1776 - Escroquerie du franc-maçon Jean-Corentin Bréhier, une affaire sous Louis XVI - GrandTerrier

1776 - Escroquerie du franc-maçon Jean-Corentin Bréhier, une affaire sous Louis XVI

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Messieurs, Messieurs,
-J'ai l'honneur de vous adresser un procès verbal, qui vous instruira de la persécution qu'on me fait éprouver dans ce païs. Vous êtes, Messieurs, chargés de la confiance du Clergé, et vous en êtes dignes, et c'est à ce titre, que je vous prie de vouloir bien faire les démarches les plus promptes et les plus efficaces, pour arrêter le cours de la révoltante procédure, qu'on ourdit ici contre moi. J'écris ce jour à son Éminence Mr le cardinal de la Rochaimon, à Mr le Garde des sceaux, et à Mr Amelot ministre aiant le département de cette province, pour les instruire de tout ce qui se passe ici, et je leur envoi copie du même procès-verbal que je vous adresse. Cette affaire, Messieurs, demande tout votre zèle et la pls grande célérité, attendu surtout notre extrême éloignement de la capitale. Vous [p.2] sentirez mieux que personne les suites facheuses qu'elle peut entrainer, et vous nous empresserez surement de les prévenir, en obtenant de Mr le Garde des sceaux, ou du ministre de la Proince, des ordre qui arrêtent la pétulante témérité des magistrats du présidial de Quimper.+J'ai l'honneur de vous adresser un procès verbal, qui vous instruira de la persécution qu'on me fait éprouver dans ce païs. Vous êtes, Messieurs, chargés de la confiance du Clergé, et vous en êtes dignes, et c'est à ce titre, que je vous prie de vouloir bien faire les démarches les plus promptes et les plus efficaces, pour arrêter le cours de la révoltante procédure, qu'on ourdit ici contre moi. J'écris ce jour à son Éminence Mr le cardinal de la Rochaimon, à Mr le Garde des sceaux, et à Mr Amelot ministre aiant le département de cette province, pour les instruire de tout ce qui se passe ici, et je leur envoi copie du même procès-verbal que je vous adresse. Cette affaire, Messieurs, demande tout votre zèle et la pls grande célérité, attendu surtout notre extrême éloignement de la capitale. Vous [p.2] sentirez mieux que personne les suites facheuses qu'elle peut entrainer, et vous nous empresserez surement de les prévenir, en obtenant de Mr le Garde des sceaux, ou du ministre de la Proince, des ordre qui arrêtent la pétulante témérité des magistrats du présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper.
C'est la cause de tout l’Épiscopat, Messieurs, et celle du sainct ministère; ce motif est plus que suffisant pour vous engager à m'accorder vos bons offices de la manière la plus prompte et la plus efficace. C'est la cause de tout l’Épiscopat, Messieurs, et celle du sainct ministère; ce motif est plus que suffisant pour vous engager à m'accorder vos bons offices de la manière la plus prompte et la plus efficace.
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<spoiler id="991" text="Page 2 ...">qui nous étoient revenus et qui méritoient attention nous crusmes devoir dire encore quelques mots au sujet de la susdite association en exhortant le peuple à persévérer dans la pratique des vertus dont il nous avoit donné l'exemple et montré pendant les exercices de la mission le plus grand désir. <spoiler id="991" text="Page 2 ...">qui nous étoient revenus et qui méritoient attention nous crusmes devoir dire encore quelques mots au sujet de la susdite association en exhortant le peuple à persévérer dans la pratique des vertus dont il nous avoit donné l'exemple et montré pendant les exercices de la mission le plus grand désir.
-Que rendu à notre maison épiscopale, ...</spoiler>+Que rendu à notre maison épiscopale, on nous annonça un huissier qui avoit une signification à nous faire de la part du M. le procureur du Roy du siège présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de cette ville, que cette signification nous ayant été faite, nous avons vu qu'on nous donnoit assignation à comparoitre le lendemain 10 de ce mois à 10 heures du matin à la Chambre du Conseil dudit présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> <u>devant M. le lieutenant particulier civil et criminel du dit siège pour déposer comme témoin contre les auteurs, fauteurs, ou complices de certaines escroqueries commises sous prétexte d'association</u>.
-<spoiler id="992" text="Page 3 ...">...</spoiler>+ 
-<spoiler id="993" text="Page 4 ...">...</spoiler>+Ignorant ce que contenoit la plainte du procureur du Roy et ne croyant point devoir comparaitre devant un juge qui lui-même est un des chefs de la dite association de francs-maçons dont il se fait gloire, nous fîmes signifier au procureur du Roy le lundi 10 juin à 9 heures du matin un dévoué pour lui déclarer que nous n'avions d'autres connoissances sur les objets indiqués dans l'assignation, que celles que nous tenions de M. le chevalier Geslin gentilhomme respectable de cette ville, qu'ainsi au dessus de la dite indication il étoit inutile que nous eussions comparu.
 + 
 +Mais que, sans égard à notre affirmation, le dit procureur du Roy nous envoya sur le champ un second exploit pour nous obliger à comparoitre à la même heure de 10 heures du matin, aux fins duquel, par pure déférence pour la justice, nous nous rendîmes au présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> et nous fîmes annoncer par l'huissier de service au sieur juge criminel qui dans ce moment entendoit M. le chevalier Geslin. Le dit juge sortit pour nous redire et nous pria de l'excuser de ce qu'il ne nous entendoit pas à l'instant, parce qu'il ne pouvoit interrompre l'audition d'un témoin, et nous pria de passer à la buvette ; qu'après avoir attendu pendant trois quarts d'heure, on nous introduisit dans la Chambre du Conseil où nous témoignâmes au dit juge criminel notre étonnement de ce qu'il ne fut pas venu recevoir notre déposition, comme nous pensions que cela devoit être, à quoi il nous répondit par la lecture de la note 2 de la page 142 du commentaire sur l'ordonnance criminelle de 1670 par un conseiller du présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> d'Orléans, portant qu'un Évêque de</spoiler>
