1794 - Réquisition extraordinaire des chevaux de l'an 2 de la République
Un article de GrandTerrier.
Version du 1 septembre ~ gwengolo 2016 à 19:41 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version actuelle (21 octobre ~ here 2016 à 14:31) (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) |
||
(12 intermediate revisions not shown.) | |||
Ligne 2: | Ligne 2: | ||
|width=20% valign=top| | |width=20% valign=top| | ||
{{StatutLogoLeftDoc | avancement=2 | fonds=}} | {{StatutLogoLeftDoc | avancement=2 | fonds=}} | ||
- | |width=80% valign=top| | + | |width=80% valign=top {{jtfy}}| |
- | __NOTOC____NUMBERHEADINGS____NOEDITSECTION__<i>Les délibérations de la Communauté de la ville de Quimper à propos du décret du 18 germinal de l'an 2 pour la réquisition des 22 chevaux du canton de Quimper.</i> | + | __NOTOC____NUMBERHEADINGS____NOEDITSECTION__<i>Les délibérations de la Communauté de la ville de Quimper à propos du décret du 18 germinal de l'an 2 pour la réquisition de 22 chevaux sur le canton de Quimper.</i> |
Merci à Geneviève Hypolite de nous avoir signalé l'existence de ce dossier sur le site des Archives Municipales de Quimper. | Merci à Geneviève Hypolite de nous avoir signalé l'existence de ce dossier sur le site des Archives Municipales de Quimper. | ||
Ligne 17: | Ligne 17: | ||
Cela fait suite aux deux précédentes réquisitions de l'an 2 : la levée en mars 1793 de jeunes citoyens pour le contingent national (12 citoyens gabéricois partiront renforcer l'armée révolutionnaire) et la réquisition en octobre 94 des chevaux pour la cavalerie. | Cela fait suite aux deux précédentes réquisitions de l'an 2 : la levée en mars 1793 de jeunes citoyens pour le contingent national (12 citoyens gabéricois partiront renforcer l'armée révolutionnaire) et la réquisition en octobre 94 des chevaux pour la cavalerie. | ||
- | En avril 1794 le besoin national en chevaux est global, aussi bien pour la cavalerie (« <i>propres à monter</i> ») que pour les transports militaires (« <i>assez forts pour le trait</i> »), même les mulets (aucun ne sera recensé sur nos terres), et les accessoires de voiture (charrette attelée), licols-harnais, fourrage sont également réquisitionnés. | + | En avril 1794 le besoin national en chevaux est global, aussi bien pour la cavalerie (« <i>propres à monter</i> ») que pour les transports militaires (« <i>assez forts pour le trait</i> »), même les mulets (aucun ne sera recensé sur nos terres), et les « <i>voitures</i> » (calèches), licols, harnais, fourrage sont également à fournir. |
- | C'est la communauté de ville de Quimper, représentant le canton, qui est sollicitée pour transmettre la demande aux maires de ses cinq communes rurales, à savoir Kerfeunteun, Ergué Armel (écrit aussi « <i>Petit ergué</i> »), Ergué Gabéric (écrit aussi « <i>Grand ergué</i> »), St Evarzec et Penhars. | + | C'est la communauté de ville de Quimper, représentant le canton, qui est sollicitée pour transmettre la demande aux maires de ses cinq communes rurales, à savoir Kerfeunteun, Ergué Armel (écrit aussi « <i>Petit ergué</i> »), Ergué Gabéric (le « <i>Grand ergué</i> »), St Evarzec et Penhars. |
Le greffier de la communauté reprend dans le registre des délibérations les termes du courrier adressé immédiatement aux maires : « <i>Vous ne devez pas manquer de faire venir lundi prochain pour huit heures du matin tous les chevaux de votre commune indistinctement vieux, et jeunes, mâles, et femelles, afin d'en constater le nombre, et de choisir ceux qui seront assez forts pour le trait</i> ». | Le greffier de la communauté reprend dans le registre des délibérations les termes du courrier adressé immédiatement aux maires : « <i>Vous ne devez pas manquer de faire venir lundi prochain pour huit heures du matin tous les chevaux de votre commune indistinctement vieux, et jeunes, mâles, et femelles, afin d'en constater le nombre, et de choisir ceux qui seront assez forts pour le trait</i> ». | ||
- | On remarquera qu'en cet an 2 la communauté d'Ergué-Gabéric est bien rattachée au canton de Quimper, ce depuis le 18 juin 1791 (après un rattachement très contesté au canton de Rosporden en 1790). Et ce canton quimpérois gardera un fonctionnement avec ses 5 communes jusqu'en 1795 (jusqu'en 1800 la commune d'Ergué-Armel sera promue municipalité cantonale pour le compte de ses 4 communes voisines). | + | On remarquera qu'en cet an 2 la commune d'Ergué-Gabéric est bien rattachée au canton de Quimper, ce depuis le 18 juin 1791, après un rattachement très contesté au canton de Rosporden en 1790. Et le canton quimpérois fonctionnera avec ses 5 communes jusqu'en 1795 ; Ergué-Armel sera ensuite promue municipalité cantonale pour le compte des 4 communes voisines jusqu'en 1800. |
