1794-1795 - Procès verbaux d'expertise et de vente des ruines de Kerfors - GrandTerrier

1794-1795 - Procès verbaux d'expertise et de vente des ruines de Kerfors

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§ E.D.F.
Les ruines de l'ancien manoir de Kerfors et les bâtisses et terres attenantes.

Vendues au citoyen Guillaume Le Guen de Balannec pour la somme de 77.000 livres.

Autres lectures : « Archives des Biens Nationaux » ¤ « 1809-1811 - Contentieux sur l'étang de Kervreyen bien noble du moulin de Kerfort » ¤ 

1 Présentation

Documents conservés aux Archives Départementales du Finistère sous les côtes 1Q319 et 1Q326-148.

 

2 Transcriptions

Expertise

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19, 21, 22, 23, 24 Messidor an 1. Ruines de Kerfors. Émigré La Marche. Ergué-Gabéric.

L'an deuxième de la République française une et indivisible les dix neuf, vingt un, vingt deux, vingt trois, et vingt quatre messidor nous soussignés Vincent Charles Le Blond demeurant à Quimper place du finistère et Salomon Bréhier demeurant au dit Quimper rue neuve, experts nommés par arrêté du Directoire du District de Quimper du 28 septembre dernier vieux stile, pour procéder au prisage par mesurage des biens d'émigrés, nous sommes rendus de nos susdittes demeures accompagnés de Jean Le Jour officier municipal de la commune d'Ergué-Gabéric du lieu de Boden au dit Ergué Gabéric et où est la ruine de Kerfors et dépendances, où étant rendu avons trouvés le nommé Yves Alain qui nous a dit y habiter et dans le hamau y étant à titre de gardien des bois et futaies de la dépendance

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de Kerfors pour quoi il y était établi par l'émigré La Marche père auquel ils appartiennznt ainsi que tout ce qui compose Kerfors dont lui dit Alain jouissoit aussi comme il jouit par continuation des jardins, courtils [1] et patures en allée, le tout sans payer de ferme le prix en étant compensé avec le salaire de son gardage, nous sus-dits experts voulant priser et mesurer le tout de ces dépendances, le dit Alain nous en faisant la démonstration et indication, avons passés les dix neuf, vingt un, vingt deux, vingt trois et vingt quatre à mesurer toutes les terres de Kerfors et futayes qu'à les priser avec les terres que nous avons jugés à propos d'y joindre et en indiquer les chemins à pratiquer, le vingt quatrième passé au raport du présent et avons opéré ainsi qu'il suit.

En l'endroit, et au lieu où a existé le manoir de Kerfors une issüe [2] sous vieillons et sans

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cloture formant des monticules désignants (les) amas d'attraits donnant du couchant sur la futaye voisinne ditte Kerfors duquel côté l'issue [2] a édifices contenant sous fond dix neuf cordes [3].

Au midy de l'issüe une maison en simple brossage [4] ouvrant au nord sur l'issüe [2] à une porte trois ouvertures de longueur à deux longères [5] quarante trois pieds, de franc à deux pignons quatorze, hauteur compensé sept, et couverte de gleds [6].

Au couchant de la maison une crêche en simple maçonne [7] à une porte au nord, une fenêtre idem de longueur à deux longères [5] seize pieds, franc à un pignon dix, hauteur sept, couverte de gleds [6].

Au levant de la maison un jardin avec espalier de lit jardin à deux terrasses, trois murtins, levant, couchant et nord, avec talud au midi sur prairie à Kervreien contenant six cordes.

Autre petit jardin au midi de la

§ Pages 4-11

 

Vente

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Procès-verbal


De Première Enchère & d'adjudication définitive
10eme Vente de Biens nationaux provenans d'Émigrés


Département du Finistère
District de Quimper
Canton rural
Municipalité d'Ergué-Gabéric


Les ruines de Kerfors


Lamarche, émigré



Le dix neuf du mois de Floréal de l'an 3eme de la République Française une & indivisible, à neuf du matin nous Alain Jacques Kernafflen, vice-président, Bouet, Barazer et Capitaine