 +<spoiler id="992" text="Page 3 ...">Carcassone avoit été débouté de pareille prétention par un arrêt du parlement de Toulouse. Nous répondîmes que c'était le <u>summunjus</u> et après nous avoir demandé nos noms et notre age et les avoir fait écrire, il nous fit prêter serment et nous fit donner lecture du réquisitoire du procureur du Roy portant autant que nous pouvons nous en souvenir, <u>qu'ayant été appris par un sermon prêché le 8 juin dans la cathédrale qu'il s'étoit commis des escroqueries sous prétexte d'association, tant en ville qu'à la campagne, et qu'on en avoit la preuve, le procureur du Roy requiéroit qu'il en fut informé. </u> Et qu'après cette lecture nous avons dit <u>que dès lors qu'il étoit question du résultat d'un discours par nous prononcé dans la chaire de notre église cathédrale nous n'avions rien à déposer concernant cette affaire, déclarant au surplus que ce n'étoit que pour obéir à justice à donner à nos peuples l'exemple que nous lui devons que nous nous étions présenté sous toutes nos protestations et réservations.</u>
 + 
 +Qu'après cette déclaration nous crûmes ne devoir plus être compliqués dans une action qui nous étoit absolument étrangère, mais que nous venons d'apprendre que les francs maçons irrités de nos remontrances contre leur association, ont ... le procureur du Roy et lui ont suggéré de faire entendre de nouveaux témoins. Nous ignorons si le dit procureur du Roy a fait une plainte nouvelle, mais nous sommes assurés par la déclaration qui vient de nous être faite par un gentilhomme assigné et interrogé que le juge criminel ne se contentoit plus de recevoir la déposition sur la plainte dont on nous avoit donné lecture, mais qu'il <u>interrogeoit</u> sur le discours que nous avions prêché le 8 juin.
 + 
 +Nous avons lieu de craindre et il est vraisemblable que l'objet de toute cette procédure ne tend qu'à nous faire passer pour dénonciateur et calomniateur.
 + 
 +Dénonciateur d'un particulier franc maçon qui a effectivement surpris la douce foi des hommes simples en leur faisant payer des sommes considérables pour les aggréger à la franc maçonnerie, quoique nous ne l'ayons désigné en aucune manière, ne le connaissant pas même de nom et quoique le procureur du Roy eut pleine connoissance des manœuvres de ce jeune homme, qu'il eut vu les billets qu'il avoit donné et qu'il eut cherché à le faire évader.
 +</spoiler>
 +<spoiler id="993" text="Page 4 ...">Cette procédure tendant encore à nous faire passer pour calomniateur
 +</spoiler>
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Du 19 juin 1776, Mgr Du 19 juin 1776, Mgr
-Nous avons reçû avec la lettre que vous nous avés fait l'honneur de nous écrire le procès verbal qui y étoit joint. Nous avons écrit avant de faire aucune démarche pour prévenir les entreprises des juges de Quimper devoir nous concerter avec Mgr le cardinal de la Roche-Aymon. Il a été aussu vivement frappé que nous de la persécution qu'on vous fait éprouver et il a bien voulu se joindre à nous pour étouffer le mal dans son origine. Il a du voir lundi M le Garde des sceaux qui luy aura sans doute communiqué les mesures qu'il a déjà prises pour se faire rendre compte de la conduite des officiers du Présidial de Quimper. Il a bien voulu ne nous les pas laisser ignorer. Nous avons vû avec plaisir qu'il avoit prévenu les demandes que nous aurions pu luy faire à cet égard. Nous avons tout lieu d'espérer que vous aurés une entière satisfaction de la façon plus qu'indécente dont on s'est conduit vis-à-vis de vous.+Nous avons reçû avec la lettre que vous nous avés fait l'honneur de nous écrire le procès verbal qui y étoit joint. Nous avons écrit avant de faire aucune démarche pour prévenir les entreprises des juges de Quimper devoir nous concerter avec Mgr le cardinal de la Roche-Aymon. Il a été aussu vivement frappé que nous de la persécution qu'on vous fait éprouver et il a bien voulu se joindre à nous pour étouffer le mal dans son origine. Il a du voir lundi M le Garde des sceaux qui luy aura sans doute communiqué les mesures qu'il a déjà prises pour se faire rendre compte de la conduite des officiers du Présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper. Il a bien voulu ne nous les pas laisser ignorer. Nous avons vû avec plaisir qu'il avoit prévenu les demandes que nous aurions pu luy faire à cet égard. Nous avons tout lieu d'espérer que vous aurés une entière satisfaction de la façon plus qu'indécente dont on s'est conduit vis-à-vis de vous.
Soyés bien persuadé, Mgr, que nous nous employerons dans la suite avec autant d'ardeur que de zèle et que nous n'avons rien de plus à cœur que de vous prouver le respect avec lequel nous avons l'honneur d'être. Soyés bien persuadé, Mgr, que nous nous employerons dans la suite avec autant d'ardeur que de zèle et que nous n'avons rien de plus à cœur que de vous prouver le respect avec lequel nous avons l'honneur d'être.
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* Bréhier cadet, négociant, élu des 15, à Quimper * Bréhier cadet, négociant, élu des 15, à Quimper
* Bréhier ainé, négocient, élu des 9, à Quimper * Bréhier ainé, négocient, élu des 9, à Quimper
-* Bréhier 2e cadet, procureur au présidial, maitre bleu, à Quimper+* Bréhier 2e cadet, procureur au présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref>, maitre bleu, à Quimper
1787 1787
* Bréhier ainé, négociant * Bréhier ainé, négociant
-* Bréhier 2e cadet, procureur au présidial+* Bréhier 2e cadet, procureur au présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref>
* Julien Bréhier, négociant, à Vannes (page 3 : n'en suit pas régulièrement les travaux) * Julien Bréhier, négociant, à Vannes (page 3 : n'en suit pas régulièrement les travaux)

