1833-1850 - Positions municipales sur la loi Guizot d'instruction primaire - GrandTerrier

1833-1850 - Positions municipales sur la loi Guizot d'instruction primaire

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Catégorie : Archives   + fonds Patrimoine
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
Cet article retrace les discussions sur la mise en oeuvre de la loi Guizot [1] à Ergué-Gabéric, à savoir le refus de s'associer à Ergué-Armel et Kerfeunteun et la création reportée d'une maison d'école communale sous la direction d'une congrégation de religieuses.

Les documents et éléments de références sont les délibérations des conseils municipaux et les dossiers d'instruction primaire de Quimper conservés aux Archives départementales.

Autres lectures: « 1807-1849 - Le projet des premières écoles communales au bourg » ¤ « 1800-1850 - Délibérations du conseil municipal * » ¤ « René Laurent, maire (1824-1846) » ¤ « Pierre Nédélec, maire (1846-1855) » ¤ « 1849-1856 Construction de la première maison d'école communale au Bourg » ¤ 

1 Présentation

Cette loi proposée le 28 juin 1833 par François Guizot [1], ministre de l'Instruction publique, et qu'il contribua activement à mettre en place, précède celles de Jules Ferry. Un des textes majeurs de la monarchie de Juillet, il impose que chaque commune doit, dans les six ans qui suivent, devenir propriétaire d'un local d'école, et loger et entretenir un ou plusieurs instituteurs.

En réalité il faudra attendre 1856, date d'ouverture de l'école communale de filles, pour cela devienne réalité à Ergué-Gabéric, car l'instruction primaire n'est pas une priorité communale, comme le démontrent les nombreux atermoiements municipaux :

  • Dès le 1er septembre 1833 le ton est donné : « Le Conseil municipal pense qu’une instruction primaire serait inutile dans cette commune, voyant la proximité de Quimper, et surtout notre bourg ne se trouvant pas au centre de la commune. »
  • L'argument de la localisation est important car le débat autour d'un projet de translation du Bourg vers le quartier de Lestonan divise la population de la commune.
  • En mai 1834 le maire consent, toujours comme réponse à la loi du 28 juin 1833, à mettre le salaire annuel d'un instituteur de 183 francs dans le budget communal.
  • En 1841 le conseil est réticent à s'associer aux communes de Kerfeunteun et Ergué-Armel pour la construction d'une maison centrale : « Est d'avis de conserver les fonds que la commune a en caisse, pour y construire plus tard une maison d'école. »
  • En fin d'année le comité d'instruction primaire de Quimper, devant le refus gabéricois de s'associer, rappelle la loi, et enjoint le maire à nommer un instituteur ou une institutrice qui sera, si refus d'obtempérer, nommé et affecté d'office aux élèves de la commune d'Ergué-Gabéric.
  • En novembre 1847 le conseil informe le préfet que la commune est désormais prête financièrement pour la construction ou la location d'une maison d'école, mais recommande d'éviter que le bâtiment ne soit « placé au milieu de la masse des cabarets de la commune et dans une position qui n'en permettrait l'accès qu'à une faible part de la population ».
 
  • En 1848 le conseil prend acte de l'approbation de leur nouveau choix de maison d'école au bourg par le préfet, et le mois suivant du rejet préfectoral pour raisons de préférence d'un déplacement hors du bourg.
  • En janvier 1849 le conseil s'émeut de la tentative de pression du préfet sur le maire, comme s'il voulait leur faire « revivre l'enfer du déplacement du bourg chef-lieu de la commune » en plaçant ailleurs la nouvelle école.
  • En 1850, le comité quimpérois d'instruction primaire demande à l'inspecteur d'académie d'intervenir suite à une nouvelle délibération : « le conseil municipal d'Ergué-Gabéric exprime le vœu qu'il soit établi dans cette commune une école mixte dont la direction serait confiée à des sœurs. »

On ne peut pas dire que cette dernière position, défendue de manière lapidaire comme un « avantage réel dans l'institution des sœurs », bien qu'elle ne soit pas interdite par « l'instruction publique et la liberté de l'enseignement » de 1833, n'est pas vraiment dans l'esprit de la loi Guizot.


2 Transcriptions

Conseil du 1er septembre 1833

Du 1er septembre 1833. Séance du conseil municipal de la commune d'Ergué-Gabéric réuni au lieu ordinaire des séances municipales, en vertu du Bulletin administratif de Mr le Préfet en date du 26 juillet relativement à l'instruction primaire.

Le Conseil municipal pense qu’une instruction primaire serait inutile dans cette commune, voyant la proximité de Quimper, et surtout notre bourg ne se trouvant pas au centre de la commune.

Arrêté par le maire et le conseil municipal soussigné. Le Marié ; Louis Le Roux ; Le Guyader ; Allain Le Naour ; Hervé Huitric ; Pierre Lozach ; Laurent, maire.


