1830 - L'adhésion municipale à la charte constitutionnelle de Louis-Philippe - GrandTerrier

1830 - L'adhésion municipale à la charte constitutionnelle de Louis-Philippe

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 17 avril ~ ebrel 2021 à 08:22 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 17 avril ~ ebrel 2021 à 08:22 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 28: Ligne 28:
<br>Mais les placards distribués dans les 284 communes du département ont du permettre la diffusion des nouvelles règles institutionnelles, sociales et culturelles. <br>Mais les placards distribués dans les 284 communes du département ont du permettre la diffusion des nouvelles règles institutionnelles, sociales et culturelles.
-On remarque aussi que la religion catholique cesse d'être qualifiée de « <i>religion de l'État</i> » (terme de l'ancienne charte de 1814), mais religion « <i>professée par la majorité des Français</i> », à savoir en breton « <i>ministret ar religion catholiq, apostoliq ha romen, exercet gant an niver brassa eus ar Francisien</i> ». +On remarque aussi que la religion catholique cesse d'être qualifiée de « <i>religion de l'État</i> » (terme de l'ancienne charte de 1814), mais religion « <i>professée par la majorité des Français</i> », à savoir en breton « <i>ministret ar religion catholiq, apostoliq ha romen, exercet gant an niver brassa eus ar Francisien</i> ». C'est ce qui permet au maire d'Ergué-Gabéric de faire flotter le drapeau français sur son église paroissiale en 1830.
- +
-C'est ce qui permet au maire d'Ergué-Gabéric de faire flotter le drapeau français sur son église paroissiale en 1830. +
|} |}

Version du 17 avril ~ ebrel 2021 à 08:22

Catégorie : Archives   + fonds Bzh
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.
Dès le 15 août le maire René Laurent exprime son dévouement dans une lettre au préfet et le 19 septembre tout le conseil municipal prête serment.

Documents série M des Archives Départementales du Finistère et registre de délibérations du conseil municipal.

Autres lectures : « René Laurent, maire (1824-1846) » ¤ « Nicolas Le Marié, maire (1832) » ¤ « René Laurent, maire (1824-1846) » ¤ « Conseil du 19 septembre 1830 » ¤ « 1837 - Lettre en breton de paroissiens gabéricois à leur roi Louis-Philippe » ¤ 

Présentation

Après les émeutes des 27, 28 et 29 juillet 1830, dites les Trois Glorieuses, la monarchie de Juillet autour de Louis Philippe d'Orléans s'est établie et une Charte constitutionnelle est promulguée le 14 août 1830. Le lendemain le maire d'Ergué-Gabéric écrit une lettre au préfet du Finistère pour lui dire son dévouement au nouveau roi.

Il lui écrit même qu'il a ordonné un geste symbolique : « J'ai l'honneur de vous annoncer que demain seize du courant le drapeau flottera sur notre église parroissialle ; je fais la demande à cet égard, vous pouvez compter sur notre dévouement. ».

Le 19 septembre, avec ses conseillers municipaux, il prête serment et ils signent tous le registre des délibérations : « Je jure fidélité au roi des français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume. ». Parmi les conseillers on note l'entrepreneur papetier Nicolas Le Marié, dont le prénom est remplacé par le qualificatif « Monsieur » et qui sera nommé maire pendant l'année 1832. Tous semblent heureux que la République n'ait pas été proclamée.

Cette charte constitutionnelle instaure une royauté représentative et le roi n'est plus le « Roi de France et de Navarre » (comme l'étaient encore les rois précédents Louis XVIII et Charles X), mais le « Roi des français » (formule déjà imposée à Louis XVI en 1791).

Afin d'obtenir l'adhésion des finistériens, le préfet Auguste Billart fait traduire les 70 articles de cette charte en breton de Cornouaille et du Léon : « Ar chart constitutionel guellêt gant an diou Gampr, ar 7 a vis Eaust 1830, hac acceptet an 9 gant E Vajeste Louis-Philip, Roue ar Francisien, a vezo troet e brezonec Querne ha Leon, hac emprimet e form e blacard e nombr a dri mil gopi, evit bezan distribuet d'an 284 commun eus an departemant, e proportion eus o importanç hac eus o fopulation. » (traduction ci-après). D'ailleurs en 1837 les gabéricois enverront une lettre de secours, rédigée également en langue bretonne, adressée à leur roi pour la restauration de leur clocher victime de la foudre.