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§ E.D.F.
Une affaire qui fit du bruit à l'époque ... évêque de Cornouaille [1] ...

Autres lectures : « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon » ¤ « Les Mermet, propriétaires du manoir du Cleuyou et de Kervreyen » ¤ « Les Le Guay (1804-1917), châtelains du Cleuyou au 19e siècle » ¤ 

Sceau de la Loge quimpéroise "L'heure maçonne"

1 Présentation

Conen de Saint-Luc [1]

 
Sceau de la Loge quimpéroise "La parfaite union"

2 Transcriptions

Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Lettre de l'évêque du 12 juin 1776

M. l'évêque de Quimper, procédure ... francs maçon. Quimper le 12 juin 1772 (NDLR: 1776 en fait)

Messieurs,

J'ai l'honneur de vous adresser un procès verbal, qui vous instruira de la persécution qu'on me fait éprouver dans ce païs. Vous êtes, Messieurs, chargés de la confiance du Clergé, et vous en êtes dignes, et c'est à ce titre, que je vous prie de vouloir bien faire les démarches les plus promptes et les plus efficaces, pour arrêter le cours de la révoltante procédure, qu'on ourdit ici contre moi. J'écris ce jour à son Éminence Mr le cardinal de la Rochaimon, à Mr le Garde des sceaux, et à Mr Amelot ministre aiant le département de cette province, pour les instruire de tout ce qui se passe ici, et je leur envoi copie du même procès-verbal que je vous adresse. Cette affaire, Messieurs, demande tout votre zèle et la pls grande célérité, attendu surtout notre extrême éloignement de la capitale. Vous [p.2] sentirez mieux que personne les suites facheuses qu'elle peut entrainer, et vous nous empresserez surement de les prévenir, en obtenant de Mr le Garde des sceaux, ou du ministre de la Proince, des ordre qui arrêtent la pétulante témérité des magistrats du présidial [2] de Quimper.