Conseil du 18 mai 1834

Du 18 mai. L'an mil huit cent trente quatre, le Conseil municipal de la commune d'Ergué-Gabéric était réuni pour sa session annuelle de mai.

Présents M. H. Lozach, Le Roux, Pierre Lozach, Le Poupon, Huitric, Kergourlay, Nédelec, Guillamet, Guyader, Le Bihan, Louis Le Roux, F Caugaut, membres du conseil municipal.

Monsieur le maire a donné connaissance du dispositif de la loi du 28 juin 1833 et l'ordonnance du 16 juillet suivant relativement aux dépenses de l'école primaire, il a invité le conseil municipal à délibérer sur les objets ci-après : 1°. traitement fixe de l'instituteur, 2° les moyens d'acquitter les dépenses et 3° que le traitement était arrêté pour 183 f. séant. Qu'il serait établi sur la commune une imposition de deux cent onze francs onze centimes, montant de trois centimes additionnels en principal des contributions foncière, personnelle et mobilière , cy 211 fr 11 cent.

F Caugant ; Hervé Kergourlay ; Pierre Lozach ; Hervé Huitric ; Jean Le Poupon ; Louis Le Roux ; H. Lozach ; Nédelec ; Bihan ; Guyadec ; Guillamet.


Conseil de 1841

Le Conseil Municipal d'Ergué-Gabéric, réunion au lieu ordinaire de ses séances, après avoir délibéré sur le projet contenu dans la lettre de Monsieur le préfet et datée de ce mois, ayant pour but la réunion de la commune d'Ergué-Gabéric à celles de Kerfeunteun et d'Ergué-Armel pour la création d'une école centrale à Quimper.

Est d'avis de conserver les fonds que la commune a en caisse, pour y construire plus tard une maison d'école, se proposant toutefois de contribuer par le revenu de ces fonds à l'établissement de l'école centrale de Quimper, et ce dans le cas seulement où l'on pourra se procurer des élèves d'un nombre assez fort pour parcourir tous les jours la distance de leur domicile à Quimper.

Le Naour ; Laurent, maire ; H. Lozach ; Louis Le Roux ; Guyader ; Nedelec Guillaume


24 novembre 1841, comité de Quimper

Instruction primaire. Comité supérieur de Quimper.

Ordre du jour de la séance du 24 novembre 1841.

1°. Lecture du procès-verbal de la dernière séance.

2°. Demande de secours en faveur des anciens instituteurs.

3°. Projet de réunion des communes de Kerfeunteun, d'Ergué-Armel et d'Ergué-Gabéric.


26 novembre 1841, Lettre de l'Instruction primaire

Instruction primaire. Rappel à l'exécution de la loi. Expédié 26 novembre 1841

Maire d'Ergué-Gabéric

La loi du 28 juin 1833 dispose dans son article 9 que toute commune est tenue soit par elle-même, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines, d'entretenir au moins une école primaire élémentaire.

La commune que vous administrez, Monsieur, ne possédant pas d'école et ayant refusé de se réunir, pour en entretenir une, aux communes de Kerfeunteun et d'Ergué-Armel, ne saurait se soustraire plus longtemps à cette obligation.

Je vous invite, en conséquence, à convoquer, à la réception de la présente, le comité local d'instruction primaire et le conseil municipal, afin que chacun dans le cercle des attributions que lui confère le dernier paragraphe de l'article 21 de la loi précitée, s'occupe de la présentation à faire au comité supérieur de l'arrondissement d'un candidat pour la place d'instituteur de la commune.

Si le comité et le conseil municipal ne connaissaient aucun sujet qui leur conviennent, je vous inviterais à en référer soit à moi, soit à M. l'inspecteur des écoles primaires du département ; nous pourrions l'un et l'autre vous indiquer quelque bon instituteur.

Si d'ici à la séance mensuelle que tiendra me comité supérieur d'arrondissement, le 1er mercredi du mois de janvier prochain, aucune présentation ne lui a été faite par votre conseil municipal, mis en demeure par la présente, j'engagerai ce comité à nommer d'office un instituteur pour votre commune.

 

Conseil de novembre 1847

Considérant qu'en réunissant à ses ressources actuelles, les allocations que Monsieur le préfet a bien voulu lui faire espérer par sa lettre du 8 mars 1842, la commune serait aujourd'hui en mesure de faire construire une maison d'école convenable pour la tenue de la classe et le logement de l'instituteur.

Qu'il serait indispensable de se procurer dans la commune la location d'anciens bâtiments pouvant convenir à l'établissement d'une école avec les conditions indispensables de bonnes dispositions intérieures, de salubrité et de facilité d'accès pour tous les élèves appelés à participer aux bienfaits de l'instruction. [...]