Le texte de la charte de 1830, titré « Chart Constitutionel » est formé d'un certain nombre de termes français francisés (Francisien, differanç, ...) et une orthographe très française (lettres Q et ç, « Eaust » au lieu de « Eost » ...).

 


Mais les placards distribués dans les 284 communes du département ont du permettre la diffusion des nouvelles règles institutionnelles, sociales et culturelles.

On remarque aussi que la religion catholique cesse d'être qualifiée de « religion de l'État » (terme de l'ancienne charte de 1814), mais religion « professée par la majorité des Français », à savoir en breton « ministret ar religion catholiq, apostoliq ha romen, exercet gant an niver brassa eus ar Francisien ». C'est ce qui permet au maire d'Ergué-Gabéric de faire flotter le drapeau français sur son église paroissiale en 1830.


Transcriptions

Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Drapeau, le 14 août

En mairie à Ergué Gabéric, le 15 août 1830

Monsieur le Préfet

En conformité de votre circulaire datée du treize du présent mois, j'ai l'honneur de vous annoncer que demain seize du courant le drapeau flottera sur notre église parroissialle ; je fais la demande à cet égard, vous pouvez compter sur notre dévouement.

Je suis avec un profond respect, Mr le préfet, votre très humble serviteur, Laurent, maire.


Conseil du 19 septembre

Le 19 septembre 1830

En conformité de l'arrêté de Monsieur le préfet sous la date du onze courant, le conseil municipal présent, Mr Laurent Maire et Mr Louis Le Roux adjoint, ont prêté serment dont la teneur suit.

Je jure fidélité au roi des français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume.

Signatures : Le Marié, Hervé Kergourlay, J. Caugant, H. Lozac'h, F. Nédélec, Louis Le Bihan, Jean Le Poupon, Daouedal, Pierre Lozac'h.


Ergué-Gabéric, le 19 septembre 1830

En conformité de l'arrêté de Monsieur le préfet sous la date du onze courant, nous maire et adjoint, avons reçu des membres ci-après désignés le serment dont la teneur suit.

Je jure fidélité au roi des français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume.

Étaient présents, Hervé Lozac'h, François Nédélec, Joseph Caugant, Hervé Kergourlay, Monsieur Le Marié, Charles Liot, Nicolas Daouedal, Pierre Lozac'h, Louis Le Bihan, et Jean Le Poupon.

Signatures : Le Roux, adjoint ; Laurent, maire.

 

La charte en breton

Ar prefet a finistèr,

O consideri a zeo profitable bras d'an oll anavzout o güiriou o deveriou politiq, ha dreist oll da nonpas ignori ar mad-oberon eus hon Revolution glorius eus a vis Gouere,

A Arrêt ar pez zo amâ varlerc'h :

Articl qenta. Ar chart constitutionel guellêt gant an diou Gampr, ar 7 a vis Eaust 1830, hac acceptet an 9 gant E Vajeste Louis-Philip, Roue ar Francisien, a vezo troet e brezonec Querne ha Leon, hac emprimet e form e blacard e nombr a dri mil gopi, evit bezan distribuet d'an 284 commun eus an departemant, e proportion eus o importanç hac eus o fopulation.

Art. II. Ur c'hopi eus ar Chart constitutionrel a chommo bepret staguet ebars sal ar Meari eus a bep commun. Un eil gopiu a vezo er memes façon staguet ous dôr en Ilis. Ar re all a vezo distribuet d'ar re o voar lenn, pere a vezo pedet d'o staga e diabars o zy.

Art. III. Ar musur-se a reeo dioc'h-tu e sicution.

Art. IV. Ar Souprefetet hac ar Meariou eus an departamant a zo earguet eus a sicution an Arrete-mâ.

Qemper, ar 6 a vis C'hwevrer 1831. Aug. Billiard.

C H A R T   C O N S T I T U T I O N E L

Paris, ar 14 a vis Eaust 1830.

Louis-Philip, Roue ar Francisien, d'al oll presant ha da zont, SALUD.

Ordrenet hon eus hag ec'h ordrenomp penaus ar Chart constitutionel eus a 1814, eve ma bet guellet gant an diou Gampr ar 7 a vis Eaust hac acceptet ganeomp an 9, a vezo a nevez public en termeniou-mà varlec'h :

§ Suite du texte breton ...

§ L'introduction traduite en français

§ La charte en langue française (Wikisource)


Documents


Annotations

Certaines références peuvent être cachées ci-dessus dans des paragraphes ( § ) non déployés. Cliquer pour les afficher : § Tout montrer/cacher