C'est la cause de tout l’Épiscopat, Messieurs, et celle du sainct ministère; ce motif est plus que suffisant pour vous engager à m'accorder vos bons offices de la manière la plus prompte et la plus efficace.

Je suis avec respect, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteiur, f. T. f p Ev. de Quimper.

Mémoire de l'évêque du 12 juin 1776

12 juin 1776. (Annotation manuscrite en haut de page : "Le 28 juin 1776 M. l’Évêque de Quimper a été nommé Évêque de St Flour.")

Messieurs les agents généraux du clergé

Nous soussigné Évêque de Quimper certifions, attestons et rapportons qu'afin de disposer les peuples confiés à nos soins à profiter de la grâce du jubilé, nous aurions arrêté de donner deux missions, l'une française, l'autre bretonne, dans notre ville épiscopale, qu'en conséquence nous aurions rassemblé des différents quartiers de notre diocèse quarante missionnaires dont le rôle et les travaux ont répondu à notre attente, à la tête desquels nous aurions ouvert ces deux missions le jour de la pentecôte 26 mai dernier, que sollicité par ces missionnaires et le vœu de tous les honnêtes gens de prêcher contre une certaine association formée depuis plusieurs années en cette ville, au grand scandale de la religion et des mœurs, ainsi que la ruine des familles, nous nous livrâmes à entrer dans leurs vües, ce que nous exécutâmes le samedi 8 juin entre 5 à 6 heures du soir, monté en chaire, en exhortant notre peuple à la persévérance entre autres moyens que nous lui indiquâmes, nous proposâmes la fuite des occasions comme une des plus efficaces ; nous ajoutâmes qu'une occasion fatale pour un grand nombre de nos diocésains, étoit une certaine association qui contre l'intention, sans doute, de ceux qui s'y sont enrôlés, ne tend à rien moins qu'à conduire au déisme et au libertinage, association réprouvée par les lois du royaume, par celles de l’Église par la raison même et par une décision de la Sorbonne. Sans nommer cette association nous en disons assez pour faire connaitre celle des francs maçons qui fait beaucoup de mal dans le diocèse. Nous exhortâmes nos auditeurs à fuir ces conventicules et nous n'oubliâmes rien pour leur en inspirer de l'éloignement. Nous fîmes connaitre que nous savions à n'en pouvoir douter que sous prétexte de cette association, surement à l'insu et contre le gré de ceux qui la composent, on faisoit des levées d'argent sur les habitants des villes et de la campagne pour les recevoir francs maçons en leur faisant espérer des sommes considérables et un bonheur chimérique, ce que nous qualifiâmes d'exaction et de concussion, ce que la preuve en étoit acquise, nous passâmes à d'autres objets.

Que le lendemain 9 juin vers les 6 heures du soir faisant la clôture de ces deux missions, sur des propos

§ Page 2 ...

§ Page 3 ...

§ Page 4 ...

Réponse des agents généraux du clergé le 19 juin 1776

Évêque de Quimper, Quimper. Francs-maçons. Procédure criminelle. N° 197 bis.

Du 19 juin 1776, Mgr

Nous avons reçû avec la lettre que vous nous avés fait l'honneur de nous écrire le procès verbal qui y étoit joint. Nous avons écrit avant de faire aucune démarche pour prévenir les entreprises des juges de Quimper devoir nous concerter avec Mgr le cardinal de la Roche-Aymon. Il a été aussu vivement frappé que nous de la persécution qu'on vous fait éprouver et il a bien voulu se joindre à nous pour étouffer le mal dans son origine. Il a du voir lundi M le Garde des sceaux qui luy aura sans doute communiqué les mesures qu'il a déjà prises pour se faire rendre compte de la conduite des officiers du Présidial [2] de Quimper. Il a bien voulu ne nous les pas laisser ignorer. Nous avons vû avec plaisir qu'il avoit prévenu les demandes que nous aurions pu luy faire à cet égard. Nous avons tout lieu d'espérer que vous aurés une entière satisfaction de la façon plus qu'indécente dont on s'est conduit vis-à-vis de vous.

