1754-1762 - Les bannies de Kervéguen, propriété Le Galant, de La Marche et Le Déan
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À chacune des trois ventes de Kervéguen de 1754, 1761 et 1762, le contrat fait l'objet d'annonces publiques à la sortie de la grand messe, ce pendant trois dimanches successifs. Et cette prestation de "crieur public" est assuré par Corentin Peton « <i> général et d'armes en Bretagne etably à Quimper</i> ». Sa fonction peut être assimilée à celle d'un huissier en charge des sommations ou des proclamations de justice, et il est mandaté soit par des notaires, soit par les autorités judiciaires. | À chacune des trois ventes de Kervéguen de 1754, 1761 et 1762, le contrat fait l'objet d'annonces publiques à la sortie de la grand messe, ce pendant trois dimanches successifs. Et cette prestation de "crieur public" est assuré par Corentin Peton « <i> général et d'armes en Bretagne etably à Quimper</i> ». Sa fonction peut être assimilée à celle d'un huissier en charge des sommations ou des proclamations de justice, et il est mandaté soit par des notaires, soit par les autorités judiciaires. | ||
- | En l'occurrence il est présent huit fois « <i>à la porte et principale entrée</i> » de l'église paroissiale et une fois à celle de Notre-Dame de Kerdévot où il fait sa proclamation bilingue ainsi qu'il l'explique dans son procès-verbal : | + | En l'occurrence il est présent huit fois « <i>à la porte et principale entrée</i> » de l'église paroissiale et une fois à celle de Notre-Dame de Kerdévot où il fait sa proclamation bilingue de bannies <ref name="Bannie">{{K-Bannie}}</ref> () ainsi qu'il l'explique dans son procès-verbal : |
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Version du 26 septembre ~ gwengolo 2020 à 10:07
| Des "bannies" [1] publiques pour l'officialisation des actes de cessions du foncier des tenues de Kerveguen.
Documents conservée aux Archives départementales du Finistère sous la cote 60J68. Autres lectures : « 1859-1887 - Fermage des métairies de Kervéguen, incendie et exil nantais » ¤ « Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles » ¤ « Toponyme Kervegenn » ¤ « Cartographie du lieu-dit » ¤ |
1 Présentation
Entre 1754 et 1762 le foncier des tenues agricoles du village de Kerveguen est vendu trois fois : la première est l'héritage de Laurent Le Gallant cédé à François Louis de La Marche (seigneur de Lezergué), la seconde concerne les édifices et terres de son frère Urbain Le Gallant vendues à Jean-François Le Déan, et enfin la troisième concerne la première part d'héritages pas est également vendue par le sieur de La Marche au même Jean-François Le Déan. In fine, Jean-François Le Déan, officier de la Compagnie des Indes et habitant à l'époque à Lorient, prend la possession foncière de l'ancien « bien roturier relevant du fieff et seigneurie de Botbodern », le manoir de Botbodern étant voisin sur le territoire de la paroisse d'Elliant, ceci en poursuivant d'une part les contrats de fermage, et d'autre part le paiement des droits seigneuriaux au « sieur comte de Donge », successeur des Lopriac de Botbodern. Dans un premier temps donc, le seigneur de La Marche de Lezergué fait une transaction pour renflouer Laurent Le Gallant : « les dits Legallant et femme se trouvant poursuivis par leurs créanciers qui menacent de leur faire des grands frais ». François Louis de La Marche garde le bien pendant 8 années seulement avant qu'il ne s'exile sur l'île de Jersey où il meut en 1794. Les cessions du foncier aux Le Gallant, puis aux Le Déan, qui eux ne sont pas nobles, sont en fait une évolution caractéristique de fin d'ancien régime dans cette première moitié de XVIIIe siècle. Cela explique aussi pourquoi ces propriétés ne font pas partie des biens nationaux confisqués aux aristocrates émigrés au moment de la Révolution française. Les Le Déan sont d'une famille connue pour ses maitres-sculpteurs à Brest et à Quimper au 17e siècle, auxquels on doit notamment la réalisation des retables du baptême du Christ et la Vierge de Pitié de la chapelle de Kerdévot. Ici nous avons affaire à Jean-François Le Déan (1737-1818), né à Groix, domicilié à Lorient avant l'acquisition du manoir de Penanros en Plomelin, officier de la Compagnie des Indes, puis receveur alternatif des fouages de l'évêché de Quimper[2] .