Administrateurs du Directoire du District de Quimper, Département du Finistère, nous sommes transportés, accompagnés de l'agent national, dans la salle d'audience dudit Directoire, où étant, ledit l'agent national a annoncé qu'il alloit être procédé à la réception des premières enchères pour la vente des biens ci-après désignés, indiqués par l'affiche du 3 du mois de Floréal dont il a donné lecture, laquelle affiche a été bien & duement publiée et apposée dans les lieux prescrits par la loi, suivant les certificats ci-annexés des Officiers Municipaux des communes où sont situés les biens, & des chefs-lieux des Districts du Département, les ruines de Kerfors, consistant en une maison, crêches, four, vieux jardins à deux terrasses, courtils [1], terres chaudes, terres froides, et prairies détachées de Kervreyen à ne former qu'un lot, ayant pour débornements généraux et particuliers ceux consignés au procès verbal de Brehier et Le Blond experts des 19, 21, 22, 23 et 24 messidor an 2 de la République, enregistré à Quimper le 29 dudit mois, estimés suivant ledit procès verbal dont il sera délivré copie à l'adjudicataire à lui valoir et servir de titre avec le présent, la somme de sept mille quatre cent soixante livres.

§ Page 2

§ Page 3 : enchères

§ Page 4

3 Originaux

4 Annotations

  1. Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
  3. Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  4. Brossage, s.m. : « maçonne en simple brossage », « maçonné en brossage », ou « construite en brossage », désigne des murs faits de pierres de taille dont les joints sont brossés, par opposition aux maisons « de simple maçonne » qui sont faites de pierres plus petites en schistes tout-venant, non jointées. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  5. Longère, s.f. : mur principal d'une bâtisse. Ce terme n'avait la même signification qu'aujourd'hui, il désignait, non pas un bâtiment de forme très allongée, mais dans un bâtiment donné, le mur de façade et le mur arrière. On parlait donc de la longère de devant et de la longère de derrière. Quant à l'appentis, comme il s'appuyait contre la maison, il n'avait évidemment qu'une longère. Source : Jean Le Tallec, La vie paysanne en Bretagne sous l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1]
  6. Glé, s.m. : chaume ; en Bretagne, glé se dit encore pour signifier chaume de paille ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. Le mot "gled" est issu du latin gladiolus (épée courte) et aussi gladius (glaïeul) à cause de sa forme lancéolée des feuilles de cette plante. Ce glaïeul n'est autre que l'iris jaune des marais. A la fin du XIe siècle, en ancien français, il se nomme "glaid" et vers 1160, "glai", en Bretagne c'est le "gled". Il désigne le glaïeul (iris des marais) jusqu'au XVIIIe s., plus tard au XIXe s. le "gled" est à la fois: iris des marais, carex (laîche), roseaux et joncs, c'est à dire, les végétaux de zones humides, servant à couvrir, maisons et dépendances. Le mot évolue en "glé" au XIXe s. et les maisons couvertes de végétaux deviennent des chaumières. Le chaume était bien connu autrefois, c'était le chaume du seigle, matière noble réservée à la toiture des petits manoirs et aux habitations. Source : Michel Mauguin. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
  7. Maçonnage, s.m. : « en (simple) maçonnage » ou « simple maçonne », désigne un matériau de construction hétérogène, constitué seulement de schistes tout-venant, par opposition à la pierre de grain en granit, dite « pierre de taille » (Jean Le Tallec 1994), le terme « maçonné en brossage » désignant par contre les joints brossés autour des pierres taillés. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  8. Cerne, s.m. : entourage ; dans l'expression « au cerne » : entouré. Quand il est indiqué qu'un terrain a « ses fossés au cerne », cela signifie qu'il possède tous ses talus. De même « ses édifices au cerne » indique que les bâtis sont répartis sur les 4 côtés du terrain. Lorsque l'expression est suivie de « fors », par exemple «  fors du Levant », un des côtés fait exception. Source : Forum du CGF. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1]
  9. Fors, p. : excepté, hormis, sauf, en dehors. Expression attribuée à François 1er après la défaite de Pavie : « Tout est perdu, fors l'honneur » ; source : Trésor Langue Française. Dans l'expression « ses fossés au cerne fors du levant », trois côtés seulement entourent le terrain. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1]
  10. Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1 10,2 10,3 10,4 10,5]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Juin 2009    Dernière modification : 9.08.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]