- | Les communes réagissent à la demande de la Convention par une non réponse et un silence. Devant l'insistance du « <i>Commissaire inspecteur pour la levée extraordinaire des chevaux</i> », l'autorité cantonale essaie encore de gagner du temps le 16 messidor (30 juin) : | + | En 1794, les communes réagissent à la demande de la Convention par une réponse négative du fait du nombre et de l'état de leurs chevaux. Devant l'insistance du « <i>Commissaire inspecteur</i> », l'autorité cantonale essaie encore de gagner du temps le 16 messidor (30 juin) : |
- | « <i>Nous ne pensons pas que les reproches qu'elle contient nous soient applicables, attendu que nous vous adressons le 1er prairial dernier le procès verbal du recensement des chevaux de notre canton, du même jour, qui justifie que nous sommes dans l'impossibilité de fournir les objets requis par cette loi</i> ». | + | « <i>Nous ne pensons pas que les reproches qu'elle contient nous soient applicables, attendu que nous vous adressons le 1er prairial dernier le procès verbal du recensement des chevaux de notre canton, du même jour, qui justifie que nous sommes dans l'impossibilité de fournir les objets requis par cette loi ... nous croyons dans la plus parfaite sécurité, parce que nous attendions votre réponse avant de nous livrer à des démarches ultérieures.</i> » |
|width=4% valign=top {{jtfy}}| | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
[[Image:GericaultMarchéChevaux.jpg|400px|center|thumb|Géricault, "Marché aux chevaux : cinq chevaux au piquet", Louvre]] | [[Image:GericaultMarchéChevaux.jpg|400px|center|thumb|Géricault, "Marché aux chevaux : cinq chevaux au piquet", Louvre]] | ||
- | Mais il faut bien obtempérer et le 25 vendémiaire (16 octobre), soit 4 mois plus tard, le secrétaire recopie dans le registre sa lettre adressée au district : « <i>Nous vous adressons l'état des chevaux de réquisition que nous avons envoyé à Rennes</i> », ce dans les conditions suivantes : | + | Mais il faut bien obtempérer et le 25 vendémiaire (16 octobre), soit 4 mois plus tard, le secrétaire recopie dans le registre sa lettre adressée au district : « <i>Nous vous adressons l'état des chevaux de réquisition que nous avons envoyé à Rennes</i> » : |
- | * 22 chevaux au total pour les 5 communes du canton. Pour la réquisition précédente des chevaux de cavalerie la demande nationale était de 6 chevaux. Comme la présente réquisition est de 1/25 on peut en déduire qu'il est dénombré 550 chevaux, soit une moyenne de 110 chevaux par commune, Ergué-Gabéric pouvait peut-être compter 150 car plus étendue et très rurale.. | + | * 22 chevaux au total pour les 5 communes du canton. Pour la réquisition précédente la demande nationale n'était que de 6 chevaux de cavalerie par canton. Comme la présente réquisition est de 1/25 on peut en déduire que 550 chevaux sont dénombrés sur le canton, soit une moyenne de 110 chevaux par commune, Ergué-Gabéric pouvant peut-être en compter 150, car plus étendue et très rurale. |
- | * 5 conducteurs : des agriculteurs, une voiture pour 4, cas particulier d'Ergué-Armel. | + | * 5 conducteurs ou charretiers, choisis dans la population agricole de chaque commune (avec sans doute deux d'Ergué-Armel), accompagnent les chevaux et conduisent les « <i>voitures</i> » hippomobiles jusqu'à Rennes et reviennent à Quimper. Ce nombre correspond à la règle d'un « <i>un atelage complet de quatre chevaux</i> », avec, pour faire 22, deux chevaux supplémentaires. |
- | * Les prix et remboursement ... Et le retour ? | + | * Le prix payé pour chaque cheval, fixé à « <i>neuf cents livres</i> » au maximum dans le décret, n'est pas précisé dans le registre. Mais par contre on y trouve tous les frais générés, les dépenses de la route aller (35 livres) , le retour des charretiers (14 livres chacun), le « <i>cordier</i> » (73), les maréchaux-ferrants (71) et les experts (60), pour lesquelles dépenses chaque commune doit encore contribuer à hauteur de 10%. |
|} | |} | ||
Ligne 144: | Ligne 144: | ||
VII. | VII. | ||
- | Les chevaux et harnois défectueux , ainsi que les | + | Les chevaux et harnois défectueux, ainsi que les |
voitures, seront renvoyés à ceux qui les auront fournis, et | voitures, seront renvoyés à ceux qui les auront fournis, et | ||
à leurs frais. | à leurs frais. |
Version actuelle
|