À chacune des trois ventes de Kervéguen de 1754, 1761 et 1762, le contrat fait l'objet d'annonces publiques à la sortie de la grand messe, ce pendant trois dimanches successifs. Et cette prestation de "crieur public" est assuré par Corentin Peton « général et d'armes en Bretagne etably à Quimper ». Sa fonction peut être assimilée à celle d'un huissier en charge des sommations ou des proclamations de justice, et il est mandaté soit par des notaires, soit par les autorités judiciaires. En l'occurrence il est présent huit fois « à la porte et principale entrée » de l'église paroissiale et une fois à celle de Notre-Dame de Kerdévot où il fait sa proclamation bilingue de bannies |
« le peuple sortant en affluence d'ouir le service divin et s'étant autour de moy assemblé, j'ay à haute et intelligible voix tant en français qu'en breton donné lecture et explication de mot à autre du contenu du contract d'acquet ». Les métairies de Kervéguen seront transmises aux générations suivantes des Le Déan et collatéraux jusqu'à la fin du XIXe siècle : en 1814 Aimé Le Déan le fin aîné de Jean-François en hérite, et en 1887 Amélie Gobert Amélie Gobert de Neufmoulin, épouse Borghi, doit faire face à l'incendie de l'une des fermes. |
2 Transcriptions
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3 sept 1754 - Vente Le Gallant à de La Marche
12 sept 1755 - Autorisation de bannies LG-dLM
12 oct 1755 - PV bannnies vente LG-dLM
10 juin 1761 - Evantillement Urbain LG à JF Le Déan
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30 août 1761 - Rapport de bannies
8 oct 1761 - Contrat judiciel Urbain LG - Le Déan
15 août 1762 - Rapport de bannies
16 sept 1762 - Acte de vente dLM-LD
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3 Originaux
Lieu de conservation : Archives Départementales du Finistère. Série : 60 J Fonds de l'étude Pouliquen, notaire à Pont-l'Abbé Cote : 60 J 68 |
Droit d'image : Protégé. Usage : Accès privé et restreint aux abonnés inscrits Accès : Connexion obligatoire sur un compte nominatif d'adhérent GrandTerrier. |
Documents de 1754 à 1762 | |||||
4 Annotations
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- Bannie, s.f. : proclamation publique d'un ordre, d'une défense, d'une vente ; source : cahiers de doléances AD29. Proclamation par laquelle un seigneur a droit d'assujettir ceux qui sont dans l'étendue de sa seigneurie d'utiliser son four ou son moulin ; source : Dictionnaire du Moyen Français. Proclamation, publication, criée d'une adjudication, d'un prix, d'une vente, d'une vente forcée ; source : DMF. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4]
- Dans une étude très fouillée inititulée « Une soirée à Penanros chez les le Déan à la veille de la révolution », Pierre de Boishéraud et Philippe le Grontec mentionnent un acte d'acquisition de Penanros libellée de façon identique à celui de Kervéguen, avec un prénom François (et non Jean-François) qu'on pourrait attribuer à son frère François-Jérôme né en 1744, lequel fut également subrécargue de la compagnie des Indes. Mais en 1761 il aurait eu seulement 17 ans en 1761. Et l'acte de Kervéguen précise bien qu'il s'agit de Jean-François. Reférence : FamilleLeDeanPenanros.pdf [Ref.↑]
- Sénéchaussée, s.f. : juridiction d'un sénéchal ; étendue de sa juridiction. Sénéchal, s.m. : officier royal qui, dans certaines provinces, exerce des fonctions analogues à celles d'un bailli pour la justice, les finances, etc. Source : Dict. DMF. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5]
- Parc, park, s.m. : champ clos, procédant d'un emprunt du moyen breton parc au vieux français parc "lieu clos" en général. Le gallois parc et le cornique park sont issus de l'anglais park, également emprunté au vieux français (Albert Deshaye, dictionnaire des noms de lieux bretons). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Fors, p. : excepté, hormis, sauf, en dehors. Expression attribuée à François 1er après la défaite de Pavie : « Tout est perdu, fors l'honneur » ; source : Trésor Langue Française. Dans l'expression « ses fossés au cerne fors du levant », trois côtés seulement entourent le terrain. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
- Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,0 7,1]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1]
- Frostages, s.f.pl. : terres incultes, friches, terres vaines et vagues ou terres froides. En breton le terme existe : Fraost , ad. g. -où (en) friche, parfois clair, desserré, & brut, grossier (dictionnaire Favereau). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,0 11,1 11,2 11,3 11,4 11,5 11,6 11,7 11,8 11,9]
- Plaids généraux, g.n.pl. : sous l'Ancien Régime, réunions plénières de tous les officiers de justice royale d'une sénéchaussée, sous l'autorité du sénéchal, les justices seigneuriales devant leur faire obéissance (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,0 12,1 12,2 12,3]
- Régaires, s.m.pl. : administration en charge du domaine temporel d'un évêque, propriétaire et seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. Source : amisduturnegouet sur free.fr [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Août 2020 Dernière modification : 26.09.2020 Avancement : [Développé] |