois. Nous ne savons pas si les soins purent être dispensés à Marie Josephe Lahir.
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2 Transcriptions
A. Refus de l'hospice
Du 18 octobre 1845.
Séance de la commission administrative de l'hospice civil de Quimper où étaient présents;
MM: Astor, maire, président,
Guyot, De Naubrières, Dadure, administrateurs.
Mr le maire communique à la commission la lettre qui lui a été écrite le 7 octobre courant relativement à la mendiante restée malade dans la commune d'Ergué-Gabéric et dont le maire de cette commune n'avait pas donné le nom. Il donne aussi connaissance du rapport fait sur cette femme par le Commissaire de police de Quimper.
La commission considérant que la lettre adressée par Mr le maire d'Ergué-Gabéric à Mr le Préfet ne contient que des renseignements très vagues sur le lieu de naissance de la mendiante dont il s'agit et qui a déclaré se nommer Marie Josephe Lahir, et avoir été mise hors de le l'hospice il y a 55 ans ; qu'il résulte des recherches minutieuses de Mr le Commissaire de police que cette femme est inconnue à Quimper, qu'elle ne figure sur aucune des listes des mendiants de la ville ;
Considérant que le nombre des lits de l'hospice est insuffisant pour les habitants domiciliés dans la commune,
Déclare qu'elle ne peut recevoir à l'hospice la dite Marie Josephe Lahir, alors que tous les renseignements recueillis constatent qu'elle n'est pas née à Quimper et qu'elle n'y a point son domicile.
La séance est levée, (signatures).
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B. Escalade de la municipalité
Du 2 Novembre 1845
Le conseil municipal de la commune d'Ergué-Gabéric réuni au lieu ordinaire de ses séances, relativement à une mendiante restée malade dans la dite commune depuis plusieurs mois chez un cultivateur de cette commune. Vu la délibération de la commission de l'hospice de la ville de Quimper ne pouvant recevoir à l'hospice de Quimper la dite mendiante Marie Josephe La Hir, dite être née à Quimper. Vu la lettre de monsieur le Préfet en date du 25 octobre dernier par laquelle Mr le Préfet ne pouvant la recevoir à l'hospice au compte du département ;
C'est pour quoi le Conseil municipal de la dite commune invite Monsieur le Préfet de nous autoriser à prendre la somme de 22 f 50 sur les fonds disponibles de caisse municipale pour un mois de traitement à la dite mendiante à l'hospice de Quimper à raison de 75 c par jour.
Le Conseil pense qu'un mois de traitement suffira pour sa parfaite guérison. Ont signé au registre les membres sachant le faire, onze mots en interligne approuvés et deux mots rayés nuls.
Guillamet, Le Pétillon, Mahé, Le Rous, Quelven, Nédélec, Laurent maire
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3 Originaux
A. Refus de l'hospice
Lieu de conservation :
- Archives Départementales du Finistère.
- Cote 8 H Depot.
Usage, droit d'image :
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B. Escalade de la municipalité
4 Annotations
- Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications]
Livre paru en 2010 : « Le maître de Guengat, "Mestr Gwengad" » (Auguste Chuto né en 1808, propriétaire-cultivateur, meunier et maire). « La terre aux sabots, "Douar ar boutoù-koad" » (Louis-Marie Thomas cultivateur à Plonéis en Basse-Bretagne de 1788 à 1840) est publié en mars 2012. « Les exposés de Creac'h-Euzen - Les enfants trouvés de l'hospice de Quimper au 19e siècle » (le tour de l’hospice civil et les 3816 enfants exposés entre 1803 et 1861, réédité et enrichi en 2019) est sorti en octobre 2013 et réédité fin 2019. « IIIe République et Taolennoù, tome I, 1ère époque 1880-1905 » (l'histoire d'Auguste Chuto prédicateur de Penhars) en février 2016. Le tome 2 de la confrontation des Cléricaux et des laïcs en Cornouaille, « Auguste, un blanc contre les diables rouges (1906-1925) » sort en 2018, et en 2019 c'est le pays bigouden qui est à l'honneur : « Du REUZ en Bigoudénie, Blancs de Plobannalec et Rouges de Lesconil (1892-1938) ». Tous ces livres sont disponibles sur http://www.chuto.fr (paiement CB possible) ou en librairie.
. La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]
- L'hôpital civil de Quimper, au départ situé dans l'ancien couvent Saint-Antoine de Mesgloaguen, fut déplacé en 1801 sur la colline de Creac'h Euzen dans les locaux du vieux séminaire (devenu en 1793 hôpital militaire). En 1824, le Conseil général y créa en plus, un hôpital psychiatrique. L'adresse de l'établissement était le 1, rue de l'Hospice. On l'appelait également l'asile Saint-Athanase. Au cours du 20e siècle il sera encore étendu et rebaptisé Hôpital psychiatrique Gourmelen, tout à côté de l'ancien hôpital Laënnec (lequel sera transféré à Ergué-Armel en 1981). [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens
Date de création : Novembre 2012 Dernière modification : 14.11.2017 Avancement : [Développé]
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