Considérant aussi qu'il conviendrait que ce bâtiment, au lieu de se trouver placé au milieu de la masse des cabarets de la commune et dans une position qui n'en permettrait l'accès qu'à une faible part de la population, fût au contraire [...], situé de manière à concilier avec toutes les conditions de salubrité des villes et de tranquillité nécessaire aux écoles [...]

Conseil de février 1848

S'étant trouvé en nombre suffisant pour délibérer, la séance ayant été ouverte Mr le maire, président, a fourni à l'examen du conseil :

1°. Une lettre de Mr le préfet en date du 30 septembre dernier, contenant approbation des dispositions prises par le conseil dans sa séance du 21 du même mois, relativement au choix d'un terrain convenable pour l'établissement d'une maison d'école et dépendances.

2° Autre lettre du même fonctionnaire en date du 3 octobre suivant, revoyant sa première approbation, par suite de ... par le comité supérieur d'instruction primaire, qu'il n'y avait lieu à ... à un projet ayant pour but de déplacer la maison d'école hors du bourg ; [...]

Conseil de fin 1848

Le conseil municipal de la commune d'Ergué-Gabéric réuni au lieu ordinaire de ses séances en vertu de la lettre de Monsieur le préfet en date du 13 de ce mois à l'effet de délibérer sur l'acquisition d'une maison et un courtil pour servir de maison d'école et maison communale, le conseil est d'avis que si le prix est convenable et la maison pour telle qu'il est [...] sans [...] ils consentent au prix raisonnable de frais.

Le Pétillon ; Louis Le Roux ; Le Roux ; Lejour ; Laurent : Guyader

Conseil de juin 1849

La séance ayant été ouverte, le citoyen maire président a fait donner lecture par le citoyen Lester, secrétaire, d'une lettre du citoyen préfet, en date du 12 mai dernier, invitant le conseil à réfléchir et à se prononcer entre deux projets d'établissement de maison d'école.

Délibérant sur l'objet de cette lettre, considérant qu'elle contient à l'endroit du citoyen maire, le reproche étrange d'être d'accord avec la moitié des membres du conseil ;

Qu'elle propose à ce même magistrat la pensée de subordonner le choix de l'emplacement d'une maison d'école à l'idée de faire revivre l'enfer du déplacement du bourg chef-lieu de la commune ; [...]


1850, lettre du maire

Monsieur le préfet

Je vous adresse la copie de l'acte de délibération du conseil de la commune d'Ergué-Gabéric relatif au choix d'un instituteur ou institutrice. Le conseil trouvent un avantage réel dans l'institution des sœurs et comme il faudrait quelque sacrifice pour arriver à cette fin je désirerais connaître l'opinion générale des habitants de la commune, en convoquant le conseil ... avant de faire cette démarche je désirerais savoir si la personne charitable qui a fait la proposition de fournir à ses frais le mobilier de la maison d'école persiste ... autrement je pense qu'il me serait inutile de convoquer le conseil.


3 août 1851, lettre du maire

En mairie à Ergué-Gabéric le 3 août 1850

Monsieur le Préfet

Monsieur, j'ai l'honneur de vous demander l'autorisation de réunir le conseil municipal à l'effet de les consulter sur le choix d'instituteur et de viser au moyen de suppléer aux dépenses.

Agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de mon dévouement. Votre très humble serviteur, Le Maire Nédélec.

En marge : répondu le 5 pour l'autoriser à réunir un conseil.


4 septembre 1850, Instruction primaire

Instruction primaire. Ecole d'Ergué-Gabéric. 4 septembre 1850.

Inspecteur d'Académie Quimper

J'ai l'honneur de vous adresser en communication copie d'une délibération par laquelle le conseil municipal d'Ergué-Gabéric exprime le vœu qu'il soit établi dans cette commune une école mixte dont la direction serait confiée à des sœurs.

Je vous prie, M. l'Inspecteur, d'examiner avec soin cette demande et de me faire connaître votre avis sur la suite dont elle vous paraîtrait susceptible. Je crois qu'il conviendrait que M. l'Inspecteur, afin de suppléer au moyen d'une conférence avec les autorités locale, à l'insuffisance des explications contenues dans la délibération ci-jointe.


3 Originaux

Lieu de conservation :

  • Archives Départementales du Finistère.
  • Cote 1 T 77.
 

Usage, droit d'image :

  • Accès privé et restreint aux abonnés inscrits.
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4 Annotations

  1. François Guizot (1787-1874) est un historien et homme d'État français, membre de l'Académie française à partir de 1836, plusieurs fois ministre sous la monarchie de Juillet, devenant président du Conseil en 1847, peu avant d'être renversé par la Révolution française de 1848. Il a aussi joué un rôle important dans l'histoire de l'école en France, en tant que ministre de l'Instruction publique, par la loi de 1833, demandant la création d'une école primaire par commune et d'une école normale primaire par département. [Ref.↑ 1,0 1,1]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Novembre 2008    Dernière modification : 6.12.2019    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]