Les délibérations de la Communauté de la ville de Quimper à propos du décret du 18 germinal de l'an 2 pour la réquisition de 22 chevaux sur le canton de Quimper. Merci à Geneviève Hypolite de nous avoir signalé l'existence de ce dossier sur le site des Archives Municipales de Quimper. Autres lectures : « 1793 - Levée de 12 citoyens pour le contingent communal » ¤ « 1799 - Désignation des 4 conscrits mobilisables de l'an 7 » ¤ « 1802 - Tirage au sort de 2 conscrits pour le contingent de l'an 11 » ¤ « 1789 à 1799 - Les dates clefs de la Révolution à Ergué-Gabéric » ¤ Délibérations de la Communauté de ville, 1786-1796 |
1 Présentation
« Il sera fait une levée extraordinaire de chevaux pour le service des transports militaires sur tous les cantons et arrondissement de la République. La levée sera à raison d'un cheval sur vingt-cinq. » : voici le début du décret de la Convention nationale daté du 18 germinal de l'an 2 de la République (7 avril 1794), qui arrive à Quimper le 11 floréal (30 avril) avec une demande d'exécution. Cela fait suite aux deux précédentes réquisitions de l'an 2 : la levée en mars 1793 de jeunes citoyens pour le contingent national (12 citoyens gabéricois partiront renforcer l'armée révolutionnaire) et la réquisition en octobre 94 des chevaux pour la cavalerie. En avril 1794 le besoin national en chevaux est global, aussi bien pour la cavalerie (« propres à monter ») que pour les transports militaires (« assez forts pour le trait »), même les mulets (aucun ne sera recensé sur nos terres), et les « voitures » (calèches), licols, harnais, fourrage sont également à fournir. C'est la communauté de ville de Quimper, représentant le canton, qui est sollicitée pour transmettre la demande aux maires de ses cinq communes rurales, à savoir Kerfeunteun, Ergué Armel (écrit aussi « Petit ergué »), Ergué Gabéric (le « Grand ergué »), St Evarzec et Penhars. Le greffier de la communauté reprend dans le registre des délibérations les termes du courrier adressé immédiatement aux maires : « Vous ne devez pas manquer de faire venir lundi prochain pour huit heures du matin tous les chevaux de votre commune indistinctement vieux, et jeunes, mâles, et femelles, afin d'en constater le nombre, et de choisir ceux qui seront assez forts pour le trait ». On remarquera qu'en cet an 2 la commune d'Ergué-Gabéric est bien rattachée au canton de Quimper, ce depuis le 18 juin 1791, après un rattachement très contesté au canton de Rosporden en 1790. Et le canton quimpérois fonctionnera avec ses 5 communes jusqu'en 1795 ; Ergué-Armel sera ensuite promue municipalité cantonale pour le compte des 4 communes voisines jusqu'en 1800. En 1794, les communes réagissent à la demande de la Convention par une réponse négative du fait du nombre et de l'état de leurs chevaux. Devant l'insistance du « Commissaire inspecteur », l'autorité cantonale essaie encore de gagner du temps le 16 messidor (30 juin) : « Nous ne pensons pas que les reproches qu'elle contient nous soient applicables, attendu que nous vous adressons le 1er prairial dernier le procès verbal du recensement des chevaux de notre canton, du même jour, qui justifie que nous sommes dans l'impossibilité de fournir les objets requis par cette loi ... nous croyons dans la plus parfaite sécurité, parce que nous attendions votre réponse avant de nous livrer à des démarches ultérieures. » |
Mais il faut bien obtempérer et le 25 vendémiaire (16 octobre), soit 4 mois plus tard, le secrétaire recopie dans le registre sa lettre adressée au district : « Nous vous adressons l'état des chevaux de réquisition que nous avons envoyé à Rennes » :
|
2 Transcriptions
Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher
Communauté et ville de Quimper, 11 floréal an 2 (30 avril 1794) :
Communauté et ville de Quimper, 20 floréal an 2 (9 mai 1794) :
Communauté et ville de Quimper, 16 messidor an 2 (30 juin 1794) :
Communauté et ville de Quimper, 25 vendémiaire an 3 (16 octobre 1794) :
Communauté et ville de Quimper, 27 vendémiaire an 3 (18 octobre 1794) :
|
Décret du 18 germinal de l'an 2 (7 avril 1794):
Décret du 17 vendémiaire de l'an 2 (9 octobre 1793):
|
3 Pages du registre et décret
Folios 107, 108, 113, 119 | |||||
Décret du 18 germinal de l'an 2 / et 17 vendémiaire | |||||
4 Annotations
Certaines références [Ref.↑] peuvent être cachées ci-dessus dans des paragraphes non déployés ( § ). Cliquer pour les afficher : § Tout montrer/cacher
- Le Comité de salut public est le premier organe du gouvernement révolutionnaire mis en place par la Convention pour faire face aux dangers qui menacent la République au printemps 1793 (invasion et guerre civile), le deuxième étant le Comité de sûreté générale. [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Août 2016 Dernière modification : 21.10.2016 Avancement : [Développé] |