Soyés bien persuadé, Mgr, que nous nous employerons dans la suite avec autant d'ardeur que de zèle et que nous n'avons rien de plus à cœur que de vous prouver le respect avec lequel nous avons l'honneur d'être.

Mgr (signature)

 

Lettre de la loge Parfaite Union du 24 juin 1776

Très respectable et très vénérable frère,

Je suis chargé par le t.f.f. abbé de Raymond notre vénérable de vous assurer la réception des mémoires que vous lui avez fait passer à son adresse : il a été étonné de ne point trouver dans le même paquet les certificats qu'il vous avait demandés pour mander de la R: L: ; il vous prie de nous faire part des motifs d'opposition s'il s'en présente ; autrement de nous les envoyer le plutôt qu'il vous sera possible.

J'eus la faveur, t: r: f:, de vous dresser dans le mois de janvier une planche à traier à l'effet de vous conférer les pouvoirs nécessaires pour être reconnu notre correspondant au g. O., nous vous y témoignions en même tems nos justes motifs de plainte pour nous opposer au rétablissement de l'heureuse maçonne dans notre enceinte, je vous exprimais dans ma lettre que cette loge n'étoit composée pour la plupart que de banqueroutiers, de gens sans mœurs, et que dernièrement un de leurs membres venoit de commettre un vol avec effraction, on instruit actuellement sa procédure en crime, heureusement il a pris la fuite, aujourd'huy un autre membre de [p.2] cette même loge vient d'abuser de la maçonnerie pour faire de fausses lettres de change qu'il tiroit sur le G:. Or.: au profit de paysans grossiers et crédules qui lui donnoient une somme modique pour en obtenir une plus considérable dans un tems limité, il les a même signé, ses parents et ses amis se sont heureusement emparés des faux billets et ont remboursés les différentes sommes qu'il avait touché, malgré cela ce fripon n'est pas encore tranquille, car notre prélat l'ayant dénoncé dans la chaire de vérité pour trouver occasion de diffamer et de vomir des horreurs contre les maçons ; les juges ont été obligés de connaitre de cette affaire et d'entendre les témoins. Toutes ces scènes d'abomination jettent le plus vilain vernis sur notre loge et sur la réputation de chaque membre en particulier, elle est même si attaquée par le public profane que nous sommes forcés de prendre les tempéraments nécessaires pour parvenir à notre justification, ce qui nous mettra dans le cas d'instruire le G:. Or.: en tems et lieu. Le trop zélé prélat nous a désigné sous le nom d'une association abominable de gens sans foy, sans religion, et sans mœurs, et qui ne se cachoient pas. En attendant de plus amples instructions, nous vous prions instamment, t:;b:.f.:, de solliciter de tout votre pouvoir et au nom de notre l: la suppression et extinction entière de la loge l'heureuse maçonne de notre orient, et de nous faire passer l'arrêt de prescription. Nous ne doutons pas de votre zèle à faire obtenir à de bons maçons qui se sont toujours bien comportés et qui pour la plupart sont des citoyens vertueux et ...ables à ... toute la satisfaction qui leur est due en pareille circonstance. Honorez-nous, je vous prie, d'une prompte réponse et vous obligerez des frères qui ont pour vous la plus grande affection, et qui ne cesserons de se dire dans les sentiments de la plus vive reconnaissance.

Très cher et très resp:. frère
à l'Orient de la Parfaite union de Quimper
Le 24e jour du 4e mois de l'an de la V.:L: 5776

Les dévoués frères, par mandement de la L: La Parfaite union, Le Breton mo. secrétaire correspondant

Extraits des tableaux de la loge « L'heureuse maçonne »

1768

  • pas de Bréhier

1774

  • Pierre Marie Anthoine Mermet [3] négociant, trésorier, grand écossais, Quimper (né), 24 août 1744, Quimper (adr), signature
  • Jean Corentin Bréhier, maitre en chirurgie, thuileur, souverain prince de rose croix, Quimper (né), 20 juillet 1747, Quimper (adr), signature


Extraits des tableaux de la loge « La parfaite union »

1773

  • Claude Bréhier le jeune, négociant, membre né le 25 avril 1770, thuileur, né à Avranges le 13 mars 1729, à Quimper, signatire.
  • Tableau C : Le frère Claude Breyé nogociant membre né le 25 avril 1770 tuileur né à Avranges le 13 mars 1729, à Quimper, omis en copiant, signature Bréhier.

1775

  • Bréhier, négociant, à Quimper, terrible.

1777

  • Bréhier le jeune, négociant, S: P: R: C:, maitre d"hôtel (inversion de ligne en tableau A) ou plutôt terrible (B)

1778

  • Bréhier le jeune, négociant,

1779

  • Bréhier fils, négociant, maitre bleu, vice orateur
  • Béhier le jeune, négociant, R.V.T.L.G.

1780

  • Bréhier père, négociant, Revetu de tous les grades, 1er surveillant
  • Bréhier fils ainé, négociant, maitre parfait, vice orateur

1781

  • Bréhier fils ainé, négociant, Maitre parfait, secrétaire.
  • Bréhier père, négociant, R.v.t.l.G., Correspondant.
  • Bréhier fils cadet, négociant, maitre bleu, adjoint au secrétaire.
  • Page 2 : Par mandement, signature "Bréhier fils ainé secrétaire"
  • Page 4 : Par mandement, signature "Bréhier le jeune"

1782

  • Bréhier fils ainé, négociant, élu de quinze, secrétaire
  • Bréhier père, négociant, R.d.t.L.G., trésorier
  • Bréhier fils cadet, négociant, maitre bleu
  • Page 3 : Par mandement, signature "Bréhier fils ainé secrétaire"

1783

  • Bréhier fils ainé, négociant, maitre parfait, secrétaire
  • Bréhier père, négociant, R.d.t.l.G., trésorier
  • Bréhier fils cadet, négociant, maitre (tableau A) ou maitre bleu (tableau B)
  • Page 2 : Par mandement, signature "Bréhier fils ainé secrétaire"

1784

  • Bréhier père, négociant, S.P.D.R.C., trésorier
  • Bréhier fils ainé, négociant, élu de quinze, secrétaire
  • Bréhier fils cadet, négociant, maitre bleu
  • Page 2 : signature "Bréhier père trésorier"

1785

  • Bréhier père, négociant, S.P.D.R. + "croix", trésorier
  • Bréhier fils ainé, négociant, élu de 15
  • Bréhier fils cadet, négociant, élu de 9

1786

  • Bréhier cadet, négociant, élu des 15, à Quimper
  • Bréhier ainé, négocient, élu des 9, à Quimper
  • Bréhier 2e cadet, procureur au présidial [2], maitre bleu, à Quimper

1787

  • Bréhier ainé, négociant
  • Bréhier 2e cadet, procureur au présidial [2]
  • Julien Bréhier, négociant, à Vannes (page 3 : n'en suit pas régulièrement les travaux)

1789

  • Brehier ainé, vivant noblement, cher d'O:.
  • Auguste Bréhier, négociant, apprenti f., à Montauban en Query (page 3 : pas domicilié à Quimper, ne suit pas les travaux assidument à raison de son éloignement)


3 Documents d'archives

Lieu de conservation :

  • Archives Nationales.
  • Cote G/8/647, G/8/2614 et O/A/472.
 

Usage, droit d'image :

  • Accès privé et restreint aux abonnés inscrits.
  • Utilisation obligatoire d'un compte GrandTerrier autorisé et mot de passe valide.

Lieu de conservation :

  • Bibliothèque Nationale de France.
  • Cote FM/2/360.
 

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Lieu de conservation :

  • Bibliothèque Nationale de France.
  • Cote FM/2/361.
 

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§ Tableaux 1775 à 1789 FM/2/361 ...


4 Annotations

  1. Toussaint Conen de Saint-Luc (1734-1790) est un évêque breton né à Rennes et décédé à Quimper. Nommé abbé de l'abbaye de Langonnet en 1767, il devient le dernier évêque de Cornouaille de 1773 à 1790. Prélat zélé, ultramontain, il s'oppose aux loges maçonniques de Quimper, " La Parfaite Union" et l'"Heureuse Maçonne", et dénonce en chaire les 8 et 9 juin 1776 « ces gens sans mœurs, sans scrupule ». [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7]
  3. Pierre Marie Mermet est lié à l'histoire d'Ergué-Gabéric car son demi-frère Vincent et son neveu Guillaume Le Guay détiendront le manoir du Cleuyou. [Ref.↑]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Décembre 2012    Dernière modification : 19.12.